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Netflix, Hulu, CraveTV, Spotify, Apple Music, Shomi et les abonnements à la carte sont de plus en plus populaires. Les consommateurs veulent trouver le contenu qui les intéresse au moment de leur choix, mais est-ce bien là l’avenir de la distribution de contenu? Cette discussion en groupe porte sur les avantages et les inconvénients des services de diffusion en continu et des services par abonnement et sur ce que l’avenir nous réserve.
Le débat sur la VSDA et les pratiques exemplaires en matière de contournement, et le pour et le contre de la diffusion en continu, ont généré beaucoup de questions. Quel sera l’avenir des services axés sur la diffusion en continu? La VSDA est-elle là pour longtemps? Il est clair que les téléspectateurs veulent regarder le contenu qui les intéresse selon l’horaire qui leur convient. Cela a été démontré par la hausse rapide de services par abonnement comme Netflix et SHOMI. Mais est-ce que la VSDA et le contournement sont les solutions définitives pour la diffusion de contenus vidéo? Ce groupe d’experts de l’industrie explique les facteurs derrière la montée de la VSDA et la manière de veiller à l’adoption de pratiques exemplaires en matière de contournement. Il examine également les tendances plus récentes : qu’en est-il des médias sociaux en tant que nouvelles plates-formes de diffusion de vidéos? Y aura-t-il des plates-formes complètement différentes d’ici cinq ans? Qu’en serait-il si on avait un nouvel agrégateur pour améliorer la découvrabilité? Le groupe d’experts discute de la viabilité d’un modèle télévisuel gratuit soutenu par les publicités et de la manière dont les productions soutenues par des marques entrent en ligne de compte.
« Mon intérêt particulier dans ce très grand groupe a porté sur l’avenir de la télévision et de la vidéo… La vidéo [est] un espace incroyablement riche et dynamique, et les choses évoluent tout le temps. »
« [Lorsque] les joueurs traditionnels arrivent sur ces plates-formes, ils se rendent compte qu’ils doivent changer leur contenu pour s’adapter aux propriétés uniques de celles-ci… Leur émission [sur] Facebook est différente de [celle] qu’ils ont créée pour YouTube, parce qu’ils reconnaissent que Facebook est différent de YouTube. »
« Les consommateurs veulent manifestement retrouver le contenu de leur choix selon leur horaire, mais… la VSDA, le contournement sont-ils la destination finale pour la diffusion de contenu? »
« Les gens regarderont les contenus de nombreuses façons différentes. Ils les regarderont dans des émissions de diffusion linéaire. Ils les regarderont par abonnement. Parfois, ils vont payer pour regarder des émissions individuelles aussi… Les gens s’abonnent à des services comme SHOMI et Netflix. Les gens regardent encore la télévision linéaire et le marché publicitaire s’y trouve et fait la preuve que… toutes ces plates-formes seront présentes, je pense, et qu’il y en aura plus. Si nous nous projetons dans cinq ans, il y aura des plates-formes qui ne nous viennent même pas à l’esprit [actuellement]. »
« La plupart des études affirment que le piratage est principalement alimenté par un manque d’accès, et non parce que quelqu’un souhaite vraiment l’obtenir gratuitement. »
« La meilleure façon de combattre le piratage [est] d’offrir aux clients une chose de valeur. »
« Le processus de découvrir le contenu constitue l’expérience. »
« Il y a beaucoup plus de choix. Pour moi, c’est bon pour les clients, ou les abonnés, ou les spectateurs, parce que si vous offrez aux gens beaucoup plus de choses à regarder et beaucoup plus de choix, inévitablement, je pense que c’est une bonne chose… Pour les distributeurs, le fait d’avoir plus de contenus [est] manifestement une bonne chose… [Pour les producteurs] maintenant, vous pouvez produire un contenu de bonne qualité [d’une] manière assez peu coûteuse, et plus vous avez de distributeurs, plus ceux-ci vous laissent créer le contenu que vous voulez; [donc], c’est une bonne chose pour les producteurs. »
« Nous avons beaucoup de mécanismes promotionnels typiques sur notre site. Par exemple, une émission en vedette dans notre carrousel, une collection comme notre échantillonneur « Super Series » ou les dix films que vous n’avez probablement pas vus, mais que vous devriez voir. Ce sont certainement des façons d’emballer le contenu pour les abonnés… Mais tout repose sur notre contenu. »
Greg: Nous allons commencer la prochaine séance. Bienvenue à cette table ronde intitulée « Services par abonnement : implantés pour de bon? » Merci beaucoup aux organisateurs de m’avoir invité à prendre la parole à ce sujet. Je suis votre modérateur, Greg O’Brien. Je suis éditeur et rédacteur en chef chez Cartt.ca. À ma gauche, nous avons Natalie Klym, je l’ai dit correctement?
Natalie: Oui.
Greg: Directrice exécutive et associée de recherche chez MIT Communications. Puis, David Asch, premier vice-président et directeur général chez Shomi, que tout le monde connaît au Canada. Avant de nous lancer dans le sujet, nous allons nous présenter. Je suis journaliste depuis plus de 25 ans, et croyez-le ou non, je couvre cette industrie depuis 19 ans. Cartt signifie Câble, Radio, Télévision et Télécommunications, et j’ai beaucoup d’information au sujet de l’industrie dans ma tête. Nous avons une salle assez différente des audiences publiques du CRTC. On y trouve des fenêtres et on peut y voir le soleil. À Cartt.ca, cette année, nous avons lancé FindTV, une façon pour les représentants du service à la clientèle, lorsqu’ils reçoivent des appels ou des courriels, de faire un lien avec une émission et une chaîne de télévision. Quelque chose de vraiment rapide, qui fonctionne très bien pour eux; ou si quelqu’un appelle et que la personne n’est pas familière avec les services, ne connait pas les chaînes, le système sera en mesure de cerner les émissions pour le représentant du service à la clientèle, qui pourra ensuite suggérer au client le forfait qu’il devrait acheter. Petit outil simple, mais nous souhaitons que cela aide l’industrie avant tout. Donc je cède la parole à Natalie pour qu’elle se présente brièvement.
Natalie: Je travaille pour le programme de développement des communications à MIT, c’est un programme conjoint entre le Media Lab, la Sloan School of Management et le Computer Science and Artificial Intelligence Lab. Nous sommes un programme financé par l’industrie. Nous sommes intéressés au développement des télécommunications dans une perspective multidisciplinaire. Pas uniquement la technologie ou l’économie, mais ses différentes dimensions. Nous sommes une équipe très multidisciplinaire de MIT et nous sommes commandités par des entreprises du secteur privé qui nous traitent comme des collaborateurs. La plupart d’entre eux sont des ingénieurs de réseau, il y a quelques dirigeants aussi. Nous tentons de savoir exactement dans quelle direction nous nous dirigeons. Nous essayons également d’influencer le tout d’une manière ou d’une autre, ce qui est vraiment difficile, compte tenu des intérêts différents de l’industrie. Dans ce grand groupe, je suis intéressée par l’avenir de la télévision et de la vidéo. Je suis certaine que vous avez entendu parler des changements dans l’industrie, où les fournisseurs de télévision traditionnelle payante ont l’impression de subir des changements engendrés par l’industrie de la vidéo en ligne. Voilà d’où je viens, et nous étudions l’espace vidéo en ligne depuis 2005; avant cela, nous avons étudié d’autres services qui étaient fournis traditionnellement par des fournisseurs en télécommunications. L’un après l’autre, ils ont été perturbés par les services en ligne, que ce soit la voix ou la musique, qui n’étaient pas des produits de télécommunications, Puis, nous sommes passés à la vidéo et nous sommes restés là. Car contrairement à d’autres services que nous avons étudiés, c’est un espace qui est très riche et dynamique où les choses évoluent constamment. En tant que chercheuse, je cherche à comprendre ce flot ininterrompu d’annonces et de tendances et de créer des cadres pour mieux comprendre le sens de ces petites choses qui se produisent en ce moment… D’attacher tout cela à des théories qui sortent de l’école de gestion, de voir les expériences qui sortent du laboratoire de médias et d’en examiner les aspects réglementaires. Donc, il y a beaucoup de choses qui se passent, ça va dans différentes directions, mais une fois de plus, mon intérêt, c’est la vidéo et c’est ce que je fais. Je suis ici pour apprendre autant que vous voulez que je vous apprenne des choses parce que je suis en recherche, et j’aime parler aux gens sur le terrain et entendre ce qu’ils ont à dire.
Merci.
Greg: David, on vous écoute.
David: Je vous remercie tous d’être là. Mon nom est David Asch. Je dirige Shomi et, je sais que les organisateurs savaient cela, mais demain, ça fera 14 mois que je suis avec Shomi et alors je vous remercie de tenir cette activité à ce moment précis. Je suis dans le domaine du contenu depuis un bon moment, c’est ce que j’aime faire. Un de mes premiers emplois a été dans un cinéma – et je vais révéler un peu mon âge ici – mais c’était avant Cinéplex, à l’époque de Megahouse, un cinéma avec deux petites salles, dans la ville où j’ai grandi. Après cela, sur le plan professionnel, j’ai beaucoup travaillé sur le contenu. J’ai travaillé pour une compagnie de téléphone et j’ai travaillé pour RedBox, et maintenant je suis chez Shomi. Je ne veux pas voler la vedette à Greg mais je suis très favorable aux services d’abonnement sur demande. Merci pour l’invitation.
