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Ils sont nés à l’ère d’Internet, ils forment le groupe le plus numériquement connecté de toute l’histoire et ils constituent le segment de consommateurs qui connaît la croissance la plus rapide de notre société : les jeunes de la génération Y sont différents. Leurs interactions sociales, leurs amitiés et leurs expériences sont médiatisées par les technologies numériques. Ils n’ont jamais connu un autre mode de vie. Ils étudient, réfléchissent et interagissent d’une manière différente de celle des générations qui les ont précédés et ils transforment DÉJÀ la consommation des médias d’aujourd’hui. Au début de mai, un groupe d’élèves de Toronto a participé au Sommet de la jeunesse où ils ont passé une journée à découvrir le contenu de demain et à en discuter. Découvrez ce qu’ils avaient à dire!
Un sondage sur la consommation de médias par les membres de la génération Y a produit certains des résultats auxquels on pouvait s’attendre. Ils consomment des médias toute la journée sur leurs téléphones intelligents (90 % en possèdent un), leurs tablettes (50 % en ont une) et sur leurs ordinateurs (ordinateurs de bureau et ordinateurs portables, dans une proportion de 70 % et 30 %). Une écrasante majorité (92 %) d’entre eux consomme du contenu vidéo en ligne plutôt que sur un téléviseur. Snapchat et Instagram sont leurs applications préférées. Leurs goûts sont variés en ce qui a trait aux médias qu’ils consomment, et ils cherchent activement de nouveaux contenus vidéo. Ces résultats ne sont pas surprenants. Ce qui l’est, c’est que le niveau de littératie numérique et les compétences en navigation Internet de la génération Y sont beaucoup plus faibles que ce que l’on aurait pu croire. Nicole Belanger, écrivaine et créatrice en médias, et Cathy Wing, de la société HabiloMédias, nous expliquent pourquoi il en est ainsi.
« Le contenu vous incite à vous ouvrir à votre culture, à votre ville, fait la promotion de votre entreprise, vous met au défi, vous fait partager des moments. »
« Ma conclusion personnelle, c’est qu’une meilleure compréhension des relations avec ces plateformes nous permettra de créer du contenu plus attrayant pour [la génération Y]. »
« Quoi que nous produisions pour les jeunes, nous travaillons en collaboration avec eux. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec nos partenaires de l’industrie… [Par exemple,] nous avons produit un guide avec Shaw. Ce guide vient tout juste d’être traduit en arabe et distribué à 7 500 familles syriennes récemment arrivées au Canada. Ce fut un projet fabuleux. »
« Nous avons l’impression que les jeunes sont naturellement à l’aise dans l’univers numérique, parce qu’ils utilisent la technologie sans efforts, spontanément. En fait, notre recherche montre que [ce] n’est pas du tout le cas… Et c’est important, parce qu’ils forment un groupe vulnérable. Il est donc important qu’ils [acquièrent] ces compétences. »
« Nous découvrons que les jeunes n’apprennent pas non plus à utiliser ces compétences [technologiques]. Ils ne les apprennent pas à l’école, du moins pas autant que nous le voudrions, et ils ne les apprennent pas par eux-mêmes. Ils ne sont pas suffisamment motivés pour les acquérir par eux-mêmes. Ils aiment beaucoup le prêt-à-l’emploi. »
« [Notre segment,] “Se tenir debout” a été élaboré à partir de recherches sur la cyberintimidation que nous avons réalisées l’an dernier avec le Réseau pour la promotion des relations et l’élimination de la violence (PREVNet) et TELUS. Nous avons examiné la nature et l’efficacité des interventions des jeunes face à la cyberintimidation. Il est difficile d’inciter les jeunes à s’opposer à l’intimidation. Par exemple, de leur dire qu’ils devraient faire front commun avec leurs amis et se porter à la défense des personnes ciblées par les intimidateurs. Tout le monde peut se dire d’accord avec ces deux principes moraux, mais ils peuvent être difficiles à mettre en application, d’autant plus que les situations ne sont jamais claires et nettes. »
« … ces jeunes ont grandi avec les médias, mais ils ont tout de même besoin de beaucoup d’encadrement et de conseils de la part de leurs parents et de leurs enseignants. C’est ce qu’ils nous demandent lorsque nous les interrogeons dans le cadre de nos recherches. Ils demandent à ce que leurs parents et leurs enseignants contribuent à leur enseigner ces compétences. Nous avons un rôle à jouer même si nous pensons que les membres [de la génération Y] savent tout. »
Amanda: Bonjour tout le monde et bienvenue. Merci beaucoup de vous joindre à nous pour cette session sur les milléniaux, un sujet qui est si intéressant. Je suis une millénaire, donc je suis comme « Les enfants du millénaire », cela semble si formel. Mon nom est Amanda Parris. Je travaille avec CBC Arts et je suis l’animatrice d’une émission de télévision appelée Exhibitionnist, et je suis rédactrice pour CBC Arts aussi. Je vais être votre modératrice pour cette session.
Pour commencer, nous allons vous montrer une courte vidéo sur le Sommet de la jeunesse qui a eu lieu le 2 mai. Nous allons vous montrer la vidéo pour en parler un peu par la suite. Merci.
Talia: Comment allez-vous aujourd’hui? Bien. Nous sommes très heureux que vous soyez ici.
Jean-Pierre: Qu’est-ce que la technologie? Quelqu’un a dit que la technologie est quelque chose qui a été inventé après votre naissance. Pour moi, qu’est-ce que la technologie? C’est Internet parce que quand je suis né, ça n’existait pas. Pour vous, Internet et toutes les applications, et la manière dont vous interagissez sur vos téléphones, c’est une façon complètement différente de faire les choses. Vous êtes un groupe parfait pour nous aider à réfléchir à la question d’Internet.
Claude: À l’Office national du film, c’est une organisation nationale qui existe depuis, elle est vieille, depuis plus de 75 ans. Nous créons et distribuons du contenu. Bien sûr, nous voulons que notre contenu soit vu et les nouveaux outils, ceux en ligne, et toutes les voies d’accès pour l’obtenir sont si importants pour nous. Pour chaque groupe, comme vous avec nous aujourd’hui, c’est quelque chose qui est si important, car non seulement vous créez du contenu, vous savez comment l’obtenir et comment le voir.
Intervenant 5: Les gens nous demandent, comment devient-on viral? Si nous savions la réponse, tout le monde serait viral. Tout le monde serait partout sur Internet. Nous ne connaissons pas la réponse à cette question. La seule chose que nous avons faite a été de sortir du contenu drôle, amical et sûr. On n’a jamais vendu notre âme ou mis du mauvais matériel ou des choses qui seraient contestables.
Nous avons nos valeurs morales, nos valeurs et notre idée de ce que la bonté est dans le monde, et les gens ont adoré. Nous avons obtenu l’attention des marques. Nous pouvons choisir les marques avec lesquelles nous voulons travailler maintenant. Voilà ce que nous avons fait.
Intervenant 6: Qui veut devenir fou en pensant à lundi? Où est l’onglet? Qui a un onglet? J’ai vu un onglet, il y a des onglets partout. Holà!
Nicole: Quel est le contenu que vous aimez regarder et partager? Allez! Cinq minutes.
Melanie: Étant donné que votre génération est un précurseur pour le secteur de la communication, les experts et les dirigeants veulent comprendre comment vous connectez avec vos amis et vos familles. Comment vous informez-vous de ce qui se passe autour de vous et dans le monde? Qu’est-ce qui vous fait cliquer sur une application ou une communauté en ligne? Nous avons une occasion formidable d’influencer l’avenir de nos industries créatrices et de notre société.
Amanda: Génial. Merci. Cette vidéo fabuleuse était un genre de présentation d’un événement vraiment incroyable, comme je l’ai mentionné plus tôt, qui a eu lieu le 2 mai à la CBC, organisé par le CRTC en collaboration avec l’Office national du film. Environ 100 étudiants de partout à Toronto se sont réunis pour discuter des façons dont ils consomment et comment ils découvrent le contenu. En plus d’être une occasion pour eux de discuter et de se mobiliser, et de reconnaitre leur propre rôle important dans ce domaine médiatique.
Cela a été aussi une occasion pour nous de recueillir beaucoup de renseignements pour vous, les leaders dans ce domaine particulier, pour comprendre comment ils consomment ce contenu, comment ils le découvrent, et ce qu’ils recherchent. Nous entendons tout le temps parler des milléniaux. Il me semble que j’ai déjà entendu ce mot un million de fois aujourd’hui, mais aujourd’hui est notre occasion de les entendre directement grâce à ce qui a été recueilli le 2 mai.
