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Nous vivons à une époque où il est possible pour des artistes inconnus de trouver un public et d’accéder à la célébrité. Nous avons aujourd’hui accès à un nombre infini de plateformes et d’appareils pour créer du contenu de toutes sortes. La séance présente un panel d’artistes qui comprennent l’essor du divertissement en ligne et la façon de se distinguer dans un univers bombardé de photos de chats, d’opinions personnelles et de contenus facilement partageables.
Comment se démarquer dans notre monde numérique? L’accès à autant de plateformes intéressantes dans la communauté numérique n’a jamais été aussi facile. Il existe beaucoup plus de façons de diffuser votre contenu à l’aide de nombreuses plates-formes différentes comme YouTube, Vine, et plusieurs autres qui leur emboîtent le pas. Mais comment peut-on se faire connaître parmi cette quantité massive de contenus? Après tout, comment votre contenu peut-il se mesurer à des vidéos de mignons petits chats? Dans cette vidéo, les producteurs numériques Justin Lynch (Epic Mealtime), Steve Anderson (Open Media) et Mama et Papa Bee partagent leurs secrets pour réussir à attirer un auditoire numérique. Ces créateurs et producteurs de contenus expliquent comment ils ont bâti une communauté numérique d’admirateurs et réussi à croître à partir de leur concept initial unique. Ils discutent de facteurs comme la créativité, le repoussement des limites, la spécialisation dans un domaine précis, l’utilisation des réseaux sociaux pour communiquer, et l’importance de tirer parti de sa toute première réussite. Ils s’entendent tous pour dire qu’au bout du compte, c’est la qualité du contenu qui est le facteur le plus important.
« Voilà la question : comment se démarquer? Comment se faire remarquer dans un contexte de surabondance de contenus? Cette séance présentera un panel d’artistes talentueux qui comprennent l’essor du divertissement en ligne, et qui savent comment se distinguer dans un monde envahi par les photos de chats, les opinions personnelles et le contenu partageable. »
« Selon moi, un des plus gros changements qui est survenu, c’est qu’il est maintenant plus facile de bâtir une communauté; nous ne diffusons pas simplement du contenu, nous discutons en quelque sorte avec les gens, en les incluant dans nos projets. En fait, ce sont eux qui diffusent le contenu pour nous. Dans un sens, le meilleur atout sur lequel une organisation médiatique doit miser, c’est de former ce genre de communauté. Je pense qu’il s’agit d’une énorme différence comparativement à il y a 10 ans. »
« Je pense que la qualité du contenu s’améliore. En 2005, quand j’ai commencé à faire des baladodiffusions avec le Rabble Podcast Network, nous étions parmi les premiers à faire ce genre de contenu. iTunes n’existait même pas à l’époque. Tout le monde était très excité à l’idée de produire des baladodiffusions par eux-mêmes, mais ils n’avaient aucune idée de la façon de faire celles-ci. En adoptant une perspective de “média communautaire”, je me disais que tout ça était très bien et que les gens avaient accès aux outils, mais dans l’optique d’une “diffusion publique”, j’étais déçu qu’ils n’apprennent pas au moins à faire du montage. »
« Ce jour-là, Harley, l’animateur aux cheveux longs et à l’allure de lutteur d’Epic Mealtime, a quitté son emploi. Il était enseignant et il s’est dit : “J’arrête! Je vais faire des vidéos sur YouTube.” Tout le monde lui a dit qu’il était stupide, mais il s’est rendu compte qu’il avait la possibilité d’aller rejoindre les gens à sa manière sans avoir à utiliser une méthode conventionnelle. »
« Nous n’avons jamais cherché à devenir riches et célèbres. Nous voulions juste faire rire les gens avec nos vidéos, et ils les ont adorés. Nous leur sommes très reconnaissants… Mais j’essaye toujours de répondre au moins à une douzaine de jeunes pour qu’ils se disent que nous sommes des gens normaux comme eux et qu’ils pourraient faire la même chose que nous. »
« Les gens se disent : “Hé! Je peux changer le monde!” »
« Nous vivons à une époque où il est possible pour des artistes inconnus de trouver un auditoire et d’accéder à la célébrité. Nous avons aujourd’hui accès à un nombre infini de plateformes et d’appareils pour créer du contenu de toutes sortes. La séance présentera un panel d’artistes qui comprennent l’essor du divertissement en ligne et la façon de se distinguer dans un monde envahi par les photos de chats, les opinions personnelles et le contenu facilement partageable. »
Jeremy: Vérifions… Un, deux, un, deux. Nous sommes prêts? D’accord. Bonjour tout le monde, comment ça va? Bonjour. Bon mercredi.
Bienvenue, mon nom est Jeremy Singer. Je suis producteur multimédia chez Entertainment Tonight Canada, et nous sommes sur le point de commencer la table ronde du Sommet de la découvrabilité intitulée « Création de contenu pour tous : la programmation personnelle rendue facile ». En 2016, nous ne pourrions pas être dans une meilleure situation pour créer notre propre contenu. Comme beaucoup d’entre vous le savent, nous avons accès à tant de plateformes excitantes aujourd’hui, sans parler de tant de nouveaux appareils. En conséquence, il n’a jamais été aussi facile pour les artistes inconnus de trouver ce public en ligne. Mais voici la question : Comment vous démarquez-vous? Comment vous démarquez-vous dans une mer d’abondance? Cette table ronde met en vedette des artistes talentueux qui comprennent la dynamique dans le divertissement numérique, et ils savent comment être découverts dans un monde en ligne rempli de chats, d’opinions personnelles et de contenu pouvant être partagé.
Justin Lynch, qui nous rejoint maintenant, est directeur des opérations et du développement commercial chez NextTime Productions. Ils sont les producteurs derrière la mégafranchise sur YouTube, Epic Mealtime, qui a révolutionné complètement le paysage YouTube, en partie grâce aux tranches de bacon, si vous ne savez pas.
Nous avons Steve Anderson. Steve est le fondateur et stratège principal de l’organisation primée en engagement civique et droits numériques, Open Media. Open Media a mené les plus grandes campagnes d’engagement civique en ligne au Canada, mobilisant plus d’un demi-million de Canadiens.
Nous avons aussi Victoria Fenner. Victoria est une radiodiffuseure devenue baladodiffuseure. Elle est la productrice exécutive du Rabble Podcast Network. C’est une division de therabble.ca, où elle continue à explorer les moyens pour que la radiodiffusion et la baladodiffusion puissent essentiellement travailler ensemble.
Je vous remercie beaucoup d’être ici aujourd’hui et de prêter vos voix en autorité. Je voudrais commencer par parler de l’état de la programmation personnelle aujourd’hui. Lorsque vous regardez en arrière, disons il y a 5 ou 10 ans, par rapport à maintenant, quelles sont les premières différences que vous voyez? Justin, vous voulez commencer?
Justin: Oui. Je vais dire qu’il y a certainement beaucoup plus d’options pour distribuer votre contenu. Nous avons remarqué… Évidemment, nous avons commencé en 2010, il y avait relativement peu de canaux avec des millions d’abonnés à l’époque, et maintenant il semble y avoir beaucoup d’endroits où vous pourriez mettre votre contenu. Différentes plateformes, que ce soit sur YouTube ou Vine. Amazon vient d’annoncer qu’ils vont offrir un service de vidéo en direct où ils sont en quelque sorte, je pense, en concurrence directe avec YouTube. Il y a d’autres plateformes comme Vessel, vous pouvez faire du contenu vidéo sur Facebook, donc je pense que tout le monde cherche à entrer dans le jeu vidéo maintenant. Il y a beaucoup plus de possibilité de mettre votre contenu en ligne. En plus, de meilleurs moyens pour le monétiser.
Steve: Je pense que l’un des grands changements maintenant, c’est pas mal plus facile de construire une communauté, de sorte que vous n’êtes pas seulement dans la diffusion, mais vous avez un peu une conversation, vous amenez les gens dans votre projet multimédia. De cette façon, les gens diffusent vraiment pour vous. Cela, en quelque sorte, la construction de cette communauté, est probablement votre meilleur atout comme organisation média actuellement. Je pense que c’est une énorme différence par rapport à il y a 10 ans.
Victoria: Je pense que la qualité va de mieux en mieux. En 2005, quand j’ai commencé à faire des balados avec le Podcast Network Rabble, nous étions l’un des premiers. iTunes n’existait même pas à ce moment-là. Ce que j’entendais avec les balados étaient toute cette chose : « Wow, nous pouvons le faire nous-mêmes », mais sans aucune idée sur le métier. Je mettais mon chapeau de médias communautaires pour dire : « Ceci est si bon, et les gens accèdent aux outils », mais je mettais aussi mon chapeau de diffuseur public : « Ne peuvent-ils pas apprendre à faire du montage? » C’est bon de voir la qualité qui nous arrive, mais en même temps cela signifie aussi tout un tas d’autres choses pour les gens qui s’amènent.
Jeremy: Mesdames et Messieurs, je voudrais vous présenter simplement ces deux personnes qui ont simplement décidé de monter sur la scène. Ceci est la famille Eh Bee. Ils mettent l’accent sur un divertissement hilarant pour la famille pour un public en ligne qui compte des millions de personnes, sans parler d’une variété de plateformes, de Vine à YouTube. Pour ma part, je vais vous parler en vous nommant Papa Bee et Mama Bee. Est-ce OK, ou voulez-vous…
Papa Bee: Oh non, c’est super. Salut les gars, désolé d’être en retard. Nous sommes de la banlieue.
Mama Bee: Nous vivons en banlieue.
Papa Bee: Oui, nous vivons en banlieue, et [inaudible 00:05:10] était horrible, et nous ne venons pas ici très souvent.
Jeremy: C’est parfait. Mercredi matin, ça se produit. Nous faisions juste commencer en parlant de l’état de la programmation personnelle depuis 5 à 10 ans. Pensez aussi loin que vous pouvez vous rappeler, au début, par rapport à aujourd’hui. Quelles sont les différences qui viennent en tête?
Papa Bee: Dans ce temps-là, vous deviez attendre jusqu’à 8 h pour votre émission préférée, et maintenant, c’est ridicule de penser comme ça. En fait, vous deviez réunir ce téléviseur et attendre pour cette émission; maintenant vous avez Netflix, vous allez sur Apple TV, vous pouvez faire une recherche sur YouTube, et il n’y a pas d’attente. C’est cette demande, ce temps, juste choisir ce que vous voulez regarder, au moment où vous voulez le regarder. Voilà la grande différence pour nous maintenant.
Jeremy: Absolument.
Papa Bee: J’avais l’habitude d’être le changeur de poste aussi, quand j’étais enfant.
Steve: Puis-je intervenir avec un point hors d’ordre ici?
Jeremy: Absolument, oui.