Greg: Moi aussi je suis très enthousiaste. En ce qui concerne ce que Natalie a dit sur le fait d’apprendre des autres, vous n’avez pas besoin d’attendre jusqu’à la fin pour poser des questions. Si vous avez des questions, levez la main, il y a un micro là-bas. Ne soyez pas timide. Dans la description de la séance, on indique que Netflix, Hulu, Shomi, Crave TV, Spotify, Apple Music et toute une gamme de services d’abonnement sur demande prennent du galon rapidement. C’est vraiment difficile de suivre tout ce qui se passe. Les annonces ne cessent pas. De toute évidence, les consommateurs veulent trouver le contenu qui les intéresse… mais le service d’abonnement à la vidéo sur demande ou les services par contournement… est-ce la destination finale pour la distribution de contenu? Nous allons parler des pour et des contre, mais avant d’aller plus loin, je veux revenir en arrière… Je lisais les articles que Natalie nous a envoyés. Elle dit que les gens s’attardent à la définition de la télévision parce que cela peut vouloir dire tellement de choses, et ce n’est pas long dans cette industrie avant qu’on lise que la télé est morte. C’est quelque chose de complètement faux et superficiel. Il est vrai qu’il y a eu des changements, mais ce n’est certainement pas la fin de la télé. J’aimerais donc commencer avec la définition de la télévision, les changements qui s’y produisent, et Natalie, si vous pouviez nous parler de vos recherches à ce sujet et la manière dont les gens s’attardent à cela.
Natalie: Bien sûr. Le monsieur de Ryerson s’est très bien exprimé hier sur l’histoire de la télévision et il a dit un peu tout ce que j’avais à dire. Il a utilisé une des diapos que j’utilise pour décomposer le mot télévision; il y a « télé » et il y a « vision ». Si vous faites cela, vous avez essentiellement la prestation de tout média visuel sur un réseau de télécommunications. Dans les années 1950, à la fin des années 1940 même, le modèle qui est apparu est l’un de ceux qu’il y avait dans la tête des inventeurs et dans les laboratoires avant qu’on arrive à ce modèle. Si vous retournez à la version préindustrielle de toutes ces combinaisons, quand nous prenions des images et les mettions sur des réseaux de télécommunications, ça ressemble beaucoup… Ce que nous voyons aujourd’hui ressemble beaucoup à ce que nous voyions autrefois, que ce soit des expériences ou l’imagination des gens quand ils pensaient à l’avenir. Il y a maintenant un paysage à multiples facettes que l’on peut considérer comme de la télévision prise dans un sens général. Vous avez mentionné les difficultés que j’ai rencontrées. J’ai eu des discussions relevées avec les ingénieurs de réseau et avec des gens qui voulaient qu’il soit possible, du point de vue technique, d’obtenir HBO en ligne et de regarder Game of Thrones sans abonnement payant à la télévision. Et je l’ai dit, si vous parlez aux gens de YouTube, de Snapchat ou d’Instagram, voici quelques-unes des citations que j’ai projetées sur l’écran : « Obtenir HBO en ligne… et alors? Quand le voulez-vous? HBO sur la lune? Qui s’en préoccupe vraiment? Qui se préoccupe de HBO? Qui se préoccupe des émissions de télévision? Qui se préoccupe des émissions de 30, de 60 minutes? ». Nous créons des plateformes pour que vous puissiez faire de la lecture en contenu quand cela vous tente. Les vidéos YouTube peuvent durer 5 secondes, 5 minutes, nous l’avons vu dans la séance précédente – vous savez, les gens dans leur cuisine ou leur salle de séjour qui font cela. Cela fait partie du paysage. Donc, si vous mettez l’accent sur la veille façon de faire, vous vous retrouverez sur un autre réseau de diffusion. Et le changement, ce n’est pas cela. C’est un aspect du changement et si vous creusez la théorie du changement, Clay Christianson qui a souvent été critiqué récemment, c’est un gros nom dans mon milieu, je pense qu’il y a des choses précieuses dans son travail… Une des choses les plus intéressantes qu’il ait dites, à mon avis… lorsque vous modifiez la technologie – Christianson et Marshall McLuhan auraient dû prendre le thé ensemble un jour – le produit va changer si vous changez la technologie. Tout ce que nous voyons maintenant est tout nouveau, tout est très expérimental. Et nous ne savons pas si ces choses seront là dans cinq ans. Peut-être que le modèle économique ne fonctionnera pas. Ou qu’il n’y a pas de sens esthétique dans certaines de ces choses. Essayons des choses et peut-être qu’il y a quelque chose qui va émerger plus tard, ou peut-être que les choses vont toujours changer. Nous ne savons pas. Le milieu est différent. Les choses changement rapidement, rien ne reste pareil bien longtemps. Lorsque nous parlons de la télévision et de la vidéo en ligne, ce n’est pas simplement de prendre le contenu traditionnel ou les programmes traditionnels et trouver une façon, sur le plan technique, d’amener ce contenu sur Internet. Il faut aborder les questions réglementaires, que ce soit la neutralité du Net ou les règles d’accès aux émissions. Ça va beaucoup plus loin, et ça change complètement la signification d’avoir des images qui vont du point A au point B sur un réseau de télécommunications donné.
Greg: David, est-ce-que Shomi va être là dans cinq ans? Y aura-t-il de la télévision linéaire dans cinq ans? Et comment Shomi a-t-elle fait évoluer la façon dont les Canadiens voient la télévision?
David: Oui à plusieurs de vos questions. Je vais tenter de répondre à certaines. La télévision linéaire est encore en bonne santé et pour bien des choses, et nous avons déjà discuté de cela, ce n’est pas uniquement pour les émissions de sport en direct. Les gens regardent le contenu de différentes façons. Ils regardent des émissions linéaires. Ils prennent des abonnements, et parfois ils vont payer pour voir certains programmes sur une base individuelle. Voilà qui ajoute aux options à la portée des gens, et ceux-ci ont parlé avec leur porte-monnaie. Les gens s’abonnent à Shomi et Netflix, et regardent encore la télévision linéaire, et le marché publicitaire est toujours là et il le prouve. Toutes ces plateformes existeront encore et je crois qu’il y en aura d’autres. Dans cinq ans, il y aura des plateformes auxquelles nous n’avons pas encore pensé. Que ce soit par câble, en direct ou une combinaison des deux, je crois que nous allons voir tout cela… Un exemple. L’entreprise Périscope. La plupart des gens en ont probablement déjà entendu parler. Mais qui en avait entendu parler il y a deux ou trois ans? Maintenant, on les voit un peu partout et les gens regardent leur contenu. Au début, c’était un contenu produit par les utilisateurs, maintenant l’aspect professionnel s’installe. Le professionnalisme s’installe lorsque les gens regardent, et je pense que c’est ce que nous verrons avec ces plateformes dans cinq ans, on ne les a pas vues encore et elles ne sont certainement pas encore grand public.
Greg: Et on voit certaines de ces plateformes…Périscope ou Facebook Live, pour moi, ils essaient de ressembler à la télévision. Pensez au forfait Skinny que Hulu a lancé et pour moi c’est comme la télévision par câble. C’est comme si on désorganisait les entreprises traditionnelles, on réformait ce qui existe déjà, puis on le met à la disposition des gens au moyen de la technologie IP. Est-ce juste?
Natalie: Si vous regardez Netflix, Amazon Prime, Hulu, les trois plus gros avec des services similaires… oui, je crois que nous récréons le même modèle. Mais si vous pensez à Instagram et Twitter… l’entente de Twitter avec la NFL pour la diffusion en direct, c’est la même programmation, mais sur une autre plateforme. Mais ce qui se passe… En particulier, les acteurs traditionnels migrent vers ces plateformes, ils sont conscients qu’ils doivent changer leur contenu afin de répondre aux besoins de la plateforme. Ils ne savent toujours pas ce que cela veut dire au juste. Un exemple… L’émission des Young Turks. Je ne sais si des gens dans la salle ont déjà écouté cette émission. Ils ont créé un contenu spécifiquement pour YouTube et puis ils ont créé une émission spécifiquement pour Facebook. Et leur programme pour Facebook est différent de ce qu’ils avaient pour YouTube parce qu’ils ont reconnu que c’était différent. C’est toujours en version courte, ce n’est pas de la programmation traditionnelle, c’est l’une de ces catégories plus spécialisées. C’est une des choses que je fais, on essaie de créer des taxinomies. Nous commençons avec une grosse pile et quelqu’un dit : « Mettez de l’ordre là-dedans. Dites-moi ce que cela veut dire. » Vous commencez à examiner, voir ce qui est commun, quelles sont les dimensions, faire un règle de deux et voir les différences entre un et un autre. Il y a le plus gros morceau… Netflix, HBO et pour moi… ce sont des voies plus traditionnelles, puis il y a les médias sociaux. Ce sont de nouvelles plateformes de distribution, ce ne sont pas seulement un complément à une expérience comme Twitter qui est un canal d’appui pour la programmation en direct. Twitter en tant que canal d’appui et Twitter en tant que plateforme de distribution, ce sont deux choses complètement différentes. Mais les réseaux sociaux, les médias sociaux en tant que plateformes de distribution, c’est quelque chose de nouveau. Nous ne savons pas encore comment cela va changer la nature de la programmation, et c’est ce qui m’intéresse. Est-ce que les goûts des utilisateurs changeront? Vous avez dit que le professionnalisme suivra. C’est un aspect. Peut-être que ce ne sera pas le cas, je ne sais pas. Les gens qui participaient à la table ronde avant moi disaient… Et dans mes recherches, j’ai vu qu’il y a un désir pour la programmation qui soit non professionnelle. Il y a des éléments que nous perdons quand les choses se professionnalisent. L’an dernier, il y avait une conférence de YouTube où un grand nombre de créateurs de YouTube se plaignaient que leur industrie avait été infiltrée par l’argent. Tout le monde réclame de l’argent. C’est l’embourgeoisement de YouTube. Ce qui a permis à YouTube d’être ce qu’elle est va se perdre dans l’argent. Alors, les goûts des utilisateurs vont-ils changer? D’un côté, nous voulons cette production de grande valeur… Il y a tout ce mouvement des séries, qui devient vraiment formidable car en ce qui me concerne, je n’aime pas vraiment regarder YouTube, mais je suis d’une autre génération. C’est du matériel de production à coût élevé, c’est très différent de ce que vous voyez sur d’autres médias sociaux. Où cela s’en va-t-il? Peut-être que ça va être professionnel, peut-être pas. Peut-être qu’il y aura deux types de produits médias. Peut-être l’un remplacera l’autre. Difficile à dire en ce moment.