Nous sommes chanceux d’avoir deux personnes qui ont participé activement au Sommet de la jeunesse et qui vont partager avec nous quelques-uns des faits saillants de l’événement et discuter des distinctions et des particularités de la jeune génération. Je vais vous les présenter. Nicole Bélanger est une rédactrice et créatrice des médias à Toronto. Elle a facilité la conversation sur la consommation de contenu avec les étudiants lors du Sommet de la jeunesse.
À l’adolescence, les plans originaux de Nicole étaient de devenir avocate ou de travailler pour le gouvernement. Heureusement, ceux-ci ont déraillé au début des années 2010 quand elle s’est découvert une passion pour l’écriture comme un moyen de connexion à la lecture. Depuis ce temps, ses écrits sur à peu près tout, de la perte à la beauté aux carrières sont apparus dans les revues numériques telles que The Huffington Post, Refinery29, Urban Native Magazine, Modern Loss et Business Insider, ainsi qu’une collection d’imprimés de Sumeru Press.
Je tiens également à présenter notre deuxième oratrice pour cette session, Cathy Wing. Cathy est co-directrice exécutive chez HabiloMédia. Elle a également facilité des sessions avec les étudiants lors du Sommet de la jeunesse. La séance a porté principalement sur la culture numérique et les médias, puisque HabiloMédia est axée sur le Canada pour la littératie numérique et médiatique. Cathy travaille avec HabiloMédia depuis sa création en 1995.
Au fil des ans, elle a été responsable de la supervision des programmes de littératie numérique et médiatique pour les écoles, les foyers et les collectivités, la gestion des relations avec les intervenants et le projet national de recherche continu de HabiloMédia, « Jeunes Canadiens dans un monde branché ». On dirait qu’elle gère l’entreprise au grand complet. S’il vous plaît, joignez-vous à moi pour accueillir Nicole et Cathy.
Nous allons commencer avec Nicole Bélanger, qui partagera quelques-uns des résultats de ses conversations avec les étudiants. Juste après cela, nous allons faire un questions-réponses avec elle, donc préparez vos questions. Nicole, à vous.
Nicole: Merci. Merci beaucoup. Oh mon dieu, c’est incroyablement lumineux. Nous avons divisé la session en trois grandes sections de conversation. Nous avons commencé avec « Quoi? » Qu’est-ce qu’ils retiennent? Qu’est-ce qu’ils consomment? Ensuite, nous avons parlé du « comment ». C’était principalement des questions logistiques concernant les appareils utilisés quand ils consomment le contenu. Nous avons eu une discussion sur le « pourquoi ». Pourquoi partagent-ils ce qu’ils partagent et quels sont les grands facteurs de motivation pour le retenir et ensuite le partager.
La première question pour eux était quel contenu regardez-vous et partagez-vous? Maintenant, je ne suis pas certaine de ce à quoi je m’attendais, ce que les autres participants adultes s’attendaient, et la session s’attendait. Il y avait beaucoup des mêmes choses que vous ou moi consommons. Beaucoup d’émissions télé des réseaux, à la fois du câble privé et des émissions des grands réseaux. Une chose que j’ai trouvé très intéressante est que beaucoup d’entre eux ont mentionné YouTube, mais ils n’ont pas seulement mentionné la plateforme, ils ont mentionné spécifiquement les créateurs de contenu.
Les créateurs de contenu comme Jenna Marbles ou Casey Neistat, ils connaissaient leurs noms. Beaucoup d’entre eux ont écrit leurs noms d’usager. Ils ont des relations et ils continuent à revenir à ces personnes spécifiques, tout comme avec des émissions de radio. Les animateurs de radio étaient suivis il y a quelques années et maintenant, ils suivent ces créateurs YouTube. Beaucoup d’entre eux ont mentionné spécifiquement, ils ont écrit les noms de la plateforme. Ils ont écrit Snapchat, Vine, Reddit, Tumblr, 9GAG, Twitch. Twitch est une plateforme communautaire de jeu.
Plusieurs d’entre eux ont également mentionné les sites Web, des sites de contenu comme CollegeHumor, BuzzFeed et IGN à nouveau du côté de la technologie et les jeux. Je crois que la leçon ici est que comme les êtres humains de tous âges, leurs intérêts sont variés. Ils regardent de nouvelles émissions et ils regardent des émissions d’humour. Ils écoutent du contenu scientifique et lisent des trucs sur les arts. Leurs intérêts sont tout aussi variés que les nôtres. De manière intéressante, la comédie était un thème assez important dans toutes les questions. Que nous parlions de plateformes comme Vine, qui est bien connue pour son contenu comique, ou tout simplement du contenu qu’ils partagent, la comédie était un grand thème récurrent.
Nous leur avons demandé: « Comment trouvez-vous du nouveau contenu? » Comme nous, ils utilisent les recommandations générées par une plateforme, de sorte que vous regardez l’écran d’accueil Netflix et vous essayez désespérément qu’on vous donne quelque chose à regarder parmi cette énorme masse de contenu. Une chose que j’ai trouvé vraiment intéressante est qu’ils semblaient être plus curieux que je le suis et je pense que beaucoup d’entre nous le sont. Ils consultent les sujets tendances sur Twitter, ils cherchent parmi ce qui entre, le menu des recommandations sur YouTube. Ils sont activement à la recherche de nouvelles choses.
Ils sont assoiffés et ils ont des goûts variés et ils recherchent activement du nouveau contenu. Ils parcourent les médias sociaux comme tout le monde, ils obtiennent des recommandations de leurs amis. Certains d’entre eux ont noté des recommandations de certaines influences culturelles, comme des YouTubeurs, qui influencent qui et quoi ils recherchent. Plusieurs ont mentionné les publicités. Ces articles, la télévision, l’affichage, les courriels promotionnels sont des éléments qu’ils ont écrits pour nous.
Des sites aggrégateurs de navigation comme Reddit et beaucoup d’entre eux ont écrit Google. Une chose que j’ai personnellement signalé et au sujet de laquelle je serais curieuse d’en savoir plus est que je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai tapé quelque chose dans Google et lu des pages et des pages de résultats de recherche Google. Juste le fait que beaucoup d’entre eux ont mentionné ceci, je dois dire que je suis un peu curieuse de savoir si oui ou non c’est quelque chose qu’ils font. Ce sont un peu les réponses principales que nous avons obtenues.
Nous leur avons aussi demandé quand, à quels moments de la journée interagissent-ils avec différents contenus. Je dois dire que j’ai été personnellement un peu surprise par leurs réponses. La réponse numéro un, ils sont sur leur téléphone toute la journée. Nous leur avons demandé quels appareils utilisent-ils tout au long de la journée. On n’a pas remarqué que la majeure partie du temps d’ordinateur arrive en soirée, ainsi que la majeure partie du temps de télévision. Ils sont sur leur ordinateur et ils sont sur leur téléviseur le matin. Ils consomment du contenu vidéo dans la matinée, et je dois dire que je pensais à l’époque où j’étais à l’école et je ne me souviens pas d’avoir eu accès à ce genre de contenu.
Dans la matinée, vous écoutiez la radio ou vous lisiez quelque chose. Ils sont sur les téléphones toute la journée et beaucoup d’entre eux ont mentionné qu’ils sont sur YouTube et Netflix un jour d’école, donc je ne sais pas ce que cela signifie. Le temps de la journée était moins important que je prévoyais. Je pense que probablement pour d’autres aussi. J’attendais vraiment de voir les différences en termes de types de contenu qu’ils consomment, sur le plan audio, visuel, le contenu de texte, mais cela ne semblait pas avoir d’importance.
Ils sont en grande partie sur les sites pendant la journée. Je veux dire, je pense que cela est logique d’une perspective de données utilisées sur vos téléphones, et encore, le gros de l’utilisation de l’ordinateur était dans la soirée. Nous leur avons demandé comment consomment-ils leur contenu, et je pense que vous avez vu dans la vidéo que nous avons fait des sondages en direct. Premièrement nous leur avons demandé pour chacun de ces appareils, combien d’entre vous les utilisez? Les téléphones intelligents, 90 p. 100 d’entre eux ont dit oui, ils les utilisent. Pour les tablettes, c’était plus élevé que je prévoyais, à 50 p. 100. Les ordinateurs à la maison? Presque tous les utilisent, et puis il y avait une division 70/30 pour les ordinateurs portables et les ordinateurs de bureau.
Je vais dire que je pense personnellement que cette information doit être prise avec un grain de sel. Il y a un volet économique en termes d’accès à ces appareils et les adolescents sont très sensibles à la pression des pairs. Si vous êtes dans une salle avec tout un groupe d’autres enfants, ils vont répondre : « Oui, j’utilise mon ordinateur portable à la maison. », et vous n’en avez pas. Peut-être que tu ne vas pas donner une réponse tout à fait véridique. Les ordinateurs à l’école? 49 p. 100 d’entre eux ont déclaré les utiliser pour accéder au type de contenu dont nous parlons.