Steve: Une chose qui me manque par rapport au passé est la barrière inférieure à l’entrée. Pour ma part, je suis arrivé dans mon travail pour faire de la création médias, définis ici au sens large… j’ai vu une question qui était vraiment importante pour moi. La question était la neutralité du Net et l’avenir d’Internet. Je me disais : « D’accord, je connais un peu les choses, je sais comment utiliser Windows Movie Maker », et j’ai fait un remix d’une vidéo documentaire. Je ne vais pas vous dire le nom parce que personne ne devrait jamais le regarder, mais c’était assez bon, et a frappé au bon moment, car c’est devenu viral. Puis une organisation, assez rapidement après ça, est venue me chercher. Ils m’ont enseigné comment faire de la création médias, et nous avons fait de la création médias plus professionnelle, puis les choses ont commencé à partir de là. Voilà le genre de faible barrière à l’entrée, où presque tout le monde peut trouver quelque chose et commencer. Peut-être que ce ne sera pas bon au début, mais l’Internet ouvert est en quelque sorte le meilleur milieu de formation que nous pourrions avoir, et c’est vraiment crucial pour l’avenir de l’industrie.
Papa Bee: Ouais, maintenant c’est vraiment juste le contenu. Si vous avez le contenu, vous pouvez le pousser, et si un jour, un morceau de contenu ne fonctionne pas, vos téléspectateurs vous pardonneront aussi longtemps que votre prochain morceau de contenu sera correct. Voilà ce que nous faisons avec notre chaîne. Nous ne nous concentrons pas vraiment sur un seul morceau de contenu, nous ne faisons pas seulement des vlogs quotidiens. Un jour, nous faisons un sketch drôle, un autre jour nous faisons un vlog, ou nous faisons une vidéo sur la cuisine, et parfois nos vlogs ne réussissent pas bien, mais le lendemain, une vidéo sur la cuisine va bien marcher. Voilà la chose pour nous : aussi longtemps que vous avez du contenu, vous n’avez pas à vous soucier de quoi que ce soit d’autre.
Jeremy: Sur cette notion de vidéos virales, je pense que c’est une bonne transition pour parler de vidéos virales. La liste des histoires sur, disons, YouTube, ils vont de l’homme au double arc-en-ciel à David après le dentiste. Si vous ne savez pas de quoi je parle, faites une recherche sur Google après cette table ronde. Que pensez-vous qui est la clé pour créer du contenu viral? Pensez-vous qu’il y a une recette maintenant, ou est-ce encore, en 2016, une question du bon moment, du bon endroit, d’essai et d’erreur?
Justin: J’aimerais qu’il y ait une recette, parce que nous la ferions pour chaque vidéo. Nous avons souvent fait du contenu en nous disant : « Oh ça va être super. Non, ça va partir en fou, incroyable, c’est tellement cool. » Nous l’avons mis en ligne, et la réponse n’a pas suivi. Puis, nous allons faire une autre vidéo, en ne pensant même pas à combien de visionnements elle obtiendra, et elle sera partagée sans aucun bon sens, et elle va obtenir toute cette popularité. Elle sera reprise par les sites de médias. Je pense que c’est beaucoup une question de chance.
Une chose que je vais dire… si vous faites quelque chose qui devient viral, que ce soit sur une sujet ou quelque chose comme ça, vous devez en tirer profit tout de suite. Nous étions prêts en 2010, lorsque notre vidéo, nous avons fait une pizza avec un hamburger et quelques amis. Si vous regardez cette vidéo maintenant, et vous voyez ce à quoi nos vidéos ressemblent maintenant, ç’a tellement changé en termes de qualité, comme vous l’avez mentionné, mais ce jour-là Harley, qui est l’hôte d’Epic Mealtime, avec les cheveux longs, ressemble à un lutteur, il a quitté son emploi. C’était un enseignant, il a dit : « J’ai fini, je vais faire des vidéos sur YouTube. » Toute le monde a dit : « T’es stupide », et il a réalisé que « Ceci est une occasion de faire passer mon message aux gens et de construire mon propre truc sans avoir à passer par les voies traditionnelles », une chose, je crois, dont nous avons parlé tantôt. Vous pouvez faire ce que vous voulez, il avait le contrôle sur tout, mais vous devez saisir cette occasion.
Victoria: Je pense qu’il y a certaines choses que les méthodes peuvent nous dire à propos de ce que les gens aiment. C’est évident que des choses comme les visages dans les messages obtiennent beaucoup plus d’engagement que des paysages et ce genre de chose. Les chats, comme nous le savons, obtiennent beaucoup d’engagement, les animaux. Pourtant, en même temps, lorsque les vidéos deviennent virales, parfois je me dis : « Oui, je peux voir pourquoi cela a fonctionné. » D’autres fois, je me dis : « Je ne comprends pas. » Je pense que de plusieurs façons, c’est comme les rencontres en ligne. Vous pouvez consulter le profil, vous pouvez dire : « Cette personne devrait être parfaite pour moi », puis vous la rencontrez et c’est « Non.. » Mais cela devrait fonctionner. Pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné? De plusieurs façons, je pense qu’un truc qui devient viral, c’est comme devenir amoureux. Parfois, c’est logique et parfois c’est juste « Qu’est-ce que cela signifie? »
Papa Bee: Voilà. Il y a beaucoup de facteurs, et c’est le piège à clics sur YouTube. Si vous mettez une femme en bikini avec ce titre mobilisateur, et vous cliquez dessus, et ce n’est pas exactement ce à quoi vous vous attendiez, la vidéo ne sera plus regardée, car au bout du compte, le contenu doit être bon. Je ne pense pas que nous trouvions du contenu en nous disant : « Ça va être gros, ça va devenir viral, tout le monde va vouloir regarder ça. » Nous avons fait une vidéo du Nouvel An, il y a quelques années où notre fille a cassé un bol sur le plancher.
Jeremy: Nous sommes prêts à faire jouer cela dès maintenant.
Papa Bee: Oh, vous voulez le présenter?
Jeremy: Oui, absolument.
Papa Bee: Ok ouais, c’est génial.
Jeremy: J’ai fait mes devoirs, je me suis assuré que tout soit prêt.
Papa Bee: Super! C’est mon …
Jeremy: Attendons une seconde.
Papa Bee: La voilà, elle est… boum!
Jeremy: Attendez, c’est tellement plus drôle avec l’audio.
Papa Bee: Faites jouer le son, vous devez mettre le son.
Vidéo: … Pour le Nouvel An! Qui veut devenir fou pour le Nouvel An!
Papa Bee: Regardons cela 12 autres fois. Avez-vous la nouvelle? Avez-vous la dernière, celle de janvier, où elle fracasse une bouteille sur ma tête?
Jeremy: Celle en noir et blanc?
Papa Bee: Chaque année, nous devons en ajouter. Je ne sais pas ce que nous allons faire cette année. Cette fois-ci, elle a cassé une bouteille sur ma tête et je me suis dit : « Hey les enfants, ceci est une fausse bouteille. Je vais tomber et je ne bougerai pas, mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas mort. Je ne veux juste pas apparaître dans le cadre si c’était une bonne prise. » Une vidéo comme ça, je pensais, personne n’a jamais vu un gamin faire ça, alors pourquoi ne pas simplement le faire? C’est tout, il n’y avait pas de « cela va être un gros succès, partagé sur Vine ». La vidéo a obtenu quelque chose comme 500 000 j’aime, je ne sais pas combien de millions de visionnements elle a maintenant. Nous ne nous attendions pas à cela.
Mama Bee: Je pense que pour nous ç’a été une combinaison de créativité, aller plus loin, où nous essayons de ne pas franchir la ligne où les gens vont s’interroger sur nous en tant qu’êtres humains, en tant que parents, si oui ou non il y a quelque chose qui ne va pas avec nous. Et ne pas offenser les gens. Nous pensons tellement à des choses comme « Est-ce offensant pour quelqu’un? Est-ce offensant pour quelqu’un en Russie? Est-ce offensant pour quelqu’un en Chine? » Nous prenons tout cela en compte, mais ce n’est jamais « Comment pouvons-nous faire pour que cela devienne viral? » C’est plutôt « Comment pouvons-nous faire rire les gens? Comment pouvons-nous faire pour que les gens pensent que nous sommes leurs parents? » Nous recevons beaucoup de commentaires, du genre « ce sont les parents que je veux être quand je serai un parent ». Et ne pas offenser les gens, alors que de nos jours, vous pouvez éternuer et offenser quelqu’un. Cela est très difficile à faire.
Papa Bee: Si vous dites « à vos souhaits » aussi.
Mama Bee: Si vous dites « Que Dieu vous bénisse. » « Je ne crois pas en Dieu, alors s’il vous plaît ne dites pas cela », n’est-ce pas?
Jeremy: Ne me dites pas « que Dieu vous bénisse ».
Papa Bee: Une autre chose… Il y a certaines choses que vous voulez avoir dans une vidéo qui sera partagée. Le message doit être vraiment simple. Il doit être drôle sans son, en particulier sur Facebook, parce que ça vient dans votre canal et les gens ne sont pas vraiment à l’écoute de la vidéo, ce n’est tout simplement pas très intrusif. Cela doit être drôle sans le son. De cette façon, tout le monde, partout dans le monde, peut partager la vidéo parce qu’ils n’ont pas à l’écouter. Il faut se reconnaître un peu dans le sujet, mais si ce n’est pas le cas, il faut que ce soit complètement ridicule. Comme Casey Neistat, qui fait de la planche à neige à New York. C’est ridicule, c’est fou, on ne peut se reconnaître dans cette vidéo, mais son succès a été énorme.
Justin: Superbe vidéo en passant.
Papa Bee: Une vidéo incroyable.
Justin: Je voulais simplement ajouter à cela, pour dire que notre objectif est vraiment de faire du bon contenu. Si nous sommes heureux avec ce que nous avons fait, nous espérons que ça aura du succès. Nous savons que nous avons notre réservoir de fans maintenant et cela aide que nous savons que certaines personnes vont la voir, mais nous voulons nous assurer que nous sommes fiers du contenu que nous faisons, et que ce que nous faisons nous fait rire. Espérons que ça va faire rire nos fans.
Jeremy: Lorsque nous parlons de contenu viral, pensez-vous que cela est suffisant pour construire une grande carrière? Si oui, comment allez-vous tirer parti de cela, si cela se produit?
Papa Bee: C’est comme un DJ. Tout le monde veut être un DJ, mais 99 p. 100 ne quittent jamais leur maison. Si vous avez vu des Viners ces jours-ci, beaucoup d’entre eux ne quittent jamais leur maison, mais il y a seulement 1 p. 100 qui en font réellement une carrière. Voilà essentiellement ce qu’il en est. Tout le monde aime le faire, ce serait la chose la plus merveilleuse d’avoir tous ces fans, mais dans dans les faits, seulement 1 p. 100 réussissent vraiment.
J’ai d’abord dit que c’était du poker. Je dirais : « C’est comme être un joueur de poker », mais c’est… ce n’est pas une très bonne analogie, alors changeons cela pour le DJ.
Justin: Je pense que ça semble vraiment génial de l’extérieur, c’est beaucoup de travail pour obtenir du contenu tous les jours, je sais que vous pouvez vous identifier à cela, le contenu quotidien, car c’est ce vers quoi tout s’est déplacé maintenant. Nous faisons une émission hebdomadaire, ou deux émissions diffusées le mardi et le samedi, puis nous avons commencé à faire des vlogs quotidiens, et nous cherchons à faire plus d’émissions quotidiennes, parce que les gens sont avides de contenu.