Greg: David, pouvez-vous envisager le jour où Shomi intégrerait YouTube, Twitter ou Instagram dans son système et diffuserait son matériel au lieu de l’utiliser comme outil de marketing, ce qui est principalement la façon d’utiliser ces chaînes actuellement?
David: Instagram… Nous ne sommes pas sur Instagram, mais nous utilisons beaucoup ces plateformes pour la promotion, et un peu pour la distribution. Un de ces jours, je pense que nous pourrions utiliser cela davantage. Prenons un exemple. Nous avions un programme, Enfield Haunting, c’était une mini-série de trois épisodes, que nous avons diffusée vers l’Halloween si ça se trouve, l’an dernier. Et nous avons présenté le premier épisode sur Facebook. Une bonne façon de faire de la promotion. Quand nous parlons de découvrabilité, il y a beaucoup de bon contenu qui provient des utilisateurs, des professionnels ou de gens entre les deux. Il est essentiel de vous distinguer. Ainsi, nous avons pris le premier épisode de Enfield Haunting et nous avons voulu le mettre à la disposition du plus grand nombre de personnes possible; en faisant cela, on s’est dit que plus de gens encore seraient intéressés à regarder. Nous faisons un mélange un peu, au lieu de faire uniquement de la promotion. Nous avons distribué cela sur notre page Facebook et plus de 1,5 million de personnes ont vu l’émission. Pour nous, ç’a été un gros succès, et voilà comment nous les utilisons pour aller au-delà de la promotion. C’est une avenue pour notre contenu. Est-ce que ça va être généralisé? Je pense que ça prendra du temps, mais je parle seulement à partir de mon expérience.
Greg: Êtes-vous en mesure de faire un lien avec l’argent? Le fait d’avoir présenté cela en primeur sur Facebook, pouvez-vous faire un lien avec une hausse des abonnements?
David: Une chose à clarifier. Nous ne faisons que des abonnements. Nous ne faisons aucune publicité. Facebook fait la publicité et je ne m’en préoccupe pas. Mais pour nous, plus nous pouvons mobiliser de personnes sur notre plateforme, que ce soit par un essai gratuit ou par un abonnement, en général nous pouvons faire le suivi. Nous n’utilisons pas les mesures traditionnelles de l’auditoire. Les abonnés sont-ils là? Utilisent-ils notre service? Nous paient-ils et utilisent-ils notre service? Nous avons connu du succès. Je ne peux pas vraiment vous donner les chiffres, mais nous sommes heureux avec ce fonctionnement.
Greg: Natalie, vous avez mentionné… Oh, on a une question. Faisons ceci en premier. Peter, j’ai vu que vous avez levé votre main en premier. Allez-y.
Peter: Merci Greg. Peter Miller, avocat à Toronto. Une de mes phrases préférées quand je pense à l’avenir est une phrase de William Gibson. Il a écrit Neuromancer. Il a dit : « L’avenir est partout autour de nous, mais n’est pas réparti de façon égale. » Et donc, quand on regarde les tendances, nous voyons que fondamentalement, les contenus télévisuels ne changent pas et probablement ne changeront pas beaucoup au cours des cinq à 10 prochaines années. Les formats longs métrages sont là depuis 50 ans. Un format à grand succès, le format dramatique, de 30 minutes, d’une heure, peut-être un peu plus, l’écoute compulsive, etc. Nous évoluons mais nous ne changeons pas fondamentalement. YouTube a un effet sur les émissions d’information parce qu’au lieu d’écouter toute une émission de cuisine, par exemple, vous allez trouver la vignette, ou quelque chose du genre. Voilà où nous voyons des changements. Mais fondamentalement, je pense que dans cinq ou 10 ans, le format télévision ne changera pas. Une chose intéressante avec cette question, c’est le (inaudible 00:22:04) car je crois que les abonnements resteront. La question est de savoir si la publicité continuera d’appuyer la télévision. Pour moi, c’est la vraie question. Quand vous voyez un groupe d’amis et qu’ils disent : « peut-être pas ». Au Canada, et je ne sais pas si c’est le cas aux États-Unis, mais la publicité, en tant que part du PIB, est en baisse, si vous regardez les tendances. Nous savons qu’une partie de l’explication tient au fait qu’il y a un mouvement vers du contenu qui est commandité et il y a plus d’efforts marketing qui fonctionnent lorsque les gens passent par-dessus les publicités. Toute personne qui regarde Shomi, Crave ou Netflix s’habitue à la télévision sans publicités. C’est difficile de revenir en arrière. Est-ce juste de poser cette question? D’après vous, que est l’avenir de la publicité en tant qu’appui à la télévision ?
Greg: Mes propres opinions… Je couvre cette industrie depuis un certain temps… Mes propres opinions avec la TV appuyée par la pub… Je veux dire, j’aime la télévision linéaire… J’aime les rythmes, mais le problème, c’est quand la publicité arrive, je sors mon téléphone. Voilà mon rythme quand il m’arrive de regarder la télévision linéaire, alors combien d’annonces est-ce que je vois? Je ne sais pas. C’est difficile à dire, mais j’ai répété cette histoire un peu, parce que je parlais à un câblodiffuseur indépendant, mais je ne dirai pas son nom parce que je ne veux pas lui causer des ennuis. Il trouve que son entreprise va mieux avec la large bande et il y voit son avenir. Tous les différents canaux qu’il offre ainsi à tous ses clients et dont il sait qu’il doit offrir pour les prochaines années, il trouve que ça lui casse un peu les pieds. Je regarde les gars de Corus juste en face de moi, et ils se demandent bien qui est ce distributeur. Et son idée, c’est peut-être que dans l’avenir, c’est de prendre l’idée du forfait de base qui vient d’être lancé et de le transformer pour la télévision linéaire, et de commencer à penser à la télévision linéaire de la même façon que l’interurbain s’est développé. Alors qu’auparavant, les gens devaient payer à la minute, pas mal d’argent, et maintenant ce sont des interurbains illimités, des numéros, pour 3 $ ou rien. Alors pour la télévision linéaire, peut-être qu’on pourrait prendre un abonnement à la large bande avec un fournisseur et pour un autre 10 $, vous obtenez 50 ou 100 canaux de télévision linéaire qui fonctionnent en permanence avec les annonces, comme cela a toujours été. Parce que cela a encore de la valeur pour certaines personnes. Mais les gens achètent l’abonnement à la large bande (inintelligible 00:24:30) avec possibilité de visionnement en tout temps, peu importe l’endroit. C’est juste mon opinion éclairée par un fournisseur auquel j’ai parlé récemment.
David: Je suis d’accord avec ce que dit Greg. Je vais ajouter deux autres points à votre question, Peter. La gratuité est un bon modèle pour beaucoup de gens. Je pense que tant qu’il y a un modèle gratuit qui est appuyée par la publicité, il y aura un public, et les gens aiment regarder les choses gratuitement. Je pense que Shomi est une bonne affaire à 8,99 $ par mois, mais je ne peux pas battre la gratuité. Et je pense que tant que les gens vont vouloir regarder les choses gratuitement, vous aurez un modèle basé sur la publicité. Je pense que pour beaucoup, par rapport aux choses que Greg a mentionnées, ça va changer un peu, mais je pense certainement que ça va demeurer. Aussi, beaucoup de choses que vous voyez en direct à la télévision, c’est mieux de les regarder en direct. Je pense aux très bonnes choses à regarder la télévision en direct, les sports, les Oscars, les Jeux olympiques qui s’en viennent bientôt – ces émissions vont toujours avoir un auditoire, appuyées par la publicité; mais aussi quand il y a un résultat à connaître, quand il y a un événement, une conclusion, les gens veulent souvent voir cela en direct. Et je pense que tant que vous avez la télévision en direct, il y aura encore des trucs qui donneront un modèle basé sur la publicité.