35 p. 100 ont déclaré utiliser une console de jeu, PlayStation, Xbox, ce genre de chose. Nous leur avons demandé en termes de télévision, en termes d’appareil réel. Nous ne parlons pas d’accès au câble, nous ne parlons pas de n’importe quoi, juste l’écran du téléviseur, 64 p. 100 d’entre eux regardent la télévision. Quand il s’est agi des radios traditionnelles, non pas la radio en ligne, mais les radios traditionnelles, 60 p.100 l’écoutent dans la voiture, 22 p. 100 à la maison et dans la voiture.
Nous leur avons aussi demandé de classer ces appareils en termes de volume d’utilisation, et voici ce que nous avons trouvé. Je ne pense pas que ce soit des renseignements particulièrement surprenants. Encore une fois, très semblable à la façon dont je devine la plupart des gens dans cette salle classerait ces appareils en termes de leur utilisation personnelle. D’abord, la question de la télévision. Nous leur avons demandé, et je veux être très précise en termes d’expliquer comment nous avons posé cette question. Nous leur avons demandé : « Où aimez-vous plus le contenu, en ligne ou à la télévision par câble? »
En ligne, nous avons clarifié pour eux que cela signifie aussi que vous allez sur globaltv.com, vous allez sur abc.com et vous consommez ce contenu à cet endroit. 92 p. 100 d’entre eux ont rapporté regarder plus de leur contenu en ligne que sur la télévision par câble. Nous leur avons demandé aussi à propos du contenu audio, de la musique et de la baladodiffusion principalement. 61 p. 100 d’entre eux téléchargent de la musique et ils ont dit qu’ils utilisaient un service gratuit. Souvent, il y a des choses comme un convertisseur YouTube vers MP3 où il y a juste une question de légalité douteuse, en fait je pense que ce n’est pas légal du tout, mais c’est ce qu’ils utilisent.
Je pense que mon frère m’a parlé de cela, je ne savais pas que cela existait. La méthode préférée de lire de la musique en continu en ligne était YouTube, ensuite dans la gamme des 20 p. 100 se trouvent les services payants Tidal, Apple Music, Spotify, et puis un autre 20 p. 100, c’était des services gratuits, Google Play Musique qui était autrefois Songza, ce genre de chose. En gros, le téléphone intelligent est l’appareil préféré pour consommer du contenu audio et, de manière intéressante, 66 p. 100 d’entre eux ont rapporté écouter des balados.
C’était la grande question que les gens étaient vraiment curieux de savoir, qu’est-ce-qui vous pousse à partager le contenu que vous avez partagé. Ceci est le mot pour mot des choses qu’ils ont écrit sur les tableaux : ça vous rend heureux; vous voulez attirer l’attention sur les choses et faire en sorte que les gens s’en soucient; améliorer sa journée; c’est quelque chose auquel vous pouvez vous identifier; contribuer à l’estime de soi; avoir une validation du fait que les gens lisent et appuient le contenu que vous partagez; vous partagez pour inspirer les gens.
Le contenu vous fait embrasser votre culture, votre ville; promouvoir votre entreprise; vous remettre en question; partager des moments. La nostalgie est une force motrice. Pour rire avec des amis. Si je vous demande à tous dans cette salle de me dire pourquoi vous partagez du contenu, que ce soit prêter un livre physique à quelqu’un, afficher quelque chose sur Facebook ou recommander une émission de radio… Je présume que vous me donneriez les mêmes réponses, peut-être dans un vocabulaire plus sophistiqué, mais vous donneriez les mêmes réponses.
Nous leur avons demandé : « Est-ce-que vous partagez des choses différentes avec des gens différents? » Naturellement, la réponse est oui, mais nous leur avons parlé un peu plus à ce sujet. Ils partagent des choses drôles avec leurs amis, pas avec leurs parents. Toute cette chose de partager le contenu éducatif avec leurs parents… Pourquoi partagent-ils le contenu éducatif avec leurs parents? « Parce que cela nous donne un air intelligent. » C’est exactement mot pour mot ce qu’ils ont dit. Voici quelques exemples précis. Les enfants parlent de partager les vidéos ‘Tasty’ que BuzzFeed fait, leurs petites vidéos de recettes vite faites. Très polarisant, des gens ne les aiment vraiment pas. C’est intéressant.
Je partage ces vidéos avec mes frères et sœurs afin que nous puissions préparer ces recettes ensemble. Ils partagent des photos de devoirs sur Snapchat les uns avec les autres. Je ne suis pas sûr si ces devoirs sont terminés ou inachevés. Nous n’avons pas trop insisté, ils étaient avec leurs professeurs. Ils partagent des vidéos d’animaux avec leurs parents et non avec leurs amis. Je pense que la clé ici est que nous les traitions… je peux les regarder et nous regarder… que nous les traitions comme ils sont des créatures différentes, mais ils sont exactement la même créature que nous sommes, ils sont juste nés à un autre moment.
Je pense que nous nous faisons du tort en les traitant eux comme eux et nous comme nous. Nous sommes tous des êtres humains avec des motivations et des besoins très similaires. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que ces plateformes font partie intégrante de leur vie, leurs autres membres, tout comme nos mains sont nos outils. Snapchat est un outil pour eux, ou Instagram est un outil pour eux. À cause de cela, ils ont une relation plus sophistiquée avec ces plateformes. Ils ont une compréhension plus innée de ce qui appartient sur ces plateformes et ce qui ne fonctionne pas.
Pour vous donner un exemple, je me suis joint à Snapchat il y a trois semaines. Il m’a fallu deux semaines pour vraiment comprendre, et même maintenant, je ne suis pas tout à fait sûre de ce que je fais. J’étais assise avec mon frère qui a 21 ans et mon cousin qui a 18 ans, je leur disais : « Expliquez-moi. » Les exemples qu’ils ont donnés pour la façon dont ils l’utilisent étaient totalement différents. Ils ne textent pas des images à leurs amis. Ils les mettent sur Snapchat. Je leur disais : « Pourquoi fais-tu ça? » Ils sont comme, « Duh, celles-ci ne sont pas stockées sur ton téléphone. Tu n’accumules pas d’utilisation dans ton nuage. Ca disparaît. C’est plus facile. »
C’est juste que leur relation avec eux est beaucoup plus sophistiquée. Ce que je retiens de ceci, et je ne suis pas un psychologue de développement d’enfant, je ne suis pas un spécialiste des sciences sociales ou un chercheur en expérience d’utilisateur. Je suis une écrivaine et je suis une fabricatrice de médias qui essaie de savoir comment je peux survivre et prospérer dans un monde où beaucoup d’entre nous ne voulons plus payer pour le contenu. Comment puis-je faire le travail que je veux faire et en faire une carrière viable pour moi-même? Je pense qu’une meilleure compréhension des relations par rapport à ces plateformes va nous permettre de créer du contenu qui est plus attrayant pour eux.
Cela devient à nouveau une partie intégrante de leur vie. Si nous prenons simplement un article que nous publions sur un site Web, le découpons en gazouillis, ou affichons une vidéo sur Snapchat, ça ne va pas être très convaincant pour eux. Nous devons comprendre comment ils utilisent ces plateformes pour être en mesure de créer du contenu qui les rejoint vraiment. En résumé, c’est ce que nous avons entendu des enfants.
Amanda: Je vous remercie.
Nicole: Alors prenons-nous quelques questions?
Amanda: Oui.
Nicole: D’accord.
Amanda: En ce moment, nous allons faire un questions et réponses plutôt que de vous retenir après la présentation de Cathy. Nous allons le faire maintenant afin que vous ne perdiez pas vos idées. Y a-t-il des questions? Je me déplacerai avec le micro.
Intervenant 9: Pensez-vous que nous allons faire la même chose pour les Canadiens francophones ou consultez-vous seulement les enfants de Toronto?
Nicole: Voilà une très bonne question.
Intervenant 9: Comme les enfants des Premières Nations. La réponse sera différente dans la Première Nation ou dans les régions, vous pensez?
Nicole: Je pense que probablement. Je pense que plusieurs des renseignements de base seraient les mêmes, mais oui, je pense que nous devons examiner nos différences régionales. Voilà quelque chose que je suggère que vous soumettiez aux organisateurs de l’événement parce que je pense que c’est important. Je pense que les différences régionales sont évidentes, même juste en termes d’accès à Internet, l’accès aux appareils et l’accès à des réparations lorsque vos appareils se brisent.
Je pense que les francophones, je suis bilingue moi-même, le contenu que je consommais dans mon enfance est très différent de plusieurs façons du contenu que je consomme en anglais aujourd’hui. Je vous conseille vraiment de soumettre cette question aux organisateurs, je pense qu’elle est vraiment importante.