Je pense que la chose numéro un dont nous avons parlé avec d’autres créateurs est la difficulté d’y arriver. Beaucoup d’entre eux ne travaillent que pour eux-mêmes. Ils ne disposent pas d’une grande équipe. Ils montent leurs propres vidéos, et ils peuvent obtenir des centaines de millions de visionnements. Vous filmez vous-même toute la journée, vous rentrez chez vous, vous faites le montage, il pourrait être 3 ou 4 heures du matin, vous vous levez, vous le faites à nouveau. Ça peut être épuisant. Je pense que ça semble vraiment génial de l’extérieur, que ça semble simple, mais c’est en fait beaucoup de travail. Voilà quelque chose qui exige beaucoup de travail, et ce n’est pas si facile d’avoir du succès sur YouTube, ou réussir sur Vine. C’est dur.
Les vidéos de six secondes, j’ai beaucoup de respect. C’est très difficile d’être drôle, parce que vous avez six secondes. Vous pensez que c’est facile; c’est difficile. Je peux vous dire dès maintenant. Nous essayons de faire des vidéos drôles de six secondes et ce n’est tout simplement pas aussi simple que cela.
Victoria: À rabble.ca, nous avons 13 employés à temps partiel, et nous avons probablement de 50 à 100 collaborateurs, et même à cela, c’est toujours difficile, surtout que nous sommes liés au cycle des nouvelles, de sorte que nous créons du contenu de nouvelles. C’est toujours difficile, même si vous avez une grande équipe, donc je ne sais pas comment vous, les gens avec une équipe de une, deux ou trois personnes, arrivez à le faire. D’autant plus que vous faites de la vidéo, ce qui est vraiment lourd.
Mama Bee: Voilà pourquoi nous sommes contents quand nous recevons des commentaires, comme sur Facebook, qui disent : « Ce n’était pas très drôle, vous devez faire mieux. » Nous nous disons… « Vous savez que nous ne sommes que quatre personnes, non? Nous ne disposons pas de rédacteurs, je n’ai pas de maquilleurs pour me faire ressembler à Kim Kardashian… »
Victoria: Bien.
Mama Bee: Nous avons des enfants. «Je n’ai pas de tuteurs spéciaux avec moi. » Littéralement, c’est nous quatre. Nous faisons le tournage, il fait le montage, c’est nous, et nous avons réussi à atteindre près de 10 millions de personnes sur Facebook, et nous sommes super fiers parce que nous n’avons jamais payé un sou à Facebook pour faire cela. Nous sommes fiers de cela.
C’est juste nous quatre, nous n’avons pas ces caméras super cool et d’autres choses, c’est vraiment un travail maison que nous avons fait. Il n’a jamais été conçu pour devenir viral, et c’est la raison pour laquelle nous sommes connus comme la famille Eh Bee, et les Singes, et personne ne sait vraiment où nous sommes, et d’où nous venons. Nous allons passer à l’aéroport de Toronto et ils diront : « Comment était votre séjour à Toronto? » « C’était très agréable, je vous remercie. »
Papa Bee: [Inaudible 00:17:15] le passeport canadien.
Mama Bee: Ouais, et alors nous leur donnons notre passeport canadien. Nous aimons les choses comme ça, parce que nous n’avons jamais cherché à le faire pour être riches et célèbres. Nous voulions vraiment juste mettre nos vidéos en ligne et faire rire les gens, et les gens les ont vraiment adorées. Nous sommes vraiment reconnaissants.
Justin: Je ne le fais pas pour devenir riche et célèbre, ce n’est pas la bonne raison pour entrer dans la création de contenu. C’est la chose la plus importante dont nous parlons. Si vous faites cela, vous commencez au mauvais endroit. Essayez de faire le contenu que vous voulez faire, parce que vous pourriez vous retrouver pris à le faire pendant des années et des années et des années.
Victoria: Les gens dans les nouvelles ne vont jamais devenir riches, sauf si vous êtes les propriétaires.
Jeremy: Je voudrais aborder simplement le facteur du montage, si nous pouvions commencer avec Papa et Mama Bee. Simplement pour la production et le montage de vidéos sur Vine, disons celle-là là-bas, combien de temps pensez-vous que cela a pris pour le tournage et ensuite le montage? Juste pour que les gens comprennent ce que c’est cette plateforme. Approximativement.
Mama Bee: Nous avons des réunions d’affaires, comme toute autre entreprise. Nous allons nous asseoir à la table de cuisine pour quelques heures le lundi et boire notre café, et regardons quelques idées. Il aura quelques idées, je vais avoir quelques idées, et normalement…
Papa Bee: [Inaudible 00:18:21].
Mama Bee: Oui, je mets mon veto parce qu’en tant que femme, je pense que nous sommes très sensibles à « cela pourrait offenser quelqu’un ». Je suis très sensible à cela, et je pense que cela est une autre raison pour laquelle nous avons un tel succès. Surtout avec les marques. Les marques nous aiment, comme Disney, parce qu’ils savent que nous n’allons pas apparaître dans le journal du lendemain, parce que nous avons un fait une erreur monumentale. Je suis très prudente avec le langage que nous utilisons. Nos réalisations ne peuvent pas être jugées inappropriées.
Ainsi, des concepts au tournage… Vous savez, nous avons affaire à des enfants. Nous avons 10 minutes, leur capacité d’attention, puis, « Puis-je aller jouer à des jeux vidéo? » « Bien sûr. Voici une barre de chocolat. Prenez un peu de sucre. Pouvez-vous vraiment dire cela? » Et nous le gardons. Avec celle-là, littéralement, nous sommes allés au Dollarama pour obtenir le bol. Tout le monde se demande : « Est-ce réel? » Voilà la grande merveille. L’a-t-elle vraiment brisé? Non, c’était un bol en plastique, il a rebondi sur le sol. Il n’y avait rien à nettoyer.
Ensuite, il y a le montage. Ça, ça appartient à Papa Bee, qui est le monteur. Cela peut prendre jusqu’à … Pour quelque chose comme ça, c’est très court, mais pour notre…
Papa Bee: Pour les vidéos sur Vine, c’est plus le concept, la livraison, qui prend plus de temps que le tournage. Surtout, comme Mama Bee dit, avec le tournage, avec les enfants, vous ne voulez pas leur faire perdre leur temps. Vous ne voulez pas rester assis là pendant des heures à filmer avec eux. Cela n’est pas l’objectif. L’objectif est d’avoir du plaisir ensemble, comme une famille. Le tournage, c’est généralement une ou deux prises, juste pour voir si nous pouvons avoir une meilleure prise. Je dirais que, au total, probablement six heures pour faire une vidéo de six secondes. Six heures de réflexion et de développement de concept, puis aller au Dollarama et acheter des trucs, et puis placer le tout, puis boum, nous filmons pendant 10 minutes, puis je suis à l’étage avec un montage de six secondes à faire pour Vine.
Les vidéos pour Vine ne prennent habituellement pas plus d’une demi-heure à monter pour moi. Avec une vidéo pour YouTube, ça varie; certaines scènes prennent une heure, cinq ou six secondes d’un petit tournage peut prendre environ une heure juste pour le montage. En moyenne, je vais prendre environ deux heures pour monter une vidéo. Les meilleures sont les vidéos qui présentent un défi. Celles-là n’ont qu’une seule prise.
Jeremy: Justin, voulez-vous aborder rapidement quelques-unes des scènes que … je ne sais pas si l’un d’entre vous a vu quelques-uns des épisodes de Epic Mealtime, mais juste le…
Justin: Si vous aimez le bacon, vous aimerez.
Jeremy: Ouais.
Justin: Pour notre part, nous avons vraiment évolué. Nous sommes une maison de production, nous avons environ 10 employés, nous avons maintenant des monteurs dédiés. Autrefois, Harley, qui est le créateur de Epic Mealtime, faisait tout. Maintenant, nous avons une équipe. Nous nous asseyons, nous faisons du remue-méninge.
Notre émission suit un format, de sorte que c’est un peu différent. Nous devons écrire des scripts approximatifs, plus nous devons préparer les aliments, ce qui peut prendre une éternité en fonction de ce que nous faisons. Si c’est un hamburger géant, plusieurs hamburgers, cela peut prendre des heures, de sorte que notre chef essaie constamment de nouvelles choses. Nous avons certainement besoin de plus de voix, parce que nous le faisons depuis longtemps.
Quelques vidéos peuvent prendre quelques jours, juste parce que nous avons tellement de matériel et nous coupons dans, nous avons une intro, un texte au milieu… C’est un peu différent d’un vlog quotidien. Les vlogs quotidiens, je dirais, sont proches de ce que vous dites, une heure ou deux. Vous voulez trouver ce qui est drôle dans le montage, en espérant que cela fonctionne. Mais Epic Mealtime est quelque chose d’unique. C’est un peu différent par rapport à bien du contenu que nous voyons sur YouTube.
Victoria: Toute cette conversation revient au point que j’ai fait plus tôt dans la présentation sur la façon dont le montage est une chose nouvelle pour les nouveaux créateurs de contenu. C’est le genre de chose qui prend beaucoup de temps à apprendre. Voilà pourquoi les nouveaux créateurs de contenu ont besoin d’espaces pour apprendre ce genre de chose. Parce que vous les gars, avez-vous appris par vous-mêmes, dans votre propre …?
Papa Bee: Oui, je suis un autodidacte, et à ce stade, je ne peux pas embaucher quelqu’un pour modifier nos vidéos parce que je crains qu’il n’arrivera pas à saisir ce qui est drôle. Je me sens mieux si je le fais. Je vais m’asseoir, je vais fermer la porte et je vais le faire pour quelques heures, et puis je sais que j’ai obtenu ce que je voulais. Parce que quand vous filmez, vous savez ce que vous voulez utiliser dans le montage plus tard. Vous déposez la caméra et c’est comme « Ok, faisons simplement cette partie, parce que ça va être assez drôle ». Vous ne pouvez pas expliquer cela à un monteur. C’est plus facile de le faire vous-même.
Victoria: Ouais, donc il y a des gens qui sont autodidactes, qui ont appris comment faire très rapidement. Plus de gens que d’autres, comme avec les nouveaux créateurs de contenu, ont vraiment, vraiment besoin d’un coup de main, et c’est où le travail avec les communautés de créateurs peut être vraiment, vraiment précieux.
Justin: Je voulais dire aussi, la bonne chose et la mauvaise chose avec Internet, c’est que ça n’a pas à être du contenu avec une allure extraordinaire. Nous ne filmons pas avec les meilleurs appareils. Nous filmons sur de bonnes caméras, et ç’a l’air très bien, et heureusement, les choses ont changé au point où c’est vraiment facile d’acheter du bon équipement à un coût relativement faible, mais ce n’est pas comme nous sommes… Le montage n’a pas à être étonnant. Il y a du très mauvais contenu qui est vu des millions et des millions de fois. C’est la teneur en fin de compte. Si vous faites du bon contenu, les gens vont le voir. Je pense que la qualité s’est améliorée, et c’est quelque chose que nous devons viser, mais en aucun cas est-ce la fin du monde pour les gens quand ils regardent des vidéos sur YouTube.