Natalie: Je ne sais pas si ma réponse sera très satisfaisante, mais ce que j’ai tendance à faire quand les gens me posent des questions, je commence par départager les hypothèses de départ et je pose d’autres questions. Je remets en question la question. Et donc je vous demanderais « qu’entendez-vous par la télévision et qu’entendez-vous par des messages publicitaires? » Du point de vue des publicitaires, ils se tournent vers Internet… Où vont-ils dépenser leur argent? Encore une fois, la vidéo en ligne est un milieu très complexe. Si vous regardez Hulu ou YouTube, qui sont des modèles qui s’appuient sur la publicité, vous avez une approche. Mais si vous regardez Facebook… Facebook, c’est une plateforme qui n’a été jamais considérée comme de la télévision et qui fait de plus en plus partie du paysage télévisuel. En ce qui concerne les publicitaires, ils regardent tout cet espace et ils cherchent où ils vont dépenser leur argent… Je sais que ma réponse n’est pas très bonne. Il y a aussi un autre aspect que j’étudie et dont vous avez parlé, je crois, et c’est le contenu de marque. Je sais que c’est un vieux modèle, mais il est de retour sous de nouveaux traits. Il y a de plus en plus d’argent qui est investi dans le divertissement de marque et dans certains cas, c’est vraiment très bien. Il y a des choses que j’ai vues et je n’avais pas réalisé que c’était du contenu de marque. Dans certains cas, c’est évident. Je ne sais pas si vous avez-vous déjà vu ces films ou tout simplement regardé les bandes annonces; c’est ce que je fais essentiellement maintenant et j’en ai assez. Le nouveau film de Werner Herzog sur Internet, ça s’appelle Lo and Behold. J’ai vu la bande-annonce et ça semble vraiment génial. Et ça correspond tout à fait au genre de questions que nous nous posons au MIT… C’est davantage le parallèle (inaudible, 00;27:46) d’Internet. Qu’est-ce que cela signifie que tout soit lié? Il y a ces petits enjeux de sécurité, et c’avait l’air vraiment bien. Et c’est un grand réalisateur. Et puis en faisant de la recherche sur ce film pour des raisons tout à fait autres, j’ai fini par constater que c’est du contenu de marque, entièrement financé par une entreprise qui fait du commerce interentreprises, comme une entreprise de sécurité Internet, de sécurité des données, elle s’appelle Metscout, je crois. Ils ont embauché une agence de publicité pour faire tout leur positionnement de marque, et ils se sont dits : « Faisons un film ». Ils voulaient travailler avec Herzog car il a fait plein de films pour les entreprises de cellulaires et sur le fait de texter au volant. Quand on voit ce genre de changement, c’est une zone problématique, tout ce divertissement de marque, mais cela a le potentiel d’influencer les dollars de publicité, plutôt que de disparaître, et de s’attaquer aux logiciels antipub et à tous ces enjeux antipublicités qui ont été soulevés.
Greg: Quand vous avez parlé de Young Yurks lors de notre conférence téléphonique, je suis allé voir certains de leurs trucs et j’ai vu comme un modèle d’affaires différent. Ils demandent à leurs téléspectateurs en ligne d’utiliser une URL spéciale quand ils achètent sur Amazon. Donc, vous tapez cette URL spéciale dans votre navigateur et vous magasinez sur Amazon, et si vous utilisez cela pendant que vous faites vos achats, si vous achetez un mélangeur, un livre, des pneus d’hiver ou autre par le biais de cette URL, The Young Turks obtiennent une part de cette action. Ils ne disent pas combien. Je ne sais pas combien ils font et ils ont dit… Mais ce qui est aussi intéressant pour moi, un journaliste a dit, ceci est une façon de nous aider à rester indépendant et j’ai immédiatement pensé : « Eh bien, pas si vous allez faire rapport sur Amazon ou si vous faites de la vente au détail électronique », mais ça, c’est autre chose. Ça montre les différents modèles d’affaires que les gens expérimentent en ce moment. Raj, c’est à vous.
Raj: Je vous remercie. Bonjour tout le monde, je m’appelle Raj. Je suis basé à Toronto. Je voulais poser une question au sujet de la viabilité à long terme des services d’abonnement, ceux avec un modèle d’abonnement mensuel. En particulier, je pense à Netflix et Shomi et Crave. Donc, essentiellement, ces services, au moyen d’une sous-licence, obtiennent du contenu créé par d’autres, que ce soit les moyens traditionnels ou les films des grands studios, puis les offrent aux abonnés avec un tarif mensuel. Mais dans un sens, cela les rend aussi vulnérables. Éventuellement, ces droits de programmation seront sujets à une nouvelle négociation, la valeur associée à ces droits va changer, ils peuvent finir par devoir payer plus, ce qui à son tour pourra entraîner des frais plus élevés qui seront refilés à leurs clients, ou cela se fera d’une autre manière. Netflix a reconnu ce dilemme potentiel pour la suite des choses, mais elle a été en mesure de contrebalancer ce risque du fait qu’elle est active dans 130 pays, sa base de revenus est beaucoup plus grande, et elle a commencé, il y a plusieurs années, à faire son propre contenu original; elle a des plans importants pour continuer à créer une grande quantité de contenu qui peut se démarquer parmi son offre et, bien sûr, revendre aussi le contenu. Mais à long terme… Je suppose que c’est une question pour vous David avec Shomi, et je pense que les défis sont les mêmes pour Crave. Étant donné que Shomi et Crave ne fonctionnent qu’au Canada, et vous ne devez pas nécessairement avoir la vaste base de recettes que Netflix possède pour distinguer votre offre de programmation, comment voulez-vous vous démarquer? Et si votre réponse implique peut-être de prendre une partie du contenu canadien créé par certaines de vos sociétés liées et de le mettre sur Shomi, est-ce suffisant pour garder votre service pertinent pour l’avenir et qu’il soit viable?
David: Bonne question. J’aime vraiment notre contenu. Je ne suis pas objectif, mais nous avons du très bon contenu. Je ne pense pas au contenu. Ce que fait Netflix, c’est une chose. Ce que fait Crave, c’est une autre chose. Nous avons notre propre stratégie de contenu, et ç’a beaucoup à voir avec le fait d’utiliser du contenu où la production est de grande qualité et qui est très regardé et de le rendre accessible avec un abonnement. J’aime notre modèle et nous avons prouvé que ça marche vraiment bien. Nous avons beaucoup de téléspectateurs. Nous faisons des choses différentes aussi. Par exemple, vous avez entendu parler de l’écoute compulsive. Nous offrons certaines de nos séries comme cela. Dans d’autres cas, ce sera un jour après l’autre. Si vous regardez quelque chose comme Jane the Virgin ou Empire, vous y avez accès 24 heures après la diffusion linéaire. Je pense que ce n’est pas seulement le contenu mais la façon dont nous présentons les choses, la façon de mettre les émissions à l’horaire. Empire et Jane the Virgin sont parmi les 10 ou 15 premières séries une semaine après l’autre. Je crois qu’un des facteurs premiers est l’importance de la promotion, et les gens veulent regarder les émissions d’un jour à l’autre ou de manière compulsive. Pour répondre à votre question, oui, je crois que nous serons concurrentiels sur le plan des licences, et oui, nous sommes en concurrence avec Netflix et avec Crave pour un partie de ce contenu, mais nous travaillons avec les mêmes distributeurs qu’eux et nous avons donc une très bonne relation avec eux; 70 p. 100 de notre contenu non familial nous est exclusif. Alors vous devez choisir Shomi pour le regarder, ce qui va continuer à nous amener des téléspectateurs et il faudra prévoir les horaires en conséquence.
Greg: D’autres questions? Ou vous avez quelque chose à dire?
Natalie: Non, non.
Greg: Attendez, le micro s’en vient. Je sais qu’ils enregistrent, mais une partie est en lecture en continu.
Question: C’est une question à deux volets. Premièrement, nommez l’entreprise dont vous parliez, le distributeur indépendant.
Greg: C’était avec une bière.
Question: Je rigole. Cela a à voir avec… C’est en quelque sorte un prolongement de ce que vous disiez. Comment ils ont voulu sortir du contenu et comment cela pourrait fonctionner pour eux… Mais alors vous regardez les grandes entreprises, que ce soit Shaw, Rogers ou Bell, et ils font beaucoup d’argent dans cet espace et vous savez, je ne pense pas qu’ils auraient ce luxe de dire simplement : « Ceci est trop difficile. Nous allons laisser tomber. » Donc, que ce soit avec la gratuité, ou tout le reste , ils semblent vouloir devenir un conservateur de contenu, un agrégateur, dans cet espace de télévision par contournement , un peu comme ce que font Crave et Shomi et Netflix, et je vais demander au panélistes, dans cinq ans…Selon vous, quelle sera l’organisation des choses pour ces entreprises traditionnelles actives dans cet espace par rapport aux Shomi, aux Crave, dans cet espace, et comment cela pourrait… Comment tout cela va-t-il s’imbriquer ensemble?
Natalie: Alors, parlez-vous de la télévision traditionnelle payante…
Question: Je parle du contenu traditionnel, le long format… Il est basé sur l’hypothèse que les gens ne veulent pas aller à un million d’endroits différents pour accéder au contenu. Il va y avoir un tas d’entreprises qui vont se livrer une bataille pour être l’endroit où aller pour chercher et trouver du contenu… Alors, comment est-ce que tout cela s’organise?
Natalie: Je pense que là où je regarde… vous savez, une entreprise comme Apple deviendra probablement le point d’agrégation, un peu comme c’était traditionnellement avec le modèle de télévision payante, c’est le fournisseur de réseaux qui était l’agrégateur. Mais leurs bouquets de services commencent à perdre des plumes, et ces chaînes ou ces réseaux individuels, comme vous voulez les appeler, se tournent vers la diffusion en ligne et fonctionnent par eux-mêmes, ce qui pose problème aux consommateurs qui maintenant… Auparavant, il n’y avait qu’un seul endroit, pas seulement pour chercher, pour les bouquets de services et tout le reste. Si ces réseaux se défont, où verra-t-on une nouvelle agrégation? Ça va venir de quelque part, en aval. Je pense que ça va être une entité comme Apple. Apple sera le nouvel agrégateur. Comment tout cela va se replacer, je ne sais pas. Je pense qu’il y a beaucoup de perte d’efficacité dans le système actuellement, sur la manière de rassembler le contenu, et tout cela est mêlé car certaines entreprises comme Netflix qui fonctionnent comme des programmeurs du passé. D’un côté, ils fonctionnent comme HBO, de l’autre, ils fonctionnent comme des multi-chaînes, vous les appelez des entreprises de distribution de radiodiffusion au Canada, aux États-Unis, ce sont des MVPD, des distributeurs multi-chaînes, des diffuseurs de programmes. Ils font les deux choses au même endroit, mais au fil du temps, ces inefficacités vont… Les choses vont se réformer quelque part, d’une manière ou d’une autre, et cela pourrait bien être un tout nouveau joueur dans la chaîne de valeur qui n’a jamais joué ce rôle auparavant.