Intervenant 10: Oui. Vous avez dit que les enfants étaient un peu plus sophistiqués dans leur utilisation de certains médias. Voulez-vous dire qu’ils sont plus comme… L’exemple que vous leur avez donné leur était plus familier, mais ce que nous voyons quand nous regardons les statistiques est par exemple, les personnes âgées, elles n’utilisent pas Facebook autant en termes de pourcentage, mais beaucoup d’entre eux l’utilisent beaucoup.
Ils semblent le comprendre et je ne suis pas sûr que je quantifierais ou mesurerais, disons, l’utilisation Facebook de quelqu’un qui a 65 ans par rapport à quelqu’un qui a 15 ans. Voulez-vous dire que l’enfant qui a 15 ans aura une meilleure compréhension de Facebook que le gars retraité qui utilise Facebook à la maison?
Nicole: Sûr. Je dirais que… et je rapporte simplement ce que ces enfants nous ont dit. Je pense que la meilleure façon de répondre à cette question est que… je pense que Cathy se rappelle de ce jeune homme. Il s’est levé et il a parlé, il nous a donné son opinion sur la raison pour laquelle Facebook est moins populaire auprès des groupes d’âge plus jeunes en termes d’attention, en termes de temps passé sur la plateforme. Il explique qu’ils n’ont tout simplement pas évolué sur le plan de leurs fonctionnalités.
Il a donné un petit aperçu de ce qu’il aimerait voir et comment Messenger s’est intégré à la plateforme. Bien sûr, nous utilisons tous Facebook, mais je pense que, dans beaucoup de cas, nous ne pouvons pas dire que tous les jeunes de 15 ans sont pareils et tous les gens de 64 ans sont les mêmes. Certains seront plus sophistiqués et ceux-ci seront plus sophistiqués. Je pense que leur compréhension de la façon dont ces plateformes entrent dans nos vies se fait de manière un peu plus innée et complexe.
En tant que personne dans la vingtaine, j’utilise Facebook pour afficher quelque chose, je l’utilise pour … Ils voient des cas d’utilité pour ces plateformes, que nous ne voyons pas. Je le prends pour ce que c’est, ils vont plus loin que cela. C’est ce que nous avons entendu des enfants.
Intervenant 11: Merci. Bonjour.
Nicole: Bonjour.
Intervenant 11: Lorsque vous parlez de leurs sources de contenu numérique, je suis curieux d’entendre leur point de vue sur le téléchargement illégal par rapport aux sources plus légales comme les sites de réseaux, et Netflix, et ce genre de chose. Ont-ils une opinion sur BitTorrent et si cela faisait partie de leurs habitudes de consommation régulière?
Nicole: Cela n’a pas été quelque chose que nous avons beaucoup approfondi. J’avancerais une hypothèse je suppose, si on me pressait de répondre, en fonction de leur réponse sur le téléchargement de musique qui est le recours avant tout de sources illégales. Je dirais que cela s’étend à leur consommation de télévision. Je pense que si… comme je l’ai dit, nous étions dans la salle avec un groupe d’enseignants, et un tas d’adultes, et un tas de gens du gouvernement.
S’il n’y avait personne… tu vas venir et expliquer le Web à ces enfants. Non, mais le savent-ils? Je ne sais pas. Peut-être un environnement comme celui que nous avons, tout juste pour donner mon avis au sujet de ces consultations… Si vous voulez plonger dans cette conversation d’illégalité ou une légalité douteuse, je ne pense pas que l’environnement comme celui que nous avions… Cathy, je suis curieuse d’entendre votre avis… était le plus propice pour cela.
Encore une fois, sur la base des réponses à la question de la musique étant si massivement « oui, des sources illégales », je crois que ce serait important.
Intervenant 11: Avez-vous posé des questions qui portaient sur la rétention? Ont-ils parlé de combien de temps ils restent sur ces plateformes ou du contenu qu’ils consomment? Était-ce une vidéo de 2 minutes, une vidéo de 1 heure?
Nicole: Cela, nous n’avons pas eu le temps d’en discuter. Encore une fois, voilà mon avis sur ce qu’il y aurait à examiner s’il y a plus d’enquête… le détail de la façon dont ils utilisent ces plateformes. Oui, c’est à ce sujet dont je suis surtout curieuse de voir après cette discussion d’ensemble que nous avons eue.
Intervenant 12: Je suis curieux de connaître la façon dont les jeunes interagissent avec le contenu après que la partie principale du contenu soit finie. Par exemple, après qu’ils aient regardé Game of Thrones, ont-ils parlé de la conversation dans les médias sociaux qui pourraient se produire après cela? Participent-ils aux communautés après, sur Twitter ou je ne sais pas? Y-t-il eu une discussion quant à la façon qui aide à augmenter leur engagement avec un type particulier de contenu, les autres choses qui pourraient soutenir l’engagement, au-delà du visionnement ou de l’engagement?
Nicole: Cela n’a pas été quelque chose que nous avons abordé, mais je pense que beaucoup de ce… Encore une fois, je présume que oui, sur la base de ce qu’ils disaient sur des sites de jeux comme Twitch et IGN. Ce sont des sites où vous allez trouver des forums, où ils vont aller discuter des jeux qu’ils jouent. Ils vont se connecter avec d’autres personnes… donc basé sur la prévalence du deuxième écran tout en regardant la télévision, je suppose que ça va toucher à cela aussi.
Amanda: D’autres questions? Génial. Merci beaucoup Nicole.
Nicole: Merci.
Amanda: Je vais passer à Cathy qui va parler un peu avec nous de ses conclusions. Voulez-vous prendre celui-ci?
Cathy: D’accord, je voulais juste revenir à votre question sur le contenu illégal. Parce que nous faisons des recherches et je vais vous en parler un peu avec les enquêtes en classe d’environ 5 400 étudiants partout au pays. Une des choses que nous avons apprise, c’est que s’il y a un endroit, s’ils savent où aller et trouver des sources légitimes, si c’est facile, si ce n’est pas cher, ils vont utiliser ces sources, et c’est ce qui se passe de plus en plus.
Il y a des choses qui ont été soulevées lorsque vous avez parlé de Google. Nous avons découvert que lorsqu’ils essaient d’authentifier quelque chose, quand ils font des recherches, ils ne vont jamais au-delà de la première page de Google, jamais. La deuxième page de Google n’existe pas pour eux, et ils le disent. Plusieurs points ont été soulevés et je pensais : « Oh oui, nous avons vu cela sur une plus grande échelle. »
HabiloMédia, en fait, nous avons une longue histoire avec le CRTC et l’ONF. Donc vraiment brièvement, il y avait beaucoup de préoccupations de contenu dans le milieu des années 1990 au sujet de la violence dans les médias. Les Canadiens étaient très préoccupés par ce sujet et le CRTC y a vu. Ils ont fait des tables rondes, et ils ont effectivement demandé à l’Office national du film de créer un carrefour des plaintes sur la littératie médiatique. Cela est devenu HabiloMédias. Nous étions présents dans ces réseaux de sensibilisation des médias et vous vous souvenez peut-être de nous à ce titre.
Cela fait 20 ans. Vous pourriez vous demander, est-ce-que la littératie médiatique demeure importante? En fait, c’est extrêmement important, encore plus aujourd’hui, mais cela s’est transformé plus dans l’alphabétisation numérique qui est un terme que nous entendons tout le temps maintenant. Parce que les jeunes sont … C’est leur principal moyen pour accéder à leur contenu et la communication se fait au moyen de la littératie numérique ou des médias numériques. En tant qu’organisation, nous avons effectivement grandi à mesure que nos mandats sont devenus plus importants. Comme vous pouvez l’imaginer, de sorte que nous produisons seulement vraiment des ressources pour la salle de classe.
Tout, des plans de leçon à des jeux interactifs. Nous concevons des ressources pour les parents et les organismes communautaires. De plus en plus, nous produisons des ressources qui vont directement aux jeunes. Nous avons parlé directement aux jeunes. Nous aimons collaborer avec les jeunes de plus en plus comme organisation, parce que ce que nous avons vraiment appris au Sommet, c’est que vous ne pouvez pas parler de l’utilisation médias par les enfants sans vous engager avec eux, sans leur parler directement. Vous ne pouvez pas en parler. C’est vraiment important.
Peu importe ce que nous produisons pour les jeunes, nous travaillons avec eux main dans la main pour produire les ressources. Nous travaillons aussi très étroitement avec les partenaires de l’industrie. Nous sommes sortis d’un système d’autoréglementation et l’industrie a toujours été un de nos très solides partenaires. Vous verrez que nous produisons ce guide avec Shaw qui vient d’être traduit en arabe et distribué à 7 500 nouvelles familles syriennes au Canada, ce qui a été un projet incroyable.