Papa Bee: On se sent plus interpellé aussi par le contenu quand il est produit par une maman et un papa qui ont un appareil photo Cannon et qui ont simplement filmé. Parce qu’alors, celui qui regarde, il peut dire : « Je peux le faire aussi, je peux juste aller acheter mon propre appareil photo et commencer à tourner. » C’est vrai, oui vous pouvez, aussi longtemps que vous avez quelque chose que vous voulez partager, que vous aimez faire. C’est génial. Parce que quand ça sent trop la production, alors vous avez tendance à vous détacher de ce que vous regardez, et maintenant c’est devenu à nouveau les médias traditionnels et vous êtes comme, « je ne peux pas m’identifier à cela ». Parce qu’ils doivent avoir toutes ces caméras familiales…
Justin: [Inaudible 00:24:08] RocketJump. Je recommande de regarder ce canal. C’est étonnant, ils font des effets vidéo, et [trimestre 00:24:14] numérique.
Steve: Ouais, je peux certainement m’identifier à cela. Chez Open Media, parfois, nous allons passer des mois à planifier une vidéo dont nous pensons que ça va être une sorte de vidéo vraiment importante d’intérêt public. Nous faisons l’histoire, suivons tout le processus que vous êtes censé faire, nous allons la mettre en ligne, et ça ne va nulle part. Nous sommes comme, « Ah! » Puis, nous sommes une communauté interactive, de sorte que quelqu’un va dire : « Hey, je viens de faire cette chose et je pense que c’est une bonne vidéo, et je crois vraiment dans ce que vous faites les gars. Je l’ai fait pour vous, les gars. » Nous pensons que « ça ne semble pas très bon mais nous allons la mettre en ligne ». Boom, c’est une vidéo virale. Nous pensons : « Pourquoi sommes-nous même là? »
Victoria: C’est encore un niveau de compétences de base. Nous ne voyons plus les vidéos où la caméra tourne ici et vous ne pouvez même pas entendre le son qui sort. Même les vidéos qui ressemblent à du matériel brut ne le sont pas par rapport à ce que l’on voyait il y a 10 ans, croyez-moi. Il y a encore un niveau de compétences de base qui sont nécessaires, et la formation sur les compétences est également encore vraiment, vraiment importante.
Jeremy: Je me souviens d’avoir entendu quelque chose plus tôt au sujet du budget pour la production de ces vidéos, savoir comment la production de contenu numérique peut être rentable. Que pensez-vous que les créateurs de médias traditionnels peuvent apprendre de ceux qui trouvent une renommée sur Internet, ou tout simplement qui développent une production en ligne cohérente, et à plein temps, avec presque pas de budget?
Papa Bee: Oubliez tout ce que vous avez appris dans les médias traditionnels, il suffit d’allumer la caméra [inaudible 00:25:47].
Steve: Je peux dire quelque chose là-dessus. Je pense que de se voir, juste pour parler chez Open Media, comme une sorte de facilitateur d’un dialogue, et un peu moins comme un diffuseur, je pense c’est quelque chose que certaines personnes dans les médias traditionnels… Je pense que beaucoup de personnes ont appris cela, mais certaines personnes pourraient encore l’apprendre. Je pense qu’une grande part de notre succès tient simplement au fait d’écouter notre communauté. Nous allons mettre des choses en ligne et puis nous allons littéralement lire tous les courriels qui entrent, certains d’entre eux ne sont pas fantastiques, tous les trucs qui viennent des médias sociaux. Ensuite, nous allons revenir en équipe et décomposer tout cela en thèmes, regarder cela et se dire : « Cela n’a pas fonctionné » ou « Si nous faisions ce changement, nous pourrions faire mieux. » Ensuite, nous allons le mettre en ligne à nouveau, et puis ça fonctionne réellement. Nous reconnaissons cette personne, cette personne qui a contribué à cette idée, et cette personne est maintenant notre meilleur promoteur. Je pense que ce genre de médias comme conversation est quelque chose qui est différent par rapport au monde des médias.
Justin: Pour ajouter à cela, je dirais que l’engagement du fan est tellement important. Nous passons tellement de temps … La chose merveilleuse à propos de toutes ces plateformes, que ce soit Facebook, toute grande plateforme, nous y sommes pour communiquer avec nos fans, et ça nous ramène à ce point. Les gens peuvent nous parler. Nous sommes atteignables. Nous sommes dans nos Twitter, nous sommes partout pour parler à nos fans, bons et mauvais. Ce n’est pas toujours formidable, se rendre dans la section des commentaires, mais généralement les gens veulent être en mesure d’avoir un échange avec vous. C’est la chose merveilleuse au sujet de ces plateformes. Vous pouvez.
Victoria: Une des choses que Steve a soulevée, et sur laquelle vous venez d’élaborer, Justin, est l’un des mots que Steve a utilisé, le mot « nous ». Je pense que nous avons cette idée dans les médias maintenant… nous pouvons faire de la création médias dans nos propres sous-sols et ce genre de chose, mais il y a toute une autre façon de faire de la création médias, ce qui nous ramène à l’ancienne manière, qui est l’engagement communautaire. Lorsque vous parlez fans, nous pouvons également remplacer le mot … Je ne sais pas quel mot, mais les gens dans notre communauté… Le média communautaire est quelque chose qui est tout aussi important pour moi que le balado, entre guillemets, plus professionnel que je fais. Il n’y a rien de plus excitant que de travailler avec quelqu’un qui dit : « Wow, je ne savais pas que je pouvais faire ça. »
Cela a tout à voir avec le fait de bâtir sa confiance. Il ne suffit pas de donner aux gens un appareil photo, c’est à propos de les aider à faire confiance à leur propre voix. Souvent, surtout quand on parle de diverses communautés, et de donner une voix aux voix marginalisées, ce qui est quelque chose que nous devons tous faire, alors faire partie d’un groupe de producteurs qui créent ensemble est extrêmement bon pour l’autonomie. Voilà pourquoi je fais partie d’un mouvement pour aider à établir des centres de médias communautaires partout au pays, qui combinent la télévision traditionnelle communautaire, la radio communautaire, le service en ligne, ainsi que les jeux. Il n’y a pas que le produit. Le produit vient du processus. Il est le fait de travailler ensemble, c’est une façon de créer un autre type de contenu qui engage parce que vous avez engagé les gens dans le processus de production.
Aussi tout le rôle des collectivités locales. Depuis que nous avons commencé à travailler avec Internet, ça commence vraiment, vraiment à diminuer. Pour en revenir à ce sentiment de notre collectivité locale, et les gens que nous voyons tous les jours, c’est quelque chose qui est vraiment, vraiment important aussi pour la création de nouveaux contenus.
Steve: Je pense qu’il y a un aspect intéressant là-dedans, où il y a comme l’infrastructure numérique de base et les compétences, mais il y a aussi l’infrastructure sociale, ce qui je pense est vraiment ce dont vous parlez et que nous pourrions utiliser davantage dans ce pays, qui est juste le fait que des gens soient capables de travailler ensemble et échanger des idées, et d’apprendre ensemble. Parce que je ne sais pas pour les autres personnes de cette table ronde, mais certainement j’ai profité beaucoup d’avoir un groupe de pairs, de personnes qui faisaient simplement tester ce genre de choses, essayer de comprendre, et d’échanger des idées les uns avec les autres, que ce soit en ligne, mais aussi dans l’espace réel. Sortir pour une bière après une longue journée et dire : « Hey, je viens d’essayer cela, ça n’a pas fonctionné. Personne n’aime cela. » Ensuite, entendre : « Non, non, non, ne vous inquiétez pas, ça m’est arrivé la semaine dernière. » Ce morceau de l’infrastructure sociale que je pense que vous essayez de construire serait une valeur énorme pour l’industrie, mais aussi le pays.
Papa Bee: Voilà la chose, Mama Bee passe le plus clair de son temps à communiquer avec nos, nous les appelons les membres de la famille, nous ne les appelons pas des abonnés. Ils sont membres de la famille, parce qu’ils font partie de notre famille. Je ne sais pas si vous voulez ajouter à cela, mais [vous ai passé 00:30:35] une tonne de temps à commenter.
Mama Bee: Ouais, je pense que c’est la différence entre les médias traditionnels, où Brad Pitt ou Angelina Jolie … Vous verriez quelqu’un comme ça et vous seriez vraiment surpris, parce que vous n’auriez aucune idée de la façon de les contacter. Ils sont si loin de vous en tant qu’être humain. Alors que je cuisine, et je reçois un message, et je vais répondre et ils sont comme : « Oh mon dieu, Mama Bee vient de répondre. » Je dis : « Je fais simplement de la sauce pour des pâtes dans ma cuisine. Je ne suis pas aussi glamour que vous pensez. » Je pense que c’est cela, je tente de répondre à autant de personnes que possible. Évidemment, sur 200 messages, je réponds à 20, et nous en recevons un autre 200, c’est donc impossible; mais je pense que c’est la différence avec les médias traditionnels, où vous ne recevez pas ces réponses.
Je mourrais si J-Lo me répondait, elle ne le fera jamais, mais je vais essayer de répondre à au moins quelques dizaines de jeunes afin qu’ils se disent : « Wow, ce sont des gens normaux comme moi. Je peux faire ce qu’ils font. » Comme quand Justin Bieber est arrivé et nous pensions : « Wow, tout le monde peut être célèbre. » Nous sommes tous talentueux, non? Sérieusement, nous avons tous un talent. Nous pouvons tous être célèbre pour quelque chose. C’est juste une question d’utiliser votre créativité, de la faire connaître, et les gens vont vous aimer pour quelque chose.
Je crois vraiment que ça commence quand nous avons des enfants. Les enfants sont développés pour être créatif. Vous regardez les enfants, et nous essayons d’en faire des médecins et des avocats et « vous devez faire cela ». Mais si vous regardez votre enfant et voyez ce dans quoi il est bon, et ce qui le rend heureux, et nous espérons que dans l’avenir il peut réellement en vivre, c’est de l’or. Voilà ce que nous essayons de faire avec nos enfants, nous n’essayons pas de les mettre dans une boîte pour se conformer à ce que la société dit. « Vous devez faire de l’argent. Grandir et faire de l’argent. » Que diriez-vous de grandir et être heureux, non? Soyez créatif. Voyez ce que vous aimez faire, et le monde va probablement vous aimer pour ça, non?
Victoria: Chaque fois que j’entends le mot « star », ou j’entends le mot « gloire », je deviens un peu mal à l’aise parce que, est-ce que cela signifie que si certaines personnes sont célèbres, elles sont mieux que d’autres? Ils ont eu l’exposition, je pense que c’est formidable que les gens se sont engagés avec beaucoup de gens dans le monde entier, parce que cela montre qu’ils font quelque chose que les gens veulent entendre, mais la célébrité peut se produire dans les petits contextes.