Greg: Ce n’est pas une très bonne expérience client quand, vous savez, vous cherchez du contenu et, est-ce que ça se trouve chez Netflix? Crave? Shomi? Et que vous payez 8 ou 10 $ pour chacun de ces services, alors que dans le passé, tout était en un seul endroit. Et on dira ce que l’on voudra sur le caractère utile du boîtier pour câble, au moins nous pouvions chercher tout le contenu au même endroit. Le boîtier n’était pas très élégant mais au moins nous pouvions chercher. Alors, à moins d’avoir un agrégateur comme cela, on pourrait se retrouver dans 10 ans et dire : « Nous allons payer 10 $ pour le baseball, pour la NFL, pour Netflix, pour Shomi, pour Crave, et ça et ça et ça. » Puis, vous allez passer en revue rapidement ce que vous payez pour le câble en ce moment. Peut-être que dans 10 ans, nous allons nous dire : « Tu te rappelles de la belle époque quand on payait seulement 70 ou 80 $ par mois à un seul endroit et tout le contenu s’y trouvait. »
Natalie: Une autre tendance intéressante… Au Canada, actuellement, il n’existe pas autant de services qu’il y a aux États-Unis, et donc les consommateurs vont faire ce qu’ils peuvent afin de payer le moins possible. Vous avez ces différents distributeurs multi-chaînes – j’ai fait cela pendant un temps, puis ça devenait trop compliqué à gérer; essentiellement, vous vous abonnez à un service pour une journée ou jusqu’à ce que vous ayez fini de regarder de façon compulsive. Vous savez, l’émission Girls est arrivée, vous attendiez… Ils ne diffusent pas tout, donc il faut attendre jusqu’à la fin de la saison, à ce moment-là, tout est disponible. Vous prenez un mois d’essai gratuit avec HBO, pendant deux jours, vous regardez tout ce que vous voulez et puis vous décidez que non, vous ne voulez pas de ce service et ensuite vous annulez parce qu’il n’y a pas de frais. Ou vous payez 15 $ pour ce mois et puis, vous laissez tomber parce qu’il n’y a pas d’engagement. Ce qui se produit dans certains cas, c’est à très petite échelle, les consommateurs utilisent les services de distribution multi-chaînes comme des services de vidéo sur demande, comme des services transactionnels – au lieu de payer pour une série complète de Girls ou par le biais de iTunes par exemple et de payer le montant exigé, ce qui est beaucoup plus que 15 $ ou un mois d’essai gratuit. Tous ces revenus sont perdus parce que les gens vont s’abonner à un endroit ici pendant un mois et à un autre endroit pour un mois. Et ils se déplacent ainsi d’un abonnement à un autre et ils finissent par payer beaucoup moins pour consommer ce contenu. Mais cela n’est pas une manière efficace de fonctionner pour les consommateurs non plus, mais cela montre simplement que les choses ne sont pas bien structurées à l’heure actuelle. À l’avenir, nous l’espérons, les choses vont se replacer, avec les forces du marché, ou un peu de réglementation. Elles vont se réorganiser mais quand, où, comment exactement.
Greg: Voilà où le journaliste en moi veut savoir ce que sont vos vrais chiffres. En termes de clients qui viennent et qui vont. Je suis assez sûr que vous n’allez nous dire.
David: Je vais commenter. C’est une discussion intéressante, mais par rapport au point de Drew… Une des choses par rapport à la gratuité, un exemple pas mal bien, je pense, que ce soit chez Shaw ou Rogers, et ils sont très concurrentiels et une des choses auxquelles vous pensez… J’ai un abonnement au câble… C’est un trois dans un, oui, mon Internet, mon téléphone, mon câble, mais la meilleure partie du câble pour moi, et ça c’est personnel, c’est un excellent moyen d’organiser tout mon contenu. Et ce que je pense que vous voyez avec la gratuité, c’est que vous êtes en train de prendre cet abonnement et de permettre aux personnes d’être en itinérance pour ainsi dire, pour aller partout où ils veulent; et c’est pourquoi je pense, tout à fait, que Shaw et Rogers vont être compétitifs dans cet espace, et d’autres entreprises de distribution de radiodiffusion s’il se trouve. Mais je pense que c’est une façon qu’ils auront de concurrencer cela. Je pense que dans certains cas, vous pourriez dire : « Eh bien, il y a tellement de services ici », et l’une des choses qui représente un défi pour moi, c’est ma responsabilité tous les jours de faire en sorte que pour 8,99 $, de fournir beaucoup de valeur. Donc, je peux avoir des milliers d’émissions mais je dois m’assurer qu’il y a des choses que les gens veulent regarder, et si mon service l’offre, les gens doivent savoir que c’est là, que ce soit un Empire, un Jane the Virgin. Je pourrais poursuivre la liste. Il est impératif que je dise aux gens que mon service offre cela. L’un des autres avantages que j’ai… mon service peut être distribué par d’autres… les services de distribution multi-chaînes, les entreprises de distribution de radiodiffusion, selon le marché où je me trouve. Je suis dans un marché Rogers et j’ai le canal 300, mon Shomi est là, et je peux y accéder comme n’importe quel un autre canal; je peux obtenir mon abonnement à Shomi sur Rogers. Je peux aussi l’obtenir sur Shaw si je suis là et encore là, cela ajoute de la valeur pour le client car il peut trouver quelque chose très facilement sur le câble d’une manière qui a fait ses preuves, et nous avons un grand nombre de téléspectateurs de Shomi par le biais du boîtier traditionnel. Souvent, les gens vont dire : « Oh, ça s’en va. » De fait, ce n’est pas le cas. Beaucoup de gens le savent. C’est une expérience très intuitive. Les gens savent comment utiliser une télécommande et ils peuvent trouver leur contenu.
David: J’ai TVO à la maison et ce serait parfait si Crave et Shomi étaient intégrés au boîtier également, mais ce n’est pas le cas. Les gens de Cogeco dans la salle, voyez-y. Nous avons une question ici et une autre ici.
Question: Merci Greg, David et Natalie. Tous vos commentaires m’amènent au mien… en ce qui concerne ce que Greg a dit, au Brésil, au lieu d’un forfait de base, ils essaient le tout dans un. Vous payez un seul prix, c’est comme un service Internet, vous êtes facturé pour le temps d’utilisation, ce qui semble être ce que les gens veulent plus que tout. Nous sommes habitués à cela. Au sujet de la nécessité de l’agrégation et (inaudible, 00 :41 :45) contenu et découvrabilité, Cartt, à Hollywood… Ils disent que la découvrabilité est le problème numéro un et s’il ne le règle pas, il n’y a pas de problème numéro deux, trois ou quatre. Alors, c’est clair que nous semblons nous diriger vers un système mondial de livraison de médias en ligne avec un type de nouvelle agrégation. Netflix a été très clair : les droits mondiaux sont leur priorité pour l’avenir. Aussi, j’aimerais avoir des éclaircissements au sujet de votre première sur Facebook, si c’était mondial, et aussi si Shomi est intéressée à acquérir les droits mondiaux ou à devenir une entreprise mondiale. Et peu importe la réponse, pourquoi?
David: Nous sommes seulement au Canada et certaines personnes pourraient considérer cela… Eh bien Netflix est dans X nombre, 100 pays, mais en fait je considère cela comme un avantage. Je suis d’un service de programmation canadien et je fais la programmation pour seulement quelque 37 millions de Canadiens qui peuvent y accéder. Nous sommes donc bloqués sur le plan géographique, nous sommes destinés au Canada seulement, et lorsque je vais acquérir du contenu, je suis seulement intéressé par les droits canadiens. Ce que d’autres peuvent faire, et je ne peux pas parler des stratégies de programmation même si on a passablement écrit à ce sujet à propos de Netflix et de quelques autres aussi… D’autres joueurs sont de nature mondiale. Je suis très concentré sur le marché canadien et quand nous traitons avec les fournisseurs de contenu, ils sont très heureux de cela. Nous sommes très clairs sur nos intentions. Nous ne sommes pas intéressés par les droits mondiaux, mais nous payons comme pour toute autre licence… Nous payons de l’argent pour les droits canadiens et à ce jour, cela a assez bien fonctionné.
Greg: Mais qu’en est-il des différentes fenêtres? Si vous achetez les droits pour Empire au Canada, devez-vous acheter les droits pour la télévision linéaire? Devez-vous racheter les droits pour toutes les fenêtres afin que Shomi ait l’exclusivité au Canada?
David: Je suis concentré sur les droits spécifiques des services de distribution multi-chaînes. Tout le monde ici sait ce que signifie une fenêtre. Pour un client typique, il veut tout juste écouter l’émission. Pour Empire, et c’est un bon exemple, parce que lors d’une saison préalable, nous avons eu les droits pour l’écoute compulsive. Peut-être que nous avions la première saison. Mais maintenant, nous sommes la première fenêtre; alors, moins de 24 heures après la première diffusée sur la télévision linéaire, il est possible de regarder Empire. Mais à présent, je me concentre spécifique sur les droits des services de distribution multi-chaînes. Alors quand je travaille avec quelqu’un pour qu’il me consente une licence pour ce contenu, c’est l’objet de la négociation.
Greg: OK. Nous avons une autre question ici et nous retournons à vous après cela.