Facebook, nous avons produit ce guide pour partager sur Facebook. Il a été publié dans tout le pays, ou dans le monde entier en plusieurs langues. Neuf langues seulement en Inde. Au Canada, nous l’avons fait en trois langues autochtones, ce dont nous sommes très fiers. Tout notre travail s’appuie sur notre recherche. Nous continuons de mener l’étude la plus importante et la plus longue de l’utilisation d’Internet par les enfants au Canada. Elle est en cours depuis 2000 et nous venons de faire la troisième phase. Au cours de ces années, nous avons parlé à 17 000 élèves.
Nous revenons à la même classe tous les cinq ans, à différents étudiants évidemment, mais les mêmes salles de classe. De la 4e à la 11e année, des écoles de langue anglaise et française, dans chaque province et dans chaque territoire. Nous venons de publier notre dernière itération de cette recherche en 2014, nous avons neuf conclusions du rapport sur notre site Web. Je pense que si vous y allez, vous trouverez beaucoup de renseignements vraiment intéressants sur la façon dont les jeunes Canadiens utilisent Internet.
Quand je suis arrivé au Sommet la semaine dernière, le premier adulte auquel j’ai parlé a dit… quand je lui ai dit que nous faisions des ateliers sur la littératie numérique avec les enfants, elle a dit : « Pourquoi ont-ils besoin de littératie numérique? Ils ont déjà une culture numérique. » Je pensais : « Voilà une très bonne question et c’est la question qu’on nous pose tout le temps. » Ca fait 15 ans que Marc Prensky a inventé le terme « les enfants du numérique » – si vous pouvez croire que ça fait si longtemps. Les enfants au Sommet sont effectivement nés lorsque ce terme est entré dans notre vocabulaire.
Nous avons cette idée que les enfants sont, parce qu’ils utilisent tout dans la technologie sans effort, donc de manière fluide, qu’ils possèdent naturellement une littératie numérique. En fait, notre recherche montre que ce n’est pas le cas du tout. J’aime le fait que vous avez dit que les milléniaux ne sont pas différents de nous parce que nous manquons également de compétences en littératie numérique; ils ne sont pas différents de nous. C’est important parce qu’ils forment une population vulnérable, et c’est important qu’ils acquièrent des compétences.
Nous avons passé un peu de temps et je ne vais pas vous ennuyer avec cela. Si vous êtes vraiment des passionnés de la chose, vous pouvez consulter notre site Web et fouiller pour voir ce que sont les compétences en littératie numérique. Tout le monde parle de culture numérique et les gens veulent savoir exactement ce que vous voulez dire par cela. Nous avons passé quelques années à examiner des modèles internationaux, nous avons mis au point notre propre modèle. Ça commence au bas de l’échelle avec l’accès, évidemment sans accès, vous ne pouvez pas acquérir une culture numérique. Bien sûr, il y a cette tension qui existe voulant que si vous n’avez pas une culture numérique, allez-vous réellement accéder aux outils?
Allez-vous utiliser la large bande qui vient dans votre maison? La recherche montre : « Non, vous l’utiliserez pas. » Ensuite, vous arrivez à l’étape de l’utilisation, qui est davantage l’utilisation des outils techniques. Voilà où les jeunes gens excellent. Ils prennent les outils et en font l’apprentissage instantanément, ils les intègrent, et voilà pourquoi nous pensons qu’ils sont numériquement alphabétisés. Lorsque vous acquérez des compétences de niveau supérieur afin de comprendre et de comprendre, c’est là où vous êtes en mesure de prendre des décisions éclairées en ligne. Vous voyez, il y a toutes ces compétences très sophistiquées qui commencent à voir le jour.
Voilà où nous constatons qu’il y a un manque de connaissance réelle avec les jeunes. Après la compréhension, nous avons la création. La création est un morceau très important parce que c’est ce qui motive la créativité, qui stimule l’économie numérique et l’innovation. Ce que nous constatons, c’est que les jeunes n’apprennent pas ces compétences non plus. Ils ne les apprennent pas à l’école autant que nous le souhaiterions, mais ils ne se les accaparent pas non plus. Ils ne sont pas assez motivés pour se les accaparer. Ils aiment vraiment les choses de type se connecter et jouer.
Nous venons tout juste de terminer une grande enquête auprès de 5 000 enseignants à la Fédération des enseignants communautaires, en examinant la technologie dans la salle de classe. Nous avons constaté que très peu d’enfants créent des vidéos à l’école, très peu. Je veux dire, c’est si facile à faire, ils ont tous une caméra dans leur poche arrière, mais très peu le font. Ce sont des questions que nous avions à traiter. Quand on nous demande de faire des présentations lors d’une session, nous voulons faire des choses qui sont significatives pour les enfants. En fait, nous avons examiné cela… Nous avons mis en place ce grand programme de littératie numérique sur notre site Web, nous enseignons les compétences aux enfants de la maternelle à la 12e année.
Nous avons retenu certaines activités de ce programme que nous pensions que nous devrions faire avec les enfants. C’est vraiment basé sur ce que nous avons appris de nos recherches. Quelque chose d’intéressant en passant, quelques-unes des choses que les enfants nous ont dites qu’ils veulent apprendre concerne la véracité de l’information sur la ligne téléphonique. La légalité de leurs activités en ligne, ce qui est juste et intéressant. Comment protéger leur vie privée? Comment les entreprises recueillent leurs renseignements personnels et ce qu’elles font avec ceux-ci.
Je vais aborder très brièvement ces éléments. Puis-je prendre un peu d’eau? Je vous remercie. J’ai trop parlé. Ce serait beaucoup plus amusant si nous avions juste une vidéo des enfants à la fin de leurs sessions, car ils sont tous allés sur la scène et ils ont présenté ce qu’ils ont fait. Nous n’avons pas cette vidéo, donc je vais devoir vous faire un petit résumé, mais ça ne sera pas aussi amusant que de regarder ces enfants. De toute évidence, ils n’étaient pas super engagés. Voilà ce que je pensais qui était vraiment intéressant. Ils étaient vraiment engagés parce que ce sont des sujets dont ils traitent tous les jours.
Ce sont des expériences d’apprentissage authentiques. Vous devez laisser aux enfants leurs outils. C’est l’autre chose que nous avons apprise au sujet de ce qui se passe dans les salles de classe. Les enfants n’utilisent pas Twitter ou Facebook, ils ne sont pas autorisés à utiliser les médias sociaux dans la salle de classe. Il y a des enseignants qui font des choses étonnantes, mais en général, les politiques visent à interdire l’accès à ce genre de choses.
Ç’a été une très bonne expérience d’apprentissage authentique. La première chose que nous avons faite a été la construction de votre marque en ligne et Jared s’est occupé de cela, le gars ici. Il est parti maintenant, mais il était super parce que Jared est un gars de marque. L’idée était de savoir comment voulez-vous construire une marque en ligne positive. C’était tous des élèves qui commençaient à penser à obtenir des emplois, entrer à l’université, et ils devenaient vraiment conscients des implications de leur présence en ligne et de leur empreinte numérique. Ce sont des choses importantes pour eux. Oh merci. Pardon.
La première chose qu’ils font avec une recherche en ligne. Nous avons une très bonne page de conseils sur notre site appelée « Construire votre marque en ligne ». Tout le monde devrait lire cela. Les adultes ont besoin d’apprendre ce genre de choses parce qu’il y a quelques excellents conseils. Ce qu’ils ont appris était de savoir comment vous mettez en premier l’information que vous voulez que les gens trouvent. Vous choisissez les choses que vous voulez que les gens savent qui sont vraiment positives, vous faites du bénévolat, vous faites du sport.
Vous comprenez comment vous allez mettre de l’avant cette information. Vous voulez qu’elle arrive en premier lors d’une recherche. Nous leur montrons comment créer une présence en ligne eux-mêmes et qui pourrait être un site ou un blog, puis ce que vous faites est de vous assurer que vous contrôlez tous les messages, bien sûr. Vous mettez le type de message que vous voulez que les gens voient, et puis vous vous assurez que tout est dirigé vers cette page Web. Tous vos comptes de médias sociaux, tout ce que vous faites est dirigé vers cette page.
Plus il y a de choses qui sont redirigées vers ce site, plus vous serez élevé dans Google quand les gens feront une recherche pour vous. L’autre chose est de créer des comptes personnalisés que vous voulez que les employeurs potentiels ou les universités aillent voir, vos comptes de médias sociaux, mais créez-les un an à l’avance. Parce qu’ils repèrent une nouvelle marque où il n’y a pas de vécu ou un site de nettoyage si vous avez l’intention de supprimer tout ce qui se trouve sur votre vraie page Facebook. Vous devez vous assurer que ça ait l’air authentique, donc nous leur avons appris à le faire.
C’était intéressant, ils pensaient que Facebook et Instagram sont les deux meilleurs sites à utiliser pour rejoindre les gens pour ce genre de chose à l’université. Ils n’ont pas mentionné LinkedIn mais évidemment, c’est la plateforme qu’ils ne connaissent pas, qu’ils n’utilisent pas, qui ne les intéresse pas. Ce qui me plaît, c’est ce qu’ils voulaient projeter comme des attributs de marque. Je pense que cela montre vraiment qu’ils ne sont pas différents de nous.