Je pense quand j’étais à Nairobi il y a environ 10 ans à travailler sur un documentaire. J’ai été invitée par une jeune femme d’une station de radio communautaire à visiter sa maison dans les bidonvilles de Korogocho. Vous entendez parler de Kibera; Korogocho est à côté. C’est presque aussi grand et presque aussi horrible. Elle nous a dit : « Je vais porter mon t-shirt afin que les gens sachent qui je suis. » C’était incroyable. Voici cette femme de 20 ans, les gens viennent et s’approchent de partout et disent : « Lea! Oh mon dieu, c’est quelqu’un de la station de radio! » Leur communauté est assez incroyable, 250 000 personnes dans environ six pâtés de maisons. Elle était célèbre aussi, mais elle n’obtenait pas de grandes cotes à l’échelle de la planète.
Je me demande toujours ce que l’accent mis sur la célébrité à l’ère d’Internet est en train de faire à nos collectivités, et le sentiment d’une personne, dans le plus petit environnement où ils vivent et travaillent. Nous sommes également à la recherche en ce moment, comment pouvons-nous préserver les nouvelles locales et le contenu local, et comment pouvons-nous engager les gens dans nos collectivités dans les médias traditionnels? Je me demande où se trouve l’équilibre, en pensant : « Je suis sur Internet et tellement de gens m’écoutent, mais je suis dans un environnement plus petit, et les gens pense que je suis importante ici aussi. » La chose avec la gloire, je suis très heureuse pour les gens qui sont devenus célèbres, mais quelle est l’autre partie de cette nouvelle?
Jeremy: C’est intéressant, à partir de ce que vous dites, parce que je me souviens avoir lu hier quelque chose sur Twitter, comment les influenceurs sociaux, de fait les fans sont plus branchés sur eux, plus que leurs propres meilleurs amis. Ils leur font davantage confiance. Je pensais que c’était une sorte de statistique choquante.
Justin: J’allais ajouter à ce dont vous parliez avant. La jeune génération, je le vois, parce que je vais à tous ces genres d’événements de l’industrie, où tous ces enfants se rassemblent pour vous voir, nous, d’autres canaux, et nous regardons des gens comme J-Lo, ou autre, qui sont comme inaccessibles auxquels nous souhaitons parler. Cette jeune génération, ils se tournent vers YouTube ou quiconque, les créateurs en ligne, ce sont leur J-Lo. Ces gens, comme Jenna Marbles, ou la famille Eh Bee, voilà ce qu’ils essayent d’atteindre maintenant. Pour moi, je l’ai raté, même si je suis trop vieux pour ce genre de choses, mais vous voyez comment ils sont fous de ces créateurs, et ils peuvent parler avec eux. C’est assez étonnant, vous voyez des choses vraiment étonnantes. Nous avons vu une fille, elle pleurait, elle disait : « Je ne peux pas croire que je vous vois. » Nous avons pris des photos. Ces créateurs, je dois dire que, la plupart d’entre eux sont vraiment super avec leurs fans. Ils passent des heures à des rencontres, c’est fou. Ces enfants sont fous d’eux. Voilà ce qui est atteignable pour eux maintenant. Ils veulent devenir… Je ne veux pas utiliser le mot célèbre, mais ils veulent aller sur YouTube et faire du contenu. Je pense que c’est formidable. Ils peuvent y aller et produire du contenu. Il pourrait être bon ou mauvais, mais je pense que finalement, c’est formidable.
Papa Bee: Nous étions à un spectacle avec Miranda Sings à Toronto l’an dernier, et je pense que la sécurité n’était pas prête pour les fans. Parce qu’ils se disent : « Elle est célèbre sur YouTube, et nous allons juste faire un spectacle ici au Sony Center for Performing Arts… »
Mama Bee: Les gens chez Sony n’avaient aucune idée qui était Miranda Sings, et ils n’avaient aucune idée qui nous étions, donc vous aviez un tas de personnes en habit qui dirigent les choses et qui disent « Peu importe ». Puis, environ 500 filles de 14 ans sont entrées.
Papa Bee: Elles se sont toutes précipitées dans [inaudible 00:36:27].
Mama Bee: Et elles se sont précipités près de la scène, et tout d’un coup…
Papa Bee: Et ç’a été l’enfer. [Inaudible 00:36:32].
Mama Bee: Ç’a été l’enfer et rapidement c’est devenu sérieux, parce qu’ils ont réalisé : « Oh mon dieu. Regardez combien ils les aiment. » C’était étonnant à voir.
Jeremy: Steve, comment ça va?
Steve: Bien, super.
Jeremy: Je voudrais vous lancer celle-ci et tout le monde se sent libre de dire quelque chose après. Steve, chez Open Media, vous voyez Internet comme un lieu ouvert qui permet aux gens de construire un monde plus connecté et collaboratif, mais pensons à la démocratisation pour quelques instants. Comment pensez-vous que la création de contenu démocratisée est bonne pour la société dans son ensemble?
Steve: Je pense que cela donne des outils aux gens, et cela montre aux gens que le monde est malléable, ce qui est une chose vraiment importante. Pas seulement pour la créativité et l’industrie des médias, mais aussi pour la démocratie. Les gens se disent : « Hé, je peux changer le monde. » Quand ils peuvent littéralement juste faire une chose et elle va en ligne et ça fonctionne, et ils peuvent partager et se connecter avec d’autres personnes, voilà qui est une très bonne leçon quotidienne pour tout le monde, une leçon qu’ils n’auraient peut-être pas eue auparavant.
Je pense aussi que cela permet aux gens de soulever des questions qui aident à faire avancer notre société. Les femmes ne disposaient pas du droit de vote, nous avons eu l’esclavage. Il fallait quelqu’un pour contester ces idées. Avoir ce genre de libre expression en ligne signifie que les gens peuvent faire avancer les dossiers et faire progresser notre société. Également, comme je l’ai déjà dit, c’est aussi le plus grand terrain d’entraînement pour les citoyens, et aussi pour les créateurs médias. Je pense qu’au 21e siècle, nous avons besoin de la plus grande réserve de talents que nous puissions avoir, c’est également essentiel pour cela. C’est un bon exemple de… c’est bon pour l’industrie de la culture et de l’industrie des médias, mais c’est aussi très important pour une société ouverte.
Je pense que le problème pour moi est… les gouvernements prendront-ils les décisions qui permettent cela? Parce qu’il y a certaines décisions qui sont prises par les gouvernements qui permettront cette chose, ou l’inverse. Aurons-nous un droit d’auteur plus permissif afin que les gens puissent expérimenter en ligne? J’ai donné mon exemple, je faisais des remix médias et ç’a été mon point de départ. Si cela était illégal, si les règles du droit d’auteur étaient plus sévères, comme certains le voudraient, alors je ne l’aurais pas été en mesure de commencer.
Avoir un Internet rapide et abordable est vraiment crucial. Nous pouvons avoir cette discussion ici d’une certaine façon, mais il y a des gens dans d’autres régions de ce pays, dans d’autres secteurs peut-être même de la ville, qui n’ont pas cette égalité des chances. C’est également important.
Ensuite, la dernière chose que je dirais est le financement. Je pense qu’il est important que le financement aille aux créateurs de plateformes ouvertes. Je souhaiterais que davantage de soutien aille aux gens qui sont des nouveaux, mais nous avons une très grande concentration des médias dans ce pays, ce qui rend ces barrières à l’entrée beaucoup plus grandes que ce qu’elles doivent être. Vous pouvez mettre quelque chose en ligne, mais pour réellement entrer dans l’industrie, c’est assez difficile.
Si vous regardez le Fonds des médias du Canada, la plupart de cet argent va directement aux grandes entreprises de télécommunications. CTV obtient, je pense 150 millions par année, qu’on vient de lui remettre. Je pense que ces fonds des médias doivent aller vers les gens, et non pas moi, mais les autres personnes de cette table ronde, et les nouveaux venus. Je pense qu’il y a des questions importantes de politique — je ne veux pas être le gars ennuyeux de la politique à cette table ronde, mais c’est ce qui se passe, désolé.
Jeremy: Non, absolument.
Steve: Je pense que pour que cet Internet ouvert et que les possibilités d’Internet soient vraiment être adoptées au Canada, je pense que nous devons vraiment, nous avons besoin de prendre ces décisions en tant que société.
Victoria: Ce que Steve a dit ajoute aussi à l’idée que, dans une société démocratique, les voix habilitées sont tout à fait nécessaires pour le fonctionnement de la démocratie. Nous parlons du faible taux de participation aux élections, et c’est ce qui se passe quand les gens se sentent comme si leur voix ne comptait pas. Je disais, et je le dis encore, dans les médias communautaires, le microphone est comme une baguette magique. Pourvu que vous parliez assez près de lui. Quoi qu’il en soit, je l’ai vu tant de fois, les gens viennent dans les stations, dans les stations communautaires, et disent : « Je veux juste ranger des CD parce que je n’ai rien à dire. Je ne sais pas ce que je pourrais dire qui pourrait intéresser le monde. » Deux ou trois mois plus tard, cette personne est en ondes avec une émission vraiment intéressante, et bâtit sa confiance. Voilà une chose que l’accès à Internet apporte, en s’engageant dans sa communauté et en se disant : « Hey, je suis aussi important. » Je pense que c’est vraiment important de concevoir de nouveaux contenus sur Internet aussi, car il y a beaucoup de voix dont nous n’entendons pas parler, parce qu’ils n’ont simplement pas confiance dans ce qu’ils ont à dire. Voilà pourquoi la communauté en a besoin.
Jeremy: Justin, celle-là est pour vous. Epic Mealtime a plus de 7 millions d’abonnés sur YouTube. C’est essentiellement, en ce moment, une émission de cuisine monstre. Si vous regardez cela avec le recul, quand cela a commencé, qu’est-ce que vous pensez qui a vraiment touché la corde sensible du public?
Justin: Vous devez penser à 2010. Je pense que nous offrons quelque chose de vraiment unique. Je pense que toute la culture alimentaire était en train de changer, et les émissions de cuisine changeaient, et ce que nous avons fait était tellement différent. Nous aimons dire que c’est si bête, c’est intelligent. Vous prenez… Je ne veux pas offenser personne, mais nous prenons du bacon et nous le mettons sur tout. Tout le monde aime le bacon, je pense, c’est universel. Sauf pour ma petite amie, elle est végétarienne, malheureusement pour elle. Je pense que c’était juste un programme unique à ce moment-là, et vraiment nous… C’était tellement différent. C’est comme… je ne sais pas si vous vous souvenez de ces sites Web que vous alliez consulter pour voir des images ridicules de créations culinaires, il y a longtemps. Je ne peux pas me rappeler le nom du site, j’avais l’habitude d’en consulter un et d’aller voir. C’était comme un beigne avec un hamburger à l’intérieur ou quelque chose comme ça.
Papa Bee: [Inaudible 00:42:59] comme ça.
Justin: Ouais, des trucs comme ça. Imaginez quelque chose comme ça…
Papa Bee: [Inaudible 00:43:04].
Justin: Oui, c’était vraiment cela. Nous appliquions cela à la vidéo.
Mama Bee: C’est la raison pour laquelle je filtre ce qu’il dit.
Justin: Non, c’est exactement ce que je pensais, je vous remercie.
Papa Bee: C’était vraiment le nom de l’endroit, du site. Je n’ai pas inventé ce site, incidemment.