Question: Vous avez parlé de l’évolution d’un agrégateur et vous voyez que… D’une certaine façon, le caractère utile du câble pour les gens… Vous dites : « Au cours des 10 prochaines années, nous verrons quelque chose apparaître qui sera un agrégateur. » Ne croyez-vous pas qu’aujourd’hui, au moins pour les milléniaux, l’agrégateur, ce sont des trucs comme BitTorrent? Ils peuvent trouver ce qu’ils veulent de la manière la plus pratique possible. Ils peuvent l’obtenir sur Netflix, ou sur le câble, et c’est tant mieux; mais s’ils ne peuvent pas, ils vont aller le trouver, et le trouver maintenant, parce que c’est ce qu’ils veulent, le regarder maintenant. N’est-ce pas le danger si nous n’avons pas un nouvel agrégateur? Est-ce que ce genre de service, que ce soit BitTorrent ou la prochaine génération, continuera d’exister? Parce que les gens ne se préoccupent pas des droits et des paiements; ils veulent quelque chose de pratique pour leur permettre d’écouter ce qu’ils veulent, quand ils le veulent.
Natalie: La plupart des études ont révélé essentiellement que le piratage découlent d’un manque d’accès plutôt que par le fais que les gens ne veulent pas payer. Je ne sais pas à quel point c’est vrai. Je ne le fais pas. Je ne fais plus de piratage. Il fut un temps où je le faisais et c’était principalement… D’abord, c’était le plaisir de le faire quand ç’a commencé, c’était de l’expérimentation. C’était intéressant mais c’est à cause de ce qui n’était pas disponible. Pendant un certain temps, nous avons travaillé avec ESPN, et ils faisaient des recherches sur comment le piratage nuisait à leurs affaires. J’ai constaté qu’une conséquence non prévue de leurs recherches a été d’éclairer leur stratégie de programmation, au lieu d’être une question de sécurité; ils ont réalisé que cela nous donne davantage d’information sur les endroits où il faudrait placer telle chose, plutôt que chercher à trouver quoi faire pour éviter le piratage.
Greg: David, voulez-vous parler de la façon dont le piratage touche à Shomi ou comment il a encouragé le lancement de Shomi?
David: Vous avez mentionné BitTorrent. J’ai mentionné que je ne peux pas faire mieux que la gratuité, et je ne peux pas commenter sur ce qui est légal ou illégal. C’est la réalité… ce n’est pas seulement l’industrie de la vidéo, c’est dans plusieurs industries. Nous pourrions parler de l’industrie de la musique ou de n’importe quelle industrie où les gens peuvent faire du piratage ou obtenir un accès gratuit. La meilleure façon de lutter contre cela est d’offrir un bon rapport qualité-prix. Quand iTunes a commencé, nous pourrions obtenir des chansons pour 99 cents. C’était vraiment abordable et il y avait un excellent choix. Quand on pense au modèle comme Shomi, nous offrons 18 000 émissions. Et pas simplement Shomi, ou Netflix ou Crave; ils offrent un excellent produit pour ce que les gens sont prêts à payer et c’est une grande qualité de production. C’est du contenu qui est regardé, c’est du contenu que les gens connaissent et apprécient, et c’est pour un coût mensuel peu élevé. À mon avis, la meilleure façon de lutter contre le piratage, c’est d’offrir aux consommateurs un produit avec un bon rapport qualité-prix. Y a-t-il d’autres façons d’y parvenir? Je ne sais pas… Je me demande simplement comment pouvons-nous aborder l’enjeu commercial dont vous parlez.
Question: Bon, alors je voulais juste dire que j’aime vraiment Shomi. Parce que j’aime beaucoup Jane the Virgin et Empire. Un grand adepte. Mais je veux lier cela au contenu canadien et à la découvrabilité. Vous avez dit que vous mettez principalement l’accent sur le marché canadien. Alors, avez-vous des stratégies particulières que vous utilisez chez Shomi pour promouvoir nos émissions canadiennes? Si oui, quel est lien par rapport au simple abonné du câble? Est-ce que ça à aide à promouvoir ce que vous présentez sur Shomi, est-ce que ça contribue aux cotes d’écoute par rapport à la présentation de vos émissions canadiennes à la télévision linéaire?
David: Je vous remercie pour l’appui. J’apprécie. Il faut que j’obtienne votre nom tantôt. Une des choses dont nous sommes très fiers, c’est que 30 p. 100 de notre contenu est canadien. Et cela ne veut pas juste dire du talent canadien; cela peut être produit au Canada. Mais peu importe la façon d’analyser cela, nous avons beaucoup de contenu canadien. Il est difficile de voir comment cela affecte les cotes d’écoute ou le nombre de téléspectateurs abonnés au câble, je ne peux répondre à cela car cela est fonction du radiodiffuseur. Mais pour nous, nous mettons simplement l’accent sur le bon contenu; cela étant, nous sommes un service canadien, nous présentons des émissions réalisées par des Canadiens, pour les Canadiens, alors nous sommes fiers d’avoir 30 p. 100 de contenu canadien. À mon avis, c’est de l’excellent contenu. Je ne pense pas à : « Oh, nous devons faire cela parce que c’est du contenu canadien. » C’est tout simplement de l’excellent contenu et c’est ainsi que nous voyons les choses.
Greg: Nous ne savons pas vraiment ce que le gros joueur, Netflix, possède en termes de contenu canadien. À moins que nous ayons fait une vérification et sommes passés à travers tous les titres individuels. Les deux que je connais vraiment sont Trailer Park Boys et In Between, je suppose. S’il y en a d’autre, dites-le, je ne sais pas vraiment. Degrassi, c’est vrai! Une fois, j’ai fait une recherche et j’ai vu quelque chose appelé Helicopter Canada, quelque chose qui a été fait dans les années 1960… Expo 67, et c’est vraiment juste une heure à prendre des images du pays en 1967 à partir d’un hélicoptère. Vous pouvez le rechercher et c’est intéressant à regarder. Il suffit de reculer dans le temps un peu. Enfin… Nous ne savons pas à quel point Netflix contribue vraiment à l’industrie par ce qu’ils achètent au Canada car ils ne nous le diront pas. Le Conseil a essayé de le leur faire dire mais cela ne s’est pas très bien passé. Quelqu’un a-t-il regardé les instances de Parlons télé? Le contenu canadien, la promotion du contenu canadien, c’est évidemment un défi.
David: Et c’est drôle, vous avez mentionné l’émission In Between et qui a été présentée en première sur Shomi avant que ce soit le cas sur Netflix. Netflix a choisi un moment de diffusion plus tardif, donc je pourrais probablement dire que nous étions la première fenêtre. Cela a été un très bon partenariat entre nous et Rogers aussi.
Question: J’étais curieux de connaître votre opinion sur… Pour moi, passer la plupart de mon temps dans un espace numérique… je vois les choses comme étant de plus en plus par créneau et à l’échelle mondiale. C’est donc très intéressant de vous entendre dire que nous voulons dominer avec le contenu canadien. Et donc je suis juste curieux de savoir vers où vous pensez que ces choses vont aller. Pensez-vous que ce sera : « Je ne peux plus gérer mes 40 abonnements » et est-ce que Shomi pourraient songer à acquérir ces créneaux particuliers à long terme? Je suis simplement curieux de connaître votre avis à ce sujet.
David: Alors, quand vous dites des créneaux particuliers, vous ne parlez pas de marchés géographiques, vous parlez de marchés de contenu?
Question: Oui, par exemple, Gaia. Gaia, ce n’est que du yoga. Autrefois, c’était My Yoga Online et maintenant, ce sont des documentaires holistiques, et ce genre de chose, mais c’est vraiment destiné à un créneau particulier avec un contenu particulier.
David: Donc, encore une fois, je ne peux parler que de Shomi, mais vous soulevez un point intéressant. Une des choses sur lesquelles nous nous concentrons, nous sommes un service de divertissement général. Ainsi, la façon facile de répondre à votre question, c’est que nous avons des genres comme la comédie ou le drame, nous avons de l’indie. Et nous faisons cela, donc mon objectif d’avoir beaucoup d’actifs, c’est afin d’avoir quelque chose pour tout le monde. La clé de la découvrabilité, c’est que les gens sachent que ça existe et de les diriger, une fois qu’ils… sont venus à Shomi pour regarder quelque chose, faire en sorte qu’ils trouvent ce qu’ils veulent regarder. Vous posez une question plus large qui est « comment cela va-t-il évoluer? ». Comment le marché va-t-il évoluer? Je peux regarder nos voisins du Sud; vous voyez la prolifération de leurs petits services qui coûtent moins cher et ont tendance à se concentrer davantage sur des genres en particulier. Nous voyons un peu de cela au Canada. Ce n’est pas aussi répandu. C’est un plus petit marché. Pour Shomi, en particulier, nous visons à avoir un service de divertissement très général, mais je suis aussi réaliste et je sais que pour certaines choses, ce sera mieux ailleurs. C’est l’exemple facile, mais je vais l’utiliser, le sport. Donc, Shomi n’est pas dans le sport. Il y a d’autres endroits et ils peuvent être en direct. Il y a quelques application pour la télévision en direct maintenant qui font du sport, mais ce n’est pas notre zone. Alors, verrez-vous d’autres types de produits ou de forfaits qui conviennent à ce genre en particulier? Voilà un exemple facile à utiliser. Je pense qu’il y en aura probablement. Est-ce que ce sera plus limité qu’aux États-Unis? Difficile à dire, mais je pense que cela va évoluer. Pour nous, mon objectif est d’être en mesure d’élargir le genre mais à l’intérieur de notre terrain de jeu.