Ce qu’ils voulaient nous montrer, c’est qu’ils se préoccupent des choses et de gens, ils sont intelligents, ils sont confiants et ils sont professionnels. Maintenant, n’est-ce pas comme la page LinkedIn de tout le monde, non? Nous voulons tous avoir l’air de cela. Ils ont vraiment le même genre d’aspirations que nous avons. Ils ont aussi vraiment compris l’importance d’atteindre différents publics avec différents messages. Cela a été clair dans cette session, et cela correspond aussi vraiment à notre recherche, ce qui montre qu’ils gèrent très attentivement leur contenu pour différents publics.
Ils se soucient de la vie privée, mais ils veulent faire en sorte que les choses sont privées, mais sans se cacher de certains publics si vous voyez ce que je veux dire. Ces nuances, ils en sont très conscients. La deuxième session que nous avons faite, celle-ci, je vais la passer en revue rapidement, était appelée « Règles non écrites ». L’idée ici, c’était qu’il y a des règles et des règlements officiels sur les sites que vous utilisez. Il y a des codes non écrits et ces codes non écrits deviennent les normes sociales des sites que vous fréquentez et ceux-ci sont très importants parce que les jeunes y passent tellement de temps…
Oh, nous devons aller à la diapositive suivante. Je suis désolée. Je ne peux pas faire tout à la fois. Je ne suis clairement pas bonne dans le multitâches. Fait intéressant, les élèves avaient une bonne connaissance des règles sur les sites qu’ils utilisent. Cela nous fait nous demander, sont-ils en train de lire les modalités des politiques de confidentialité sur ces sites? Je ne sais pas, je veux dire que nous créons des outils pour enseigner aux enfants comment faire cela et combien c’est important. Ils semblent savoir ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas faire sur les sites qu’ils fréquentent.
Ils n’étaient pas aussi bons pour décrire les codes non écrits, donc je pense qu’ils les ont peut-être tellement intégrés, qu’ils n’y pensent même plus. Certains des conseils qu’ils ont mentionné étaient : ne pas être un auto-promoteur, assurez-vous que tout le contenu que vous partagez est précieux. Je pensais que c’était vraiment important. Ils ne veulent pas que vous leur fassiez perdre du temps. Ils veulent que vous pensiez aux choses avant de les envoyer. Vous pouvez voir que ces compétences se chevauchent évidemment parce que quand on parle de l’authentification qui était la prochaine session que nous avons tenue, évidemment, c’est le genre de chose…
Ne m’envoyez pas des trucs qui ne sont pas vrais, c’est un canular. Cela me fait perdre mon temps. Aussi les règles sont différentes dans des situations différentes. Ils produisent de courtes vidéos. Le but de toute cette session… j’aimerais pouvoir vous montrer les vidéos, mais nous ne les avons pas. Elle visait à sensibiliser les élèves au fait qu’ils ont beaucoup de pouvoir dans la création des normes sociales dans les environnements où ils passent du temps. C’est vraiment important parce que nous savons que les plateformes de médias sociaux essaient de contrôler le comportement sur ces plateformes, mais nous voyons combien c’est difficile.
Nous essayons constamment d’enseigner aux jeunes gens qu’ils ont beaucoup de pouvoir dans ces environnements. Nous avons procédé à l’authentification de l’information en ligne, qui était la session que j’ai faite et qui était vraiment amusante. Nous avions du contenu viral. Nous avions quatre vidéos virales et une photo virale. Nous voulions que les enfants passent par des étapes rigoureuses d’authentification du contenu. Nous ne voulions pas qu’ils mettent simplement le nom de la vidéo, puis qu’ils mettent cela dans Google. En fait, ils avaient quelques étapes à franchir.
Ce qui est vraiment intéressant, c’est quand nous leur avons montré le contenu au début. Ils n’ont pas réussi à en deviner un correctement. Deux des vidéos était vraies, deux étaient des canulars, et une autre, nous ne pouvions pas dire, nous ne pouvions pas dire si elle était vraie ou fausse. Ils en n’ont deviné aucune. Je suis sûre que vous feriez la même chose. Ce sont des compétences difficiles à acquérir. Je pense que je peux vous montrer la première. Quelqu’un se souvient de cette photo? Ceci est une belette sur un pivert. Vous vous rappelez de cette photo?
Attendez, combien de personnes pensent que cela est une vraie photo? Voilà exactement ce que les enfants pensaient aussi. Vous vous trompez. C’est une vraie photo. Cette photo a été prise par un photographe de la nature et quand il l’a mise en ligne… je pense au moment où elle est allée sur la page Facebook de la BBC, après avoir été en ligne 24 heures, elle avait déjà 15 millions de visites. Il était très difficile pour eux de savoir si cela était vrai ou non, mais ils ont trouvé un article dans le National Geographic et ils ont effectivement parlé de la façon dont on pourrait avoir utilisé PhotoShop. C’était un article très détaillé et comment vous ne pouviez pas utiliser PhotoShop avec cette photo, donc en effet elle était vraie.
Ils devaient choisir leur présentation préférée parmi celles du groupe et ils ont montré une vidéo que je vais vous montrer maintenant. Voyons voir si cela fonctionne. J’appuie tout juste sur « go »? Non, ça ne va pas. Reculez. Je ne sais pas si vous avez déjà vu cela, c’est assez récent. C’est une route en Chine. C’est un agent de la circulation. Maintenant, il remarque que quelque chose se passe. Il commence à installer des bornes, puis quelques secondes plus tard… [incompréhensible 00 :46 :28]. OK je suis désolée.
Le vote, est-ce que quelqu’un croit cela, c’est une vraie vrai vidéo d’un trou apparaissant dans le sol? Ok, alors environ un quart d’entre vous ont pensé que c’était réel. C’est réel. Tous les élèves ont pensé que ce n’était pas réel. Ce qu’ils ont fait avec celui-là? Ils étaient très studieux ces élèves. Ils ont recherché la personne qui l’a publiée, c’était un individu. Ils n’avaient pas eu d’autre fausse information affichée sur leur compte. Ils ont constaté que la vidéo avait été reprise par le Guardian et la BBC. Voilà ce sur quoi ils ont fondé leur conclusion.
C’est drôle, ils ne croyaient toujours pas que c’était vrai à 100 p. 100 parce qu’ils comprennent que les grandes organes de presse parfois récupèrent du contenu viral, le publie, puis après découvre que ce n’est pas vrai. Ce sont des compétences dont nous avons tous besoin, de toute évidence. « Se tenir debout » s’est appuyé sur de la recherche sur la cyberintimidation que nous avons faite l’année dernière avec PREVNet et TELUS. Ce que nous avons examiné, ce sont les interventions que font les jeunes et comment elles sont efficaces. Le problème avec la cyberintimidation, c’est lorsque nous essayons d’amener les jeunes à se tenir debout face à l’intimidation.
Nous avons cette platitude qui dit résister à l’intimidation, en fait, c’est tellement plus nuancé et plus complexe que cela. Il faut vraiment se pencher sur la chose et puis vous devez trouver la meilleure réponse. Il faut que ce soit fondé sur des preuves, lorsque vous dites aux jeunes comment réagir, parce que vous ne voulez pas empirer les choses. Vous voulez améliorer les choses. Ce que nous avons fait… nous avons présenté certains principes moraux qui peuvent être en conflit les uns avec les autres.
Par exemple, vous devriez vous tenir debout avec vos amis, et vous devriez défendre les victimes d’intimidation. Ce sont deux principes moraux au sujet desquels tout le monde peut dire qu’ils sont bons, mais ils peuvent entrer en conflit dans certaines situations, parce que les situations, ce n’est jamais noir et blanc. Ils ont débattu différents types de principes moraux. Ils ont dû faire un choix quant à l’intervention qu’ils pensaient être la plus susceptible de réussir. Ils devaient expliquer cela au groupe – certaines des réponses efficaces qu’ils avaient trouvées, et appuyer celles-ci sur des preuves.
Le retrait d’Internet était la meilleure façon d’intervenir dans les cas de cyberintimidation. Ne pas répondre en ligne. L’idée de réconforter la victime hors ligne est une réponse efficace. Nous le savons, et ils ont soumis cette réponse. Demander à la victime comment vous devriez répondre ou attendre de voir comment les choses évoluent ou voir si le drame en ligne va s’essouffler. La dernière chose que nous avons faite portait sur le « remixage ». Ça, c’était amusant parce que nous avons parlé de concepts très intéressants – d’utilisation juste, équitable et de droit d’auteur.