Justin: Je sais, et c’est ce que nous avons basé le…
Papa Bee: Voilà ce que nous consultions avant Epic Mealtime.
Justin: Ouais, ce serait comme : « C’est cool, j’aime les beigne et les hamburgers, je vais manger ça. » Nous avons pris cela et lui avons en quelque sorte donné notre voix. Je dois dire, Harley est une voix assez unique, et très énergique et très drôle. Je sais que c’est ce que je pense.
C’était juste un groupe de gars qui passaient un bon moment. C’est quelque chose que je ne pense pas qu’on avait vu auparavant. Bacon, je ne sais pas… nous avons capitalisé. Toutes les semaines. Nous n’avons pas manqué un mardi en cinq ans. Maintenant, nous avons un autre programme, qui est Handle It, qui est une émission de cuisine pédagogique, ce qui est un peu plus calme. Un gars dans la cuisine. Toujours dans la veine d’Epic Mealtime. Je dirais que c’est comme une extension de Epic Mealtime, mais beaucoup plus atteignable. Nos repas peuvent coûter plus de 1000 $, selon les ingrédients que nous utilisons. Nous allons acheter du cristal parfois simplement parce que nous nous comportons de manière stupide. Ç’a vraiment évolué, mais ç’a commencé avec juste l’idée d’avoir du plaisir avec vos amis, manger beaucoup de nourriture bizarre et passer un bon moment.
Jeremy: À votre avis, pensez-vous que le programme aurait pu être aussi populaire en partant s’il avait commencé sur une plateforme traditionnelle?
Justin: Je pense qu’il aurait pu l’être. C’est très difficile de penser à cela. Je crois que ça aurait pu. Je pense qu’il était assez unique à ce moment-là que vous pourriez pu prendre cette idée et l’appliquer au traditionnel, mais nous avons fait des choses traditionnelles, et, évidemment, il y a beaucoup plus de voix en jeu, il y a beaucoup plus d’étapes impliquées, il faut… D’un point de vue créatif, vous devez, pas renoncer à beaucoup, mais il y a juste plus de gens impliqués dans le processus, donc juste pour faire avancer les choses, cela est beaucoup plus exigeant. Maintenant, nous pouvons simplement prendre un concept et faire une vidéo et la mettre en ligne. On en parle, comme vous l’avez dit, nous y pensons, nous pensons à la réaction, nous pensons à nos fans, mais nous ne devons pas répondre à 10 autres personnes ou faire approuver des budgets ou que ce soit.
Papa Bee: Je pense que c’est ce que c’est, ce sont les budgets et l’argent, et de jouer avec de l’argent fait peur. « Si celle-ci ne fonctionne pas, alors nous avons perdu 50 millions de dollars, et comment vais-je faire pour trouver une autre idée? Ils ne vont pas avoir de l’argent, ils ne vont pas me financer. » Lorsque nous créons du contenu, c’est vraiment détendu, parce qu’il n’y a pas de budget. C’est juste du temps pour nous. Nous allumons la caméra et nous sommes détendus, nous avons donc plus de temps pour bien réfléchir au concept, et rien d’autre. Ensuite, nous nous inquiétons du tournage, du montage, et ensuite si les gens vont l’aimer ou non. C’est vraiment tout.
D’après ce que je comprends des médias traditionnels, il y a tellement de planification, et il y a tant de réunions, et il y a tellement d’argent, et il y a tellement de bla-bla-bla. Ensuite, voilà combien il reste pour la création de contenu. C’est un peu l’inverse sur Internet, où vous avez vraiment besoin de vous concentrer uniquement sur le contenu et vous soucier de rien d’autre, et s’il reste un petit quelque chose, alors très bien, vous pouvez avoir une réunion. Nous pouvions le passer en nourriture… Ils étaient très bien, mais c’est la chose, lorsque vous mentionnez environ 150 millions de dollars pour CTV, et je pense …
Justin: Je vais prendre un peu de cela.
Papa Bee: Je vais en prendre un peu. Tout ce dont j’ai besoin est 2 000 $ pour un drone, c’est tout ce que je veux en ce moment. C’est grave, parce que qu’est-ce que je ferais avec 150 millions de dollars sur notre chaîne si cela nous était donné? Je deviendrais vraiment nerveux et nous ne serions probablement pas en mesure de créer un contenu, parce que maintenant nous devons répondre à des gens. Je pense qu’à ce stade, nous pensons : « Je veux un drone, alors je vais aller chercher un drone. » Voilà notre budget. « J’ai brisé ma caméra, je l’ai échappée sur le comptoir de la cuisine, peu importe. Je dois acheter une autre caméra. » Ce sont nos discussions sur le budget.
Victoria: Si nous avions 154 millions de dollars, nous pourrions financer des centres de médias communautaires dans beaucoup, beaucoup, beaucoup de collectivités partout au pays, c’est donc vraiment relatif. Nous voulons ce 150 millions de dollars aussi.
Papa Bee: Ouais, c’est vrai.
Justin: Nous allons tous le prendre, ouais.
Mama Bee: Levez la main, 154.
Justin: J’ai levé ma main, je vais le prendre dès maintenant.
Papa Bee: Je pense que le montage est probablement quelque chose qui devrait être au centre de notre attention, c’est vraiment enseigner aux créateurs comment faire du montage, les raccourcis, comment faire les choses. Parce que je parle aux créateurs maintenant, je vais texter un créateur qui est maintenant l’un des YouTubeurs les plus respectés dans le monde, et je ne dirai pas son nom juste à cause de sa réponse, qui est hilarante. « Lorsque vous importez une vidéo en montage final, devrait-elle être optimisée ou en médias proxy? » Honnêtement, il répond et dit : « Mec, j’en ai aucune idée. » Il est le plus grand YouTubeur!
Justin: Il dit : « Allez voir sur YouTube. Il y a une vidéo qui montre comment faire cela ».
Papa Bee: Ouais. « Mec, va voir sur YouTube. Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu racontes? » Si vous regardez cette personne, vous pensez : « « Wow, cette personne doit être incroyable » [Diaphonie 00:47:28].
Victoria: Voilà un peu d’auto-formation aussi. Je travaille en ce moment sur un projet d’art vidéo que le CAO finance, et je fais de l’art sonore. Je travaille avec un producteur de vidéo, j’essaie d’en faire un peu par moi-même, et je suis constamment en train, je suis au téléphone en disant : « Stefan, qu’est-ce que cela signifie? » Oui, je pourrais apprendre par moi-même, mais ça va me prendre cinq fois plus de temps, donc les centres de formation sont vraiment, vraiment importants, et les gens ne travaillent pas dans l’isolement, à moins qu’ils veulent faire des choses vraiment lentement.
Justin: Je vais dire que ça nous coûte de l’argent pour faire notre programme, parce que nous devons acheter de la nourriture, et nous employons des personnes, c’est donc un peu plus coûteux. Je dois dire, la monétisation est certainement là, vous pouvez faire de l’argent… Je pense que vous devez être à un certain niveau afin de le faire. Il y a certainement beaucoup de stratégie qui est faite, et les moyens pour les créateurs, même les créateurs plus petits, qui ont peut-être 250 000 ou un demi-million d’abonnés, pour trouver une façon de faire assez d’argent. Parce que pour être honnête, si vous avez 200 000 abonnés, en fonction de vos visionnements, vous ne pouvez vraiment pas faire assez pour vivre. Peut-être que vous pouvez, en fonction de votre créativité ou de la vente de marchandises, mais ce n’est pas si simple. Nous y arrivons, et les budgets sont de plus en plus gros. Avec YouTube Rouge, je ne sais pas, il y a beaucoup plus de possibilités de faire de plus grandes productions, mais nous avons encore du chemin à faire pour nous assurer que tout le monde peut soutenir ce qu’ils font là.
Papa Bee: D’un point de vue des affaires, avant de commencer à faire des trucs en ligne, j’étais dans le milieu du marketing, des études de marché, de sorte que lorsque nous avons réalisé que nous pourrions faire des affaires avec cela, j’ai fait de l’optimisation pour les moteurs de recherche avec le site Web de notre famille, qu’il soit repérable pour notre contenu. Il y a des données démographiques, il y a des exemples sous la marque, il y a différentes façons de nous contacter. J’ai préparé des cartes de tarifs, nous savions ce que notre prix était par vidéo. Nous avons tout mis en place. Il doit y avoir une sorte de côté commercial professionnel à cela, ce que beaucoup de créateurs effectivement n’ont pas. Nous avons cet avantage lorsque nous travaillons avec des marques et des grandes agences parce que nous avons tout cela sur la table en ce moment. C’est probablement un autre morceau que les créateurs doivent apprendre, le côté affaires, et la façon de se commercialiser eux-mêmes correctement. Parce que la plupart des créateurs, si vous recherchez le nom d’une certaine personne, il n’y aura pas un site qui présente leurs données démographiques et leurs exemples de marque et toutes ces choses que l’agence recherche.
Justin: Le contenu de marque est une grande partie de ce que nous faisons, c’est sûr. Je sais que c’est une grande partie de la façon dont nous sommes en mesure de produire notre programme et de joindre plus de gens, et de grandir. Ç’a fait certainement partie de l’équation.
Steve: Oui, nous n’avions certainement pas ces éléments de marketing au départ, mais maintenant, je crois vraiment en cet élément, et au fait d’avoir besoin de ces compétences. Peut-être que cela fait partie de ce que le centre des médias communautaires va enseigner, c’est-à-dire savoir comment atteindre les gens, et comment se connecter avec le public qui est là, qui veut en fait vous trouver mais n’y arrive pas.
Je sais, maintenant nous AV-Test-ons beaucoup de notre matériel. Nous sommes assez sophistiqué avec le ciblage de notre… Nous avons une liste de diffusion d’environ un demi-million de personnes, et nous allons envoyer … Je ne veux pas entrer trop dans le côté technique de la chose, mais nous enverrons un courriel à 10 000 personnes que nous avons vues auparavant, disons, se préoccuper de questions de la libre expression en ligne, nous allons examiner cela et nous penserons : « Non, ça ne fonctionne pas, oublions cela, essayons quelque chose d’autre », ou nous envoyons trois versions différentes à 10 000 personnes différentes. Ensuite, nous allons également apprendre en regardant en arrière, en disant : « Cette personne a réagi à ces types de vidéos ou à ce genre de matériel dans le passé. » Nous ne voulons pas essayer de pousser cette vidéo sur la vie privée sur eux parce que nous avons essayé trois fois, ils n’aiment pas ça. Il y a toute une part de commercialisation et liée au fait de rejoindre votre audience qui est vraiment importante.
Jeremy: Celle-ci est pour la famille Eh Bee. Votre canal, votre marque, a plus de 3 millions d’abonnés seulement sur Vine. J’ai vu 1,5 million d’abonnés sur YouTube. Je pense que les gens devraient se rendre compte que vous comptez plus d’abonnés que les émissions de télévision canadienne obtiennent sur une plateforme traditionnelle. C’est incroyable. Quand vous pensez à votre parcours pour que votre marque atteigne la découvrabilité, comment était-ce?