Greg: Est-ce que vous utilisez les médias sociaux pour concevoir les différents genres? Avez-vous une page Facebook Shomi pour un genre, ou une chaîne Snapchat pour un ensemble de genres différents? Avec différentes chaînes qui servent tout cela?… Pour essayer de rassembler tous ces différents groupes de téléspectateurs en un seul endroit et de les diriger vers le contenu que vous avez sur Shomi…Si ce sont des adeptes de films d’horreur, ou de dramatiques, ou peu importe ce que vous possédez…
David: Et donc, j’ai dit que pour nous, il y a beaucoup de cela qui va tourner autour d’une émission en particulier. Je vais vous donner un autre exemple. Nous avons parlé de Enfield Haunting qui a été programmée autour de l’Halloween et beaucoup de… Vous pouvez poser des jalons ou des repères saisonniers ou certaines choses sur le calendrier du contenu pour mener… Nous avons présenté en première une émission intitulée Mr. Robot, une série primée… Nous avons utilisé certains des canaux… La façon dont nous avons fait la promotion de cette émission… Je ne suis pas sûr si les gens sont des adeptes de Mr. Robot, mais la façon de mettre en marché ce genre d’émission est très différente de la façon d’agir pour une émission comme Enfield Haunting. Ainsi, les réseaux sociaux que nous avons utilisés étaient un peu différents, le ton de notre publicité ou de notre promotion était différent et je pense que nous attirons les gens de cette façon. Alors, ça tient beaucoup plus à l’émission ou au genre spécifique plutôt que de faire quelque chose d’une manière globale. Mais pour nous, c’est la façon de faire pour s’assurer que les bons clients, les bons téléspectateurs, les bons abonnés voient les émissions qu’ils veulent regarder.
Greg: Je pense que vous avez fait un peu de travail sur les médias sociaux, sur la façon dont les gens font leurs propres choix parmi toutes ces listes de genres et trouvent le contenu entre eux. Quelles sont les chances que cela soit une recherche globale pour tout?
Natalie: Je n’ai pas fait la recherche moi-même mais je travaillais avec un étudiant diplômé que je ne vois plus. Il a obtenu son diplôme, il est parti, et je ne cessais de demander pour lire sa thèse parce que sa thèse portait précisément sur les médias sociaux, essentiellement le fonctionnement dans les chaînes de valeur. Et donc si vous pensez à toutes ces différentes fonctions de la chaîne de valeur dans l’ensemble du secteur, cette idée que les recommandations, la découverte… La recherche et la découverte, c’était l’expression passe-partout pour cet aspect. Qui va assurer cette fonction et comment cela va-t-il s’insérer dans la chaîne de valeur? Sa thèse portait sur les médias sociaux qui joueraient ce rôle, ce qui est différent des médias sociaux en tant que plateforme de distribution et… Je ne peux pas vous en dire plus, sinon qu’il avait fait beaucoup de recherche sur le sujet, assez pour suggérer que c’était une tendance importante; et j’ai essayé et essayé à nouveau avant de venir à cette conférence afin d’avoir plus de viande, mais malheureusement, ce n’est pas le cas.
Greg: Y avait-il une autre question? J’ai vu le micro aller par-là. Non? D’accord. Parlons des producteurs un peu. J’ai une question qui est un peu compliquée, donc j’espère que vous arriverez à me suivre. Il y a quelques années, l’industrie alimentaire a changé la façon dont elle offre les produits au consommateur. Ils ont introduit beaucoup de plats préparés et ils ont retiré beaucoup de produits emballés. Alors qu’ils avaient 15 marques de beurre d’arachide, maintenant ils en ont cinq. Donc, ce n’est pas bon pour les producteurs, sauf pour les cinq marques de beurre d’arachide; mais ce qu’ils disent, c’est alors qu’ils ont coupé leur coût pour ce qui est de la quantité de beurre d’arachide qu’ils avaient à acheter, le volume des ventes a en fait augmenté parce qu’il y a moins de choix. Ils ont constaté qu’il y avait moins de choix, et il y a eu aussi des études universitaires qui ont été faites à ce sujet. Les gens ont moins de choix, ce qui les aide à choisir et à acheter du beurre d’arachide. Donc, ce n’est pas vraiment super pour les producteurs de beurre d’arachide dont le produit a disparu des étagères, mais voyez-vous… Avec tout ce choix massif, il y a plus de possibilités pour les téléspectateurs, et potentiellement plus de possibilités pour les producteurs; est-ce assommant? Est-ce que ce sera assommant? Y aura-t-il… Il y a beaucoup de choix maintenant, mais est-ce que ce sera le cas dans quelque temps?
Natalie: Je vais commencer. Je vais vous donner une réponse plus folle, plus abstraite, et vous pourrez lui donner une réponse plus réaliste. Ceci est une discussion intéressante que j’ai eue avec quelques-uns des étudiants au laboratoire des médias qui découvraient de nouvelles interfaces, en particulier autour de la recherche et de la découverte. Ils ont créé du matériel et des logiciels très intéressants qui impliquaient un truc en forme de dôme avec différentes façons d’interagir avec vos mains et c’était tout… Et ça intégrait tous ces logiciels qui tenaient compte de toutes les différentes personnes dans la salle, la famille, le groupe d’amis, qui essayaient de décider de ce qu’ils allaient regarder, et à la fin de tout cela, j’ai dit : « Votre expérience télé est maintenant le processus de décider ce que vous allez regarder, dans les faits ce n’est pas de regarder quelque chose en soit. Vous avez créé une expérience incroyablement riche, et amusante pour ce qui est de tout ce choix… »Je finis rarement par regarder quelque chose moi-même parce que je vais passer une heure… Netflix, je vais essayer Hulu, non, je vais essayer Amazon. Je vais voir ce qu’il y a à HBO puis, oh il y a quelque chose ici, et je paye pour cela, ou peut-être que c’est sur Netflix, et après une heure et demie à regarder les bandes annonces et tout le reste, je suis fatiguée et je vais me coucher. Je n’ai rien regardé, mais j’ai eu cette expérience incroyable. Et il y a différents exemples dans la culture populaire que j’utilise pour tenter d’expliquer cela aux étudiants. Il y a cette merveilleuse scène dans Hannah et ses sœurs… le personnage de vieil homme de Max Von Sydow a un caractère grognon et il est à la maison à regarder la télévision pendant que sa petite amie est sortie parce qu’elle a une liaison. Il est assis là et il décrit son expérience à zapper d’une chaîne à l’autre, et cela a été son expérience. Il n’a rien regardé. Il a tout regardé. Juste des petites bribes ici et là. Donc, vous savez que beaucoup de gens parlent de cette idée de la découvrabilité, ils n’utilisent pas ce terme, mais le processus de découverte du contenu constitue l’expérience. Et pouvez-vous construire un modèle d’affaires autour de cela et en fait Netflix… Ou était-ce Onion, qui est un nouveau site satirique, qui a fait une fausse histoire à propos d’une nouvelle émission de Netflix, comment cela s’appelait-il, 5 $ par mois pour un programme de navigation, 5 $ par mois et tout ce que vous faites, c’est de zapper. Et ç’a touché quelque chose de très juste parce que je pense que pour la plupart des gens, y compris moi-même, c’est devenu l’expérience, tout simplement essayer de déterminer ce qu’ils vont regarder, puis ces étudiants de laboratoire des médias en ont fait un jeu. Ce n’était pas leur intention, mais cela a été mon observation, soutenue par beaucoup de données qui commençaient à apparaître dans la presse à propos de l’état des choses, du temps que vous passez à recevoir des recommandations, à regarder des bandes annonces, à essayer de décider, pour finalement regarder seulement une partie de contenu.
David: Je vais prendre cela et je vais essayer … Je pense que l’une des choses, si je regarde en termes de trois groupes d’audience, les téléspectateurs, les distributeurs comme Shomi, et les producteurs comme les producteurs de beurre d’arachide. Je finirai avec cela. Par rapport à ce que vous avez dit Natalie, le fait que vous pouvez maintenant chercher des choses, que c’est une expérience et que c’est amusant, cela montre qu’il y a beaucoup plus de choix. Pour moi, c’est pour les clients ou les abonnés ou les téléspectateurs, parce que si vous donnez aux gens beaucoup plus de choses à regarder et beaucoup plus de choix, inévitablement, je pense que c’est une bonne chose. Et certaines personnes peuvent aimer l’expérience, certaines personnes peuvent préférer qu’on leur réfère des choses. Certaines personnes peuvent aimer la notion de découvrabilité, de plonger là-dedans et de regarder des choses. Je pense qu’au bout du compte, plus vous offrez de choix aux clients, le mieux c’est. Pour les distributeurs, le fait qu’ils aient plus de contenu, de toute évidence, est une bonne chose à mon avis. Chez Shomi, plus nous pouvons en offrir à quelqu’un pour son 8,99 $, le mieux c’est, et cela s’applique aussi à tous mes concurrents – plus nous pouvons offrir de choix, dans tous les différents genres, voilà qui est une très bonne chose. Lorsqu’on parle des producteurs, je pense qu’implicitement dans votre question on entend : « Est-ce bon ou mauvais pour eux? » Donc, si je devais me mettre dans la peau d’un producteur, quel que soit le genre de contenu, mis à part son contenu haut de gamme, si c’est du contenu généré par l’utilisateur, je pense à un certain nombre de choses, et ce n’est que mon avis, mais tout d’abord, puis-je vendre mon contenu? Puis-je le monétiser? Puis-je faire de l’argent avec cela? Si quelqu’un achète cela, va-t-il me laisser faire le genre de programme que je veux faire, puis va-t-il aller chercher un vaste auditoire? Est-ce que les gens vont le regarder? Est-ce que ça va attirer un vaste auditoire? Donc, si je suis un producteur, je pense que le modèle de programmation optimale fonctionne très bien pour eux, les gens ont donc plus de possibilités pour regarder les choses. Notre auditoire est important. L’auditoire de Netflix est important. Plus ce contenu va chercher de gens, le mieux c’est pour les producteurs. Est-ce que les gens achètent leur contenu? Il y a plus d’acheteurs sur le marché, ce qui clairement est une bonne chose pour les producteurs. Et puis il y a l’autre Question: si vous êtes un producteur de contenu, vous voulez être en mesure de produire le contenu que vous voulez; maintenant, si vous faites quelque chose dans un mode « généré par les utilisateurs », même ces normes se sont améliorées. Avant c’était une petite caméra sur votre ordinateur; maintenant, à coût très peu élevé, vous pouvez produire du contenu de grande qualité, et plus vous avez de distributeurs, plus ils vous permettent de créer le contenu que vous voulez, c’est une bonne chose pour les producteurs. Donc, je dirais d’accord aux trois volets.