Les enfants ne sont pas intéressés par ces sujets, mais nous devons les leur enseigner. Parce qu’il est important qu’ils comprennent les aspects éthiques d’utiliser le contenu des autres. Ce que nous avons fait, c’est leur montrer… nous avons cinq vidéos sur notre site qui se penchent sur les concepts clés de la littératie médiatique. Je vais vous en montrer une rapidement. Elle dure seulement une minute. Nous leur avons montré celle-ci.
Intervenant 14: Les médias sont des constructions. Pourquoi? Tout comme une maison, les produits des médias sont soigneusement construits en utilisant de nombreuses parties différentes. Une vraie maison a besoin de béton, de bois et de verre. Les produits des médias utilisent des mots, des illustrations, des photos, du son et de la vidéo pour créer une représentation de ce qui est réel. Prenez cette photo, ce n’est pas un vrai vélo, c’est une représentation. Les créateurs des médias font des choix conscients ou inconscients de ce qu’il faut inclure, ce qu’il faut laisser de côté, et la façon de présenter tout cela.
Ils font des choix artistiques. Ils utilisent différents styles de lettrage, des images et des sons pour envoyer différents messages à différents publics. Les meilleures constructions médiatiques sont celles qui semblent le plus naturel. Donc, pour vraiment comprendre les médias, vous devez savoir comment cela a été créé, qui l’a créé, et pour quelle raison. Hey, soyez habile avec les médias. Pensez à la page Web, à la publicité ou à la vidéo et précisez toutes les parties de sa construction, comment les parties ont été agencées ensemble, et quel est le but du créateur.
Cathy: Ce qu’ils ont fait, ç’a été de prendre les cinq concepts de la littératie médiatique, cinq concepts très établis et ils ont utilisé le site appelé « Media Breaker » qui est un site très cool. C’est une organisation de New York et nous travaillons avec eux pour que cette plateforme soit utilisée dans les salles de classe au Canada. C’est une plateforme où vous pouvez refaire les choses, mais l’idée, c’est qu’il y a une composante sur la littératie médiatique. Ils revoient les publicités qu’ils trouvent offensantes, qui ne leur plaisent pas, ils prennent la publicité et la refont de sorte qu’il y a un message plus pro-social de leur point de vue.
Ils en ont fait quelques-unes, mais malheureusement, on n’a pas eu assez de temps pour les téléverser sur le serveur, donc je ne peux pas vous les montrer aujourd’hui. Ce sont les cinq sessions que nous avons faites. Encore une fois, je pense que ce que je retiens de plus important des sessions a été l’idée de l’engagement des jeunes dans la discussion lorsque vous parlez des médias, de sorte que vous obtenez qu’ils soient impliqués dans une solution, quelle qu’elle soit, et surtout si nous parlons de politiques gouvernementales qui pourraient en découler. Il faut vraiment s’adresser directement à eux.
Également, ces enfants ont grandi avec les médias, mais ils ont encore besoin de beaucoup de conseils des parents et des enseignants, et ils nous demandent cela lorsque nous faisons de la recherche. Ils ont demandé à ce que les parents et les enseignants s’impliquent dans leur apprentissage de ces compétences. Il y a un rôle que nous pouvons jouer, même si nous pensons qu’ils savent tout. Essentiellement, c’est ce que je retiens de plus important.
Amanda: Merci Cathy. À l’heure actuelle, nous allons avoir notre questions et réponses. Y a-t-il des questions? Toutes les mains se sont levées en même temps.
Intervenant 15: Les recherches que vous faites avec les jeunes, c’est longitudinal, vous faites cela depuis plusieurs années maintenant, est-ce exact?
Cathy: Ce n’est pas longitudinal dans le sens que ce ne sont pas les mêmes étudiants, mais elle est en cours depuis 16 ans.
Intervenant 15: Juste de manière générale, de toute évidence la technologie a changé, mais est-ce qu’il y a d’autres façons que vous constatez que les jeunes de cet âge ont changé dans la façon… Pas dans la manière qu’ils consomment les médias… ce sera significatif… mais est-ce-que vous avez des idées quant à la façon dont nous avons changé?
Cathy: Une façon dont nous avons changé… au début, nous avons trouvé que les enfants allaient en ligne et les parents pensaient que cela était la chose la plus incroyable qui puisse arriver. Avec notre première génération, les gens venaient juste d’obtenir des ordinateurs dans leur maison, et Internet. Les parents pensaient simplement que cela allait être l’outil pédagogique le plus étonnant que leur enfant pourrait jamais avoir.
Avançons rapidement de cinq ans, les parents ont totalement flippé, anxieux, essayant d’arrêter l’ordinateur à la maison, essayant de contrôler l’accès des enfants parce que c’était devenu une énorme distraction. Ils ne voyaient pas que les jeunes obtenaient un type d’expérience de qualité avec leur utilisation d’Internet. Ils sont allés d’un extrême à l’autre et ils étaient très mal informés.
Je dirais une autre chose qui a vraiment changé, c’est cette idée de la panique morale sur la sécurité, qui a vraiment été en quelque sorte le message déterminant par rapport à la présence des enfants sur Internet. Ils ont absorbé tous ces messages. La dernière fois que nous leur avons parlé… ils savent comment prendre soin d’eux-mêmes en ligne, la grande majorité des enfants. S’il y a un prédateur, quelqu’un qui les harcèle, ils savent exactement comment les bloquer et ils les ignorent.
Nous savons par l’ensemble des preuves qui existent que les enfants qui sont à risque en ligne sont à risque hors ligne. C’est une petite population très vulnérable. Je dirais que c’est une des choses principales que nous avons remarquées au fil des ans.
Intervenant 16: Je me demande ce que vos recherches ont montré par rapport aux enfants, leurs attitudes envers la publicité et les messages qui arrivent. À quel point sont-ils confortables avec le fait d’obtenir du contenu gratuitement, mais d’être soumis à la publicité? Est-ce qu’ils portent attention, est-ce qu’ils ne portent pas attention? Est-ce-que c’est quelque chose qu’ils font juste accepter, dont ils profitent et utilisent, et sentent-ils que c’est une influence positive sur leur prise de décision, ou se rendent-ils compte qu’il y a beaucoup de dollars derrière ces publicités qui essaient de les convaincre de regarder à gauche ou à droite?
Cathy: Wow. C’est un grand sujet. Chaque fois, nous avons analysé le top 50 des sites que les enfants fréquentent. Cette information est là, c’est vraiment intéressant. Chaque site unique est un site commercial. Cela a changé un peu. Je pense qu’il y avait un site qui n’était pas commercial en 2005. Dans notre dernière itération, tous étaient commercial. Ils ont grandi dans un environnement complètement commercialisé, donc ils sont habitués.
C’est un peu comme un fond d’écran d’une manière. Ils ont dit dans la dernière étude qu’ils aimaient la publicité ciblée sur Facebook. Ils ont également dit en même temps, cela montre aussi le manque de connaissances quand nous demandons qui devrait être autorisé à voir votre message dans les médias sociaux, que l’organisation qui est propriétaire de la plateforme était au fond du baril. Ils ne voulaient pas qu’ils regardent leurs affichages, et pourtant ils ne comprenaient pas le modèle d’affaires et la façon dont ces annonces apparaissaient.
Cela ne les dérange pas si le gouvernement ou la police regardent leurs affichages, mais ils ne voulaient pas que les plateformes regardent leurs affichages. Je pense qu’ils sont tellement habitués et ils pensent que c’est le prix à payer pour du contenu gratuit.
Gretchen: Merci pour votre présentation. Mon nom est Gretchen, je fais aussi de la littératie médiatique dans les écoles de Montréal avec les enfants qui sont âgés de moins de 8 ans et qui ont commencé dès l’âge de 5 ans. En plus de cela, je travaille dans la radio communautaire où souvent les enfants travaillent aux côtés de leurs parents. À tout le moins dans mon expérience de programmation de radio, je vois la valeur des enfants qui apprennent à produire des médias, donc j’ai beaucoup apprécié la partie sur le remixage éthique.
Je me demande si vous pouviez parler de l’importance de la production pratique, non seulement par exemple savoir lire une annonce, mais l’idée de pouvoir remixer ou même produire votre propre contenu pour qu’il soit plus représentatif de ce que l’on veut. Comment c’est crucial pour la littératie que d’appliquer les compétences de la littératie médiatique de sorte que le contenu soit une chance de réellement faire quelque chose avec ce que vous avez appris.
À ce sujet, je me demande si vous pouviez parler de votre expérience d’essayer d’amener la littératie médiatique dans les écoles parce que je sais… à tout le moins à partir d’une expérience québécoise, nous avons au niveau secondaire de nombreux journaux et stations de radio, ainsi les élèves ont une chance au niveau secondaire de s’impliquer dans la production de médias. Mais en termes d’enseigner la littératie médiatique, ça n’existe pas nécessairement, et ça n’existe certainement pas au niveau primaire, même une approche pratique n’existe pas au niveau primaire.