Papa Bee: Nous n’avons aucune idée. Nous voulions essentiellement faire des vidéos drôles qui nous feraient rire en premier. Ensuite, si une personne de plus l’a aimé, c’était un boni. Parce que rien n’était en jeu pour nous. Nous voulions juste avoir du plaisir et rire. Nous avons toujours fait de petites vidéos drôles sur YouTube, et maintenant c’est une petite série sur notre chaîne, où nous revenons à nos vieilles vidéos drôles que nous n’avons jamais affichées quand ils étaient bébés. On n’a jamais eu cette pensée. C’était tout juste : « Faisons simplement des vidéos drôles et rions. Faisons simplement des choses que nous ne ferions pas normalement. » Comme Kids Bop où ma fille rappe sur la musique de Wu Tang Clan, et me fracasse une bouteille sur la tête pour le Nouvel An. Ce sont des choses drôles qui me font rire. Lorsque la vidéo du Nouvel An est arrivée, je me suis dit : « Ouais, ouais, ouais, cela est génial! » Voilà ce dont il s’agit pour nous. Nous aimons notre propre contenu, et c’est tout.
Mama Bee: Je pense que pour nous, ce que nous avons trouvé, c’était qu’il manquait de familles heureuses dans le monde, donc la dynamique de la famille qui a du plaisir ensemble et rit ensemble. Les couples qui s’entendent. Ça te surprend. Les maris et les femmes qui s’aiment et sont attirés l’un à l’autre et qui ont du plaisir ensemble, et les parents qui rient avec leurs enfants, et les enfants qui rient avec leurs parents. Ça manque. N’est-ce pas fou, nous vivons dans un monde où les gens nous regardent et ils sont comme : « Wow, quelle famille formidable. » Vous pouvez avoir une famille géniale aussi, qui s’amuse et fait rire le monde. D’une certaine manière, je ne sais pas comment, et voilà pourquoi je me suis dit : « Je ne sais pas », parce que nous avons frappé sur le bon clou, nous avons cette dynamique que les gens aiment.
Nous regardions les chiffres monter, comme vous avez dit, 3 millions sur Vine. Quand il a commencé sur Vine, il était sous son vrai nom, et il est passé de 10 000, 15 000, 20 000, à 200 000. À un moment je suis dans la cuisine et ils font une vidéo et je dis : « Est-ce que tu peux faire quelque chose avec les enfants qui ne nécessite pas 300 000 personnes? » Et il me dit : « En fait, nous sommes à un million maintenant. » Et là, je dis : « Très bien, nous avons besoin de devenir anonymes, fermer tout cela, je ne veux pas qu’on sache où nous vivons » parce que ç’a m’a renversée de voir à quelle vitesse nous avions grandi. Je voulais vraiment protéger les enfants, en tant que mère, je ne voulais pas que les gens sachent où nos enfants vont à l’école et des choses comme ça, mais je pense que pour nous, il y a eu beaucoup de chance. Ce sont des gens qui veulent du contenu pour la famille, un contenu qui est sûr, que les gens peuvent laisser leurs enfants regarder.
Jeremy: Absolument. Victoria, ceci est pour vous. Vous venez du monde de la baladodiffusion, qui est certainement un autre milieu en vogue pour lequel produire du contenu, et il a permis aux créateurs de contenu de concevoir leur propre programmation, mais comment pensez-vous que la baladodiffusion a évolué dans ce contexte numérique en constante évolution?
Victoria: Tout d’abord, je suis vraiment, vraiment heureuse que maintenant je peux prendre le bus, et j’entends les gens parler des balados qu’ils écoutent. Cela n’était pas le cas en 2005. Je disais aux gens : « Je fais un balado » et je leur donnais les détails; ils disaient : « Qu’est-ce qu’un balado? » Je leur disais : « C’est fondamentalement un programme de radio pour Internet », ce qui est à peu près aussi proche que ce que je pouvais décrire. Ils disaient : « Mais je n’ai pas d’iPod. » « Eh bien, vous pouvez l’écouter en ligne. » C’était tellement de base. Puis, tout d’un coup, ç’a été la création de Serial, le programme à succès aux États-Unis qui nous a vraiment mis sur la carte. Il y a deux ou trois ans environ, j’ai commencé à entendre les gens parler des balados qu’ils écoutent. Cela a vraiment, vraiment changé.
Une chose que j’ai toujours senti qui nous retenait dans la baladodiffusion, c’est qu’ on n’a pas eu une application que tout le monde utilise. Pour la vidéo, vous avez YouTube. Pour nous, nous avons commencé sur iTunes en 2006, 2007; iTunes est un méga site où vous avez pratiquement tout. Il est très, très difficile de trouver des choses spécifiques. Une fois, avec une version d’iTunes, qu’ils révisent tous les jours il me semble, il y a eu cette fois où il n’y avait même pas de balados. Et là, c’était comme : « Où sont allez les liens balados? Comment puis-je les trouver? » C’est une question de découvrabilité.
L’autre chose qui se produit aussi à l’heure actuelle, les gens commencent à écouter plus sur les applications mobiles, et ainsi vous devez avoir toute cette prolifération des applications individuelles sur lesquelles vous devez placer chaque balado. Sans compter notre site principal à Rabble. Nous avons le réseau de baladodiffusion sur notre site, et nous aimons amener les gens vers le site car cela augmente nos statistiques et ce genre de chose, mais la chose demeure, ce n’est pas comment les gens sont à l’écoute maintenant. Cela a mis de la pression sur nous pour développer le site et toutes ces autres applications, puis nous arrivons au point où je vais devoir aller sur Cover et Soundcloud et tous ces endroits où nous pourrions les publier, et obtenir des statistiques globales de chaque individu et les additionner manuellement et tout. J’aimerais que nous ayons un YouTube que tout le monde consulte, mais ce n’est pas le cas, et je pense que c’est l’un des défis avec les balados.
En termes de croissance et de développement des podcasts, c’est vraiment merveilleux de lire, je reçois beaucoup de mes renseignements de Pew Research aux États-Unis qui fait un rapport sur les balados chaque année depuis environ 2005. C’était bien de voir… au début, nous avons monté, encore et encore, atteint un plateau, et exceptionnellement … Eh bien, je ne pense pas anormalement, c’est l’année où YouTube est arrivé, et l’écoute des balados s’est écrasée. Maintenant ç’a commencé à augmenter à nouveau, et nous ne disposons certainement pas d’un aussi grand public que les vidéos, mais la chose demeure, le niveau d’engagement avec les balados est vraiment, vraiment élevé.
La qualité, nous obtenons des balados beaucoup mieux produits, mais nous avons encore ceux que les gens peuvent encore faire à partir de leur sous-sol. C’est juste d’amener les auditeurs à ces balados, par milliers, ce dont les gens ont besoin pour les monétiser, et c’est ce que nous voulons pour les gens de notre auditoire. C’est vraiment difficile parce qu’il y en a tant d’autres, et ce n’est pas un problème différent de la vidéo, mais c’est la découvrabilité pour nous, parce que l’application qui fait tout connaître n’a pas encore été inventée.
Jeremy: Nous allons manquer de temps. Justin, je sais que vous devez sortir d’ici très bientôt, donc je veux simplement conclure très rapidement en vous demandant à chacun de donner une brève phrase sur la clé du succès en ligne à partir du point de vue d’un programmeur personnel. Très rapidement. Victoria, vous voulez commencer?
Victoria: Bien sûr. Je pense toujours que mes meilleures productions se produisent quand je travaille avec une équipe. Je pense que les médias communautaires sont un moyen pour les gens de développer leurs nouvelles voix émergentes et de créer de nouveaux contenus, et aussi, de travailler dans un contexte social. Je pense que cela est vraiment, vraiment important.
Jeremy: Steve?
Steve: Ouais, je dirais d’essayer que votre contenu soit le fruit d’une production participative quand vous le pouvez, et de construire une communauté engagée, et de faire des engagements authentiques. Ne pas se concentrer uniquement sur le nombre de personnes et les points de données, mais la construction de vraies relations, parce qu’elles sont vraiment, vraiment précieuses d’un tas de façons dont, je pense, plusieurs d’entre nous ont parlé. Je pense que la dernière chose que je dirais, je pense que nous avons beaucoup parlé de ce que nous avons fait et de quelques-unes des luttes, mais je pense que nous devrions vraiment essayer d’imaginer ce qui pourrait être, ce qui est une partie de ce dont nous avons parlé. Si nous avions ce genre de centres de médias communautaires au pays, imaginez quand vous avez commencé vos projets ou lorsque je l’ai fait, si nous avions eu cela. Je pense qu’il est important de se concentrer sur ce que nous pouvons faire maintenant, mais aussi imaginer ce qui pourrait être si nous avions les bonnes politiques en place.
Justin: Je dirais être prêt à échouer, et essayer du contenu. Je peux vous dire que nous avons essayé d’autres choses. Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain. Je pense qu’il y a un malentendu que cela va juste se passer pour vous. Soyez prêt à échouer, et faites des vidéos qui ne sont peut-être pas bien reçues, mais avec un peu de chance, vous trouverez quelque chose qui frappe, et quand ce sera le cas, capitalisez là-dessus.
Papa Bee: Je dirais juste être le plus grand fan de votre propre contenu, avoir autant de plaisir que possible, et prendre des risques. Parce qu’au bout du compte, il vous suffit de filmer tout ce que vous aimez et de le montrer au monde et de voir ce qui se passe.
Mama Bee: Soyez vous-même, soyez authentique, créatif, bizarre et stupide, et ne vous inquiétez pas ce que les gens pensent.
Jeremy: Je pense qu’il est temps de commercer la période de questions et réponses. Si quelqu’un a des questions pour Justin, parce que je ne sais pas si, pour le moment, si vous voulez…
Justin: J’ai trois minutes.
Jeremy: Trois minutes. Nous sommes dans les temps. Quelqu’un a des questions pour Justin? Oui? Non?
Kathy Edwards: Bonjour Justin. Vous avez dit que le propriétaire, ou le créateur, de votre projet a quitté son emploi et a essentiellement capitalisé sur l’occasion. Qu’est-ce que cela a entraîné pour lui exactement, de faire cela et de monétiser un projet qui semblait fonctionner?
Justin: Il avait établi un seuil dans son esprit d’une certaine quantité de visionnements qu’il obtiendrait dans une semaine, et il a dit : « Si cela arrive, je vais quitter mon emploi. » Il était professeur, il était un enseignant suppléant. Je dois dire, il me l’avait dit une année plus tôt que vous pouvez gagner votre vie avec YouTube. Je me suis dit : « Vraiment? Ok. Je n’avais jamais vraiment compris cela. » Ceci est en 2010. Il y avait quelques grandes chaînes à ce moment, quelques-unes, et je pense qu’il a atteint son seuil et c’était comme : « Très bien, je m’en fous, c’est ce que je vais faire. » La partie la plus difficile a été d’amasser l’argent pour le faire, parce que cela coûte 500 $ pour faire certains repas. C’est de l’argent qu’il n’avait pas à ce moment-là, mais il a tout mis là-dedans. Il faisait déjà des vidéos, que ce soit… Je ne devrais pas le dire, il va se fâcher si je commence à en parler, mais en faisant d’autres types de vidéos…. Avec celle-ci, il a atteint son seuil, et il était comme ça, exactement, un peu comme ce que vous avez dit.
Il venait de le faire, et j’ai été témoin de toute la chose, c’était assez incroyable. L’argent n’a pas nécessairement été là tout de suite, mais nous avons eu de la chance. Nous avons suscité beaucoup d’attention très tôt, et il y avait des façons de monétiser à ce moment-là. Nous obtenions beaucoup de visionnements, beaucoup de gens, beaucoup de partage. Je dois dire qu’il y avait certainement de la chance. Nous avons eu de la chance à ce moment-là. Les choses ont vraiment changé. Vous pouvez certainement en vivre si vous atteignez un certain nombre de personnes. Bien sûr, sans aucun doute, vous pouvez gagner votre vie en faisant des vidéos sur YouTube. C’est une bonne chose à présent.
Kathy Edwards: Mon nom est Kathy Edwards de l’Association canadienne de la télévision communautaire. J’étais vraiment intéressée par la séance, parce qu’il y a une perception que tout le monde peut aller loin simplement parce que nous avons Internet, et vous avez montré que c’est vrai. J’ai commencé en voulant simplement être une cinéaste, c’est donc une excellente plateforme pour moi aussi, mais personnellement, je reprends certains des éléments que Victoria a soulevés sur la nécessité de la confiance pour certaines personnes. Les gens ne peuvent pas saisir nécessairement une caméra et s’auto-publier, et souvent c’est une question de confiance.
Les deux choses qui m’ont amenée à vouloir être pas juste une cinéaste mais travailler dans les médias communautaires… je travaillais avec un groupe d’ex-prostituées âgées de 15 ans à Calgary il y a quelques années, qui sont venues avec une sorte de travailleur social qui cherchait des choses à leur faire faire. Elles sont venues à la station de télévision communautaire, et nous leurs avons appris comment utiliser des petites caméras Hi8. Elles ne voulaient pas que nous regardions ce qu’elles faisaient, mais nous leurs avons appris à utiliser les caméras, elles ont disparu et sont allées dans leurs milieux, dans la rue, et ont fait une série de documentaires sur leurs expériences. L’une des filles, une seule d’entre elles, avaient la concentration et la ténacité pour être en mesure d’apprendre à faire du montage, alors que les autres avaient tant d’autres problèmes dans leur vie. Elle m’a dit que c’était la première chose dans sa vie qu’elle ait jamais terminé. Ces séries de vidéos ont continué et ont remporté des prix. Ce groupe n’aurait jamais pu le faire sans une infrastructure de soutien. Elles auraient pu afficher leurs trucs sur YouTube, peut-être, mais c’était une question de confiance. Les gens allaient-ils se moquer d’elles, les traiter de salopes?
Pour les gens qui ont des problèmes dans nos collectivités, souvent ils ne possèdent pas l’infrastructure ou l’éducation ou la capacité de se lever et de prendre ces coups et ces risques. Ils ont besoin de cet environnement collaboratif, d’utiliser cette chose merveilleuse appelée Internet. Je suis heureuse qu’il y avait un équilibre intéressant à cette table ronde entre les personnes qui profitent de ces occasions, mais aussi une prise de conscience que, parfois, vous avez besoin d’une infrastructure pour tirer profit des grandes occasions, et de combattants comme Steve pour garder les plateformes ouvertes.
Jeremy: Je vais juste vous interrompre une seconde. Justin, je pense que vous devez y aller maintenant. Nous allons donner une bonne main d’applaudissements pour Justin Lynch, merci d’avoir été présent ici aujourd’hui. Merci beaucoup. C’était formidable de vous avoir à cette table ronde. Bon retour à la maison.
Mama Bee: Je voulais ajouter à ce commentaire.
Jeremy: Allez-y, absolument.
Mama Bee: Je reçois beaucoup de messages, en particulier des jeunes filles, et je cherche à en faire une priorité de répondre, en particulier, les jeunes. Beaucoup de jeunes femmes disent : « Mama Bee, je ne peux pas croire ce que vous faites. Je serais tellement gênée. » Je dis : « Tu sais quoi, si quelque chose… » Parce que je crois qu’avec un grand pouvoir vient une grande responsabilité, et donc quand nous avons commencé à devenir important, j’ai commencé à me demander : « Pour quelle raison vais-je utiliser cette plateforme? » J’ai été une féministe toute ma vie entière, et je veux utiliser ma voix, en particulier pour les jeunes filles. Ce que je leur dis est ceci : il y a des moments spéciaux dans nos vies où nous devons prendre une chance, et votre apparence n’a pas d’importance. Quand vous ratez ces moments, ces moments pourraient changer le chemin de votre vie. Voilà ce que j’essaie vraiment de dire aux filles.
Surtout, nous avons tant d’enfants brisés qui grandissent et deviennent des adultes brisés, et ces adultes brisés sont tellement inquiets. « Qu’est-ce que les gens vont penser? » Mes propres amis me disent : « Rosanna, comment fais-tu les choses que tu fais? » Je leur dis : « Parce que je ne me suis jamais préoccupée de ce que les gens pensaient. » J’ai toujours su qui je suis, et je suis fidèle à moi-même, et je suis sûr de moi-même. Même enfant, j’ai été un enfant, je me souviens, habillée de la tête aux pieds en hiver, alors que c’était quelque chose de cool d’être à l’extérieur avec un t-shirt. Je ne comprenais pas, je voulais être habillée, et mes amis me disaient : « Tu ressembles à une grand-mère. » Et moi de répondre : « Eh bien oui, mais j’ai chaud. » Je ne comprenais pas ce concept de vouloir plaire aux autres. J’ai toujours été honnête avec moi-même. Pour les jeunes filles en particulier, je veux leur montrer, prenez une chance, ne vous inquiétez pas de ce que les gens pensent, vous devez avoir le courage. Vous devez vous faire voir si vous voulez réussir, vous devez prendre la chance.
Victoria: Merveilleux, vous pouvez venir travailler avec nous dans les médias communautaires dans vos temps libres.
Mama Bee: Yé!
Papa Bee: Mais elle doit encore faire quelques vidéos pour nous, donc vous devrez attendre.
Jeremy: Oui, là-bas.
Femme: J’ai pris le microphone ici. Cette question est pour Steve. Je développe du contenu pour combler le fossé entre l’hôpital et la maison. Il y a un fossé énorme, et les gens ne savent pas où donner de la tête après un diagnostic. Je viens d’un milieu traditionnel de diffusion et je me déplace vers un espace numérique, et mon inquiétude, car ce sont des soins de santé, et je pensais que vous pourriez être en mesure de commenter un peu là-dessus, pouvez-vous situer les aspects juridiques par rapport au moment où vous avez commencé à poser des questions profondes qui remettent en question les politiques? Comment pouvez-vous vous protéger, ou devons-nous traiter avec le Far West des médias libres? Je cherche juste un peu d’information.
Steve: Voulez-vous dire remettre en question les politiques de santé et ce genre de chose?
Femme: Oui. Je pense que c’est de manière positive, mais c’est de raconter les histoires de personnes qui expérimentent les lacunes dans les soins de santé, mais aussi tendre la main à des gens, comment ne pas choquer votre chirurgien après la chirurgie, ne pas détruire son bon travail. Essayer de vraiment jeter un éclairage sur le processus de suivi pour lequel les hôpitaux n’ont tout simplement pas le temps. Parce que vous intégrez des experts, par opposition à vous diffuser vous-mêmes comme les autres panélistes, parce que vous intégrez des gens, et que vous entrez un peu dans une zone grise sur le plan juridique.
Steve: Je ne suis définitivement pas un avocat.
Femme: Je ne vous demande pas cela. Je me demandais à propos de la politique.
Steve: Je pense que pour nous, de temps en temps nous nous inquiétons à ce sujet. Parce que parfois, nous sommes en quelque sorte sur le côté opposé. Quand je parlais de CTV, ils sont la propriété de Bell, et parfois nous ne sommes pas d’accord avec eux, et ils sont une très grande entreprise, donc il y a des choses qu’ils pourraient faire. Pour nous, nous faisons tout juste les choses, alors ce serait un désastre de relations publiques pour eux de le faire. Parce qu’il y a des zones grises juridiques. Nous essayons d’être prudents, nous ne nommons pas les noms, nous essayons d’éviter ce genre de chose, et de temps en temps si nous faisons vraiment quelque chose à grande visibilité, nous demandons aux avocats : « Écoutez, regardez cela. est-ce que cela va être un problème? » Et ils vont nous donner des conseils. Je pense que c’est ce qui est bon si vous êtes à ce niveau; cela dit, ce que nous faisons est juste d’essayer de construire autant que possible une communauté, et de raconter des histoires aussi authentiques et fortes que possible, de sorte que si les gens voulaient nous poursuivre, ce serait tout simplement un énorme désastre de relations publiques.
Pour ce seul exemple, certaines personnes ont dit… Je vais juste prendre l’exemple de cette seule entreprise. « Ils ne vous aiment pas beaucoup. Vous leur coûtez peut-être beaucoup d’argent avec certaines des choses que vous préconisez. On parle de 150 millions de dollars, qui s’éloignent d’eux. » La chose est, s’ils devaient réellement s’en prendre à nous dans une sorte de poursuite juridique, ce serait le gros lot pour nous pour la collecte de fonds. Parce que nous ferions appel à un demi-million de personnes et nous leur raconterions cette histoire, et nous aurions plus d’argent que nécessaire pour le procès. Si vous pouvez faire en sorte de vous trouver dans cette situation.
Femme: Voilà de bons renseignements, juste parce que, comme vous le disiez auparavant, tant du budget en diffusion est souvent de l’ingénierie inversée. Il y a tellement d’argent qui va au développement avant de faire quoi que ce soit, au lieu de créer une machine de contenu où vous avez ce dialogue constant. Voilà de bonnes idées, je vous remercie.
Victoria: Je travaillais avec une entreprise vidéo où nous avons fait une série d’émissions commandées par un hôpital, et c’était sur les expériences de femmes qui allaient à l’hôpital, à quoi nous attendre et ce genre de chose. Je pense que la chose vraiment importante… s’il y a un enjeu de politique, où vous devez mettre en question ce que l’hôpital fait, alors voilà quelque chose dont il faut parler avec votre avocat. Travaillez à faire en sorte que les gens avec lesquels vous êtes impliqués soient pleinement consentants, et n’ayez pas d’images de personnes qui n’ont pas consenti; aussi, si vous pouvez travailler avec l’hôpital en faisant cela, alors ils peuvent aider à mettre les choses en place. La recherche préalable, et le consentement, voilà ce qui aplanit les difficultés, je pense, pour une bonne vidéo comme ça.
Jeremy: Je pense que c’est tout le temps que nous avons pour les questions aujourd’hui. Nous tenons à remercier nos panélistes pour avoir pris la parole aujourd’hui et ce matin. Victoria, Steve, et la famille Eh Bee, je vous remercie beaucoup. Je vous remercie de votre présence, et nous vous souhaitons une bonne journée.
Steve: Merci.
Victoria: Merci Jeremy.
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