Je me demande si vous pourriez aborder cette question. Je suppose que si je pouvais poser une dernière petite question, parce que vous avez soulevé quelque chose sur la jeunesse et l’élaboration des politiques. Je me demande s’il y avait un rôle pour les jeunes à ce sommet que nous avons peut-être manqué? Parce que je présume que c’est au sommet des adultes que se discutent les questions de politiques, je suppose que si nous allons utiliser le langage utilisé plus tôt… Désolé, il y a beaucoup de questions à la fois, mais…
Cathy: En commençant par la première. En fait, vous seriez vraiment bonne pour parler de cela parce que Nicole travaille pour le code d’apprentissage pour les femmes. Je pense que l’aspect pratique est vraiment, vraiment important. Je pense que cela fait partie de l’ensemble du panier de compétences dont les jeunes ont besoin. Je pense que ce n’est pas le cas dans les écoles et je sais que la Colombie-Britannique vient d’intégrer le codage dans leur programme, la première province à le faire.
Il va y avoir une réaction chez les enseignants, c’est déjà fait. C’est juste une autre chose dans leur assiette; maintenant, nous devons devenir un expert en codage, un programmeur. Pourtant, ce sont des compétences très importantes. Voilà où se trouve la grande lacune au Canada. Nous devons nous pencher sur la connexion entre l’apprentissage en dehors de la salle de classe ainsi qu’à l’intérieur, et le code d’apprentissage des femmes, je sais, est enseigné dans les classes. Si nous pouvons apporter cette expertise dans les classes.
Les bibliothèques sont d’excellents endroits pour ce type d’apprentissage, et il y a les musées. Il y a toutes sortes de gens qui travaillent là-dessus. Si vous êtes dans un grand centre comme Toronto, de toute évidence, il y a des tonnes de choses qui se passent, et vous amenez vos enfants pour faire l’apprentissage pratique en dehors de l’école. Je pense que vous verrez de plus en plus de ce type d’apprentissage connecté. Il y a tellement de choses dont les enseignants sont responsables dans le programme, alors ajouter une autre chose, ça devient vraiment difficile.
Je suppose que cela nous amène à votre deuxième question au sujet de la littératie médiatique dans la classe. Je sais que le programme du Québec est un peu en retard par rapport à d’autres provinces. Nous produisons la grande étude qui est sur notre site où nous avons examiné la culture numérique et les programmes dans chaque province et territoire. Nous avons examiné les meilleures pratiques, car il y a des enseignants qui font de grandes choses et qu’ils font l’apprentissage pratique des choses dans la salle de classe, mais le programme prend beaucoup de temps à faire du rattrapage et c’est le problème.
Ç’a été une lutte pour obtenir l’enseignement de la littératie médiatique, même si elle est dans le programme. Sur notre site, nous avons des centaines et des centaines de ressources gratuites dans les deux langues, et elles sont toutes liées aux résultats dans chaque province afin qu’un enseignant puisse se brancher et simplement cliquer sur ce qu’il enseigne et : « Oh, voici une leçon de littératie médiatique que je peux faire qui satisfait à ce résultat en sciences sociales ou en mathématiques ou en géographie ou en histoire. » La littératie médiatique, c’est tellement vaste. Ce sont des compétences qui se chevauchent tellement tout au long de nos vies. J’oublie le troisième.
Gretchen: Le troisième portait sur le fait d’utiliser l’élaboration des politiques.
Cathy: C’est un très bon point. C’est un bon point.
Gretchen: C’était votre point.
Cathy: Oui, mais séparément [diaphonie 01 :01 :36]
Gretchen: Avez-vous manqué quelque chose au sommet, de ne pas avoir un plus grand ….
Cathy: C’est vrai.
Gretchen: Lors de ce sommet.
Cathy: Vous avez raison. Il aurait fallu… plutôt que de les cacher. Ils sont partis comme ils étaient.
Gretchen: C’est une sorte de ségrégation.
Cathy: Ce l’est. Oui, je sais que c’est un bon point.
Amanda: Question?
Intervenant 18: Cela va vous paraître vraiment bizarre venant de derrière vous.
Cathy: Bonjour.
Intervenant 18: Nous nous sommes parlé plus tôt. Je suis de retour en Ontario après avoir été au Nunavut. Vous avez dit brièvement que les deux langues française et anglaise… Y a-t-il du travail qui se fait en vue de de traduire en inuktitut pour les Inuits ou pour d’autres langues des Premières Nations au Canada? Voilà une chose de travailler pour le reste du monde, mais seulement au Canada pour HabiloMédias.
Cathy: Nous sommes une petite organisation et faire les choses dans les deux langues est un énorme fardeau sur le plan des ressources pour notre organisation, mais nous nous sommes engagés à le faire. Nous avons produit les guides Facebook en inuktitut, de sorte qu’ils sont disponibles. Cela a été payé par Facebook et nous travaillons avec RTPA sur cela aussi. À moins que quelqu’un nous donne le financement, alors nous ne pouvons pas le faire. Je veux dire que ce serait formidable d’avoir toutes ces ressources et toutes les 10 langues principales au Canada, mais c’est difficile à faire.
Amanda: D’autres questions?
Intervenant 19: Je voulais poser une question rapide autour de la cyberintimidation. Je sais que beaucoup de jeunes avec lesquels je travaillais quand ils étaient au secondaire, ils ont vécu une sorte de cyberintimidation individualisée. Lorsqu’ils ont vieilli, la cyberintimidation a évolué pour devenir du trolling. Lorsque leur présence en ligne est devenue plus grande, leur public a grandi aussi, ainsi qu’un genre d’organisme de « trollers » anonymes qui viennent et contrôlent toutes sortes de choses.
Les réponses qu’ils ont obtenues tournaient autour de la façon de faire face à la cyberitimidation, ce qui suppose que vous connaissez les personnes qui vous intimident, mais cela n’est plus pertinent pour faire face à ces « trollers » plus dangereux qui apparaissent. Ils laissent des commentaires qui font également partie d’un plus grand « trolling » en général, qui est très enraciné dans beaucoup de choses comme le racisme, la misogynie, tout ce genre de choses. Les jeunes n’ont pas autant d’outils pour faire face à cette évolution de l’intimidation/de l’oppression qui a commencé à se produire en ligne.
Je me demandais si cela fait partie de la formation que vous faites, soit partir de l’individu, de la cyberintimidation et aborder la plus grande menace? Cela arrive souvent pour beaucoup d’adultes aussi, le « trolling ».
Cathy: Oui. Nous traitons principalement de la maternelle jusqu’à la 12e année, mais nous comprenons certainement l’énorme impact que cela peut avoir. Surtout d’amener les femmes à sortir d’Internet et hors des plateformes en raison du type de haine. Nous travaillons dans ce domaine, mais là encore, c’est d’établir des normes sociales et c’est aussi à propos de travailler avec Facebook. Nous siégeons chez Twitter, nous faisons partie de leur conseil consultatif international, et alors qu’ils essaient de mettre au point de nouveaux outils, ils se tournent vers des organisations comme la nôtre et nous parlent des outils.
Je voudrais avoir une réponse à cette question parce que c’est un énorme problème auquel nous sommes tous confrontés. Tout ce que je peux dire, c’est de commencer très jeunes avec les enfants, les former et leur enseigner un discours respectueux et les sensibiliser au fait qu’il y a quelqu’un d’autre de l’autre côté de cet écran, ce qui semble si évident, mais ils ne le comprennent pas. C’est si facile de tourner le dos et de ne pas faire preuve d’empathie. Un grand nombre de nos programmes portent sur la construction de l’empathie. C’est vraiment important.
Amanda: Nous avons sans doute du temps pour une autre question, autre chose? Sinon, je vais prendre le plancher avec mes propres questions. Non? Oui. D’accord. J’essaie de trouver les mots pour cette question particulière. Non, je vais laisser tomber. Ça va. Merci beaucoup.
Cathy: Je vous remercie.
Amanda: Parce que je ne pense pas avoir le langage. Ce tout …
Cathy: Vous m’inquiétiez là.
Amanda: Oui, je sais que ce domaine remplit ma tête avec beaucoup de choses différentes. Merci tout le monde de vous être joints à nous. Profitez du reste de votre journée, #decouvrabilité. Je pense que les commentaires qui ont été soulevés, j’espère vont être communiquées à nos organisateurs. Tout comme les questions qui ont été posées. Je pense que la dernière autour de la présence des jeunes est vraiment importante.
Je me sens comme si je suis l’une des plus jeunes ici aujourd’hui et je le sentais vraiment. Ce serait formidable d’encourager cela la prochaine fois. Merci à vous tous de vous être joint à nous pour cette session particulière.
Cathy: Oui, c’était un très bon point, vraiment.
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