Greg: Comment les producteurs s’assurent-ils qu’on mousse leur contenu chez Shomi ou qu’on en fasse la promotion? Comment travaillez-vous avec eux pour faire en sorte qu’ils fassent une émission au Canada? Vous travaillez avec eux, vous distribuez leur contenu. Comment vous assurez-vous qu’il y ait un buzz pour ainsi dire afin que les gens aillent vers Shomi, puis… Voici où ça se trouve, voici notre nouveau matériel. Comment travaillez-vous avec eux ou que dites-vous aux producteurs?
David: Alors, en ce qui concerne les producteurs, que ce soit un film ou une série, nous avons plusieurs mécanismes de promotion typiques sur notre site. Que ce soit… Quelque chose en vedette dans notre collection, est-ce dans une collection comme Super Series, ou 10 films que vous n’avez probablement pas vu mais que vous devriez voir… Ce sont certainement des moyens que nous pouvons utiliser pour mousser le contenu auprès des abonnés. Certaines des choses que j’ai mentionnées en termes de promotion sur Facebook… Beaucoup de ce que nous faisons est axé sur le contenu de notre serveur. Je suis très fier de l’image de marque que nous avons. Nous avons fait du bon travail avec la construction de notre marque. Allure et convivialité sont là. Mais tout tourne autour de notre contenu. En grande partie, que ce soit Mr. Robot, et maintenant nous présentons Mad Dogs et une formule intitulée Playing House, ou Odd Mom Out qui vient tout juste d’être présentée en première… en grande partie nous proposons le contenu de notre service. Je suis aussi réaliste par rapport au fait que les gens vont regarder, ils vont utiliser mon service s’il y a le contenu qu’ils veulent regarder. Donc, beaucoup de ce que nous faisons, pas seulement sur notre site, mais sur le marché, tourne autour du fait de mettre le contenu en vedette, de le promouvoir ou de le commercialiser.
Greg: D’accord. Combien de temps nous reste-t-il? Dix minutes? Génial. D’autres questions de la salle? Une juste ici. Le micro s’en vient.
Question: Donc la question, David, à propos de l’exclusivité du contenu. Y a-t-il des chances qu’au cours des prochaines années, une série particulière ne va être disponible que sur un seul service par opposition à différents services?
David: Dans l’esprit de ce qu’a dit Natalie, je m’interrogerais à ce propos, mais je vais parler en prenant l’angle de Shomi. Au Canada, beaucoup… je devrais dire au Canada, les émissions en exclusivité, vous devez venir chez Shomi pour les regarder. Ainsi, une série comme Mad Dogs, vous ne pouvez pas la regarder dans ce pays particulier, à cette heure particulière, ce qui signifie que nous avons des choses appelées fenêtres de souscription … Mad Dogs, vous devez voir cela sur Shomi donc je pense que dans une certaine mesure, nous sommes déjà là. Est-ce que les choses vont évoluer, où toutes les émissions seront présentées en mode exclusif? Je pense que vous voyez cela se produire jusqu’à un certain degré avec certains de nos concurrents déjà. Je pense que ça va évoluer… Je dirais que c’est déjà là dans une certaine mesure. Est-ce que ce sera plus prononcé? C’est à voir. Je pense qu’on le voit déjà. À quel point ce sera plus prononcé? Cela peut être fonction des joueurs sur le marché et d’autres joueurs en parallèle… Appelons cela la chaîne de valeur avec des fenêtres différentes… Je pense que s’ils doivent distribuer dans d’autres fenêtres, si certains distributeurs vont distribuer dans d’autres fenêtres, c’est à eux de décider… Pour moi, c’est un peu plus facile parce que je suis concentré sur un pays et une fenêtre spécifique, et c’est important lorsque les gens voient ce contenu, que ce soit Mad Dogs, Mr. Robot ou Jane the Virgin, qu’ils doivent utiliser mon service pour le voir.
Greg: Est-ce que cela n’est pas aussi un peu fonction du titre? Parce que pour Empire, vous avez l’exclusivité au Canada mais est-ce que ça ne traverse pas un peu la frontière parce que vous l’avez sur Fox et sans le câble?
David: Bien sûr, bien sûr, il y a une composante de diffusion pour cela aussi. Mais encore une fois, c’est ce dont je parlais… Il y a des gens qui vont regarder cela en direct et c’est super. Pour moi, beaucoup de gens vont vouloir se rattraper sur ce point. Pour moi, en fait c’est une relation symbiotique plutôt que cannibalique. Une des choses que nous avons trouvées avec Empire, c’est que ç’a été très bon pour nous. Mais je suis heureux qu’il y ait eu une composante de diffusion. Non seulement parce que les gens pouvaient le voir, ou comment ils voulaient le voir, mais cela aide au marketing et à la promotion… plus il y a d’endroits où on en fait la promotion, alors ça va… Vous avez entendu l’expression « tout le monde peut profiter de l’occasion », je crois effectivement à cela. Et voilà pourquoi je pense que plusieurs de ces services, comme ceux de Shomi, sont effectivement un complément à la diffusion traditionnelle, à la diffusion linéaire, ils ne la concurrencent pas.
Natalie: Cela concerne essentiellement les États-Unis parce que c’est là où se fait ma recherche, mais le système de fenêtres, comme vous le savez, devient très complexe, très compliqué, et vous obtenez de plus en plus de fenêtres. Et donc, si vous pensez, en particulier, au milieu de la distribution en ligne comme une extension ou un complément au traditionnel, c’est une fenêtre de souscription, ou une série de fenêtres de souscription mais ils… Tout le monde dit que les fenêtres se réduisent, elles se rétrécissent, mais en même temps, il y en a plus. Et le contenu se promène ici et là… Ainsi, le marché de la souscription a ses propres rapports de force… Le marché en ligne a pris du marché des petits réseaux par câble traditionnels, qui étaient les fenêtres de souscription pour les réseaux plus importants… cette part de marché a été perdue au profit de la vidéo en ligne. En même temps, il y a davantage de petits réseaux par câble qui émergent et qui font concurrence en ligne. Il y a tous ces petits rapports de force à mesure que vous découpez cet espace. Fondamentalement, à chaque fois que vous pouvez redistribuer votre contenu, c’est une nouvelle fenêtre exclusive parce que c’est exclusif à cette fenêtre et vous obtenez donc plus de fenêtres. Donc, c’est assez confus… Pour moi, en tant qu’universitaire, je peux établir un portrait et dire « wow, c’est vraiment amusant. » Si vous êtes quelqu’un comme vous, que vous devez comprendre ce système et prendre des décisions à ce sujet… Je pense que c’est vraiment déroutant.
Greg: Nous avons une autre question, là.
Question: Bonjour, je m’appelle Yonas et je travaille chez Telus. Je suis vraiment intéressé par la différence entre les services d’abonnement de musique et ceux de la télévision ou des services de cinéma ou audiovisuels, peu importe comment vous voulez les appeler, et de manière anecdotique, j’ai l’impression que beaucoup plus de gens dans le milieu de la télé, du cinéma acceptent ce niveau de prix de 6,99 $, 7,99 $, 8,99$, 9,99 $, comme un niveau de prix acceptable. Du côté de la musique, cependant, je me sens comme beaucoup de gens qui disent : « Wo, 9,99 $ pour Spotify, c’est un peu cher. » Encore une fois, ceci est totalement anecdotique. Pouvez-vous partager quelques idées à ce sujet?
Greg: Peut-être c’est la raison pour laquelle Spotify va faire dans la vidéo. J’ai lu cela aussi.
David: Vous parlez de services de musique, l’une des choses que je pourrais dire, c’est le modèle de buffet à volonté, ce n’est pas juste… Vous faites allusion à cela, mais ça ne concerne pas seulement la vidéo. Ça s’applique à la musique, aux magazines, à un service appelé Texture, si vous voulez lire toutes sortes de périodiques. Je pense… Le cheval n’a pas seulement quitté l’écurie, il est dans la course et cours déjà autour de la piste. Les gens préfèrent payer une petite somme d’argent pour un mois ou sur une base annuelle, ils peuvent obtenir beaucoup de contenu. Une différence que je dirais entre la musique et la vidéo, c’est qu’avec la musique, un Spotify ou Beats Musique ou Pandora, un modèle légèrement différent, mais avec ces services, vous retrouvez souvent beaucoup du même contenu entre ces services, donc je ne sais pas si vous avez besoin de plusieurs d’entre eux. Avec la vidéo, c’est très différent. J’ai mentionné que 70 p. 100 du contenu de notre service est exclusif, de sorte que vous devez avoir Shomi. De la même manière que quelque chose est sur un autre service, vous devez avoir ce service. Voilà une grande différence à cet égard. Mais je pense que la notion d’obtenir une valeur réelle, je pense que cela a créé ce modèle, comment l’appelle-t-on, l’écoute compulsive? Vous pouvez écouter votre musique de manière compulsive, vous pouvez lire vos magazines ou vos périodiques de manière compulsive, mais je pense que la chose la plus importante pour moi, c’est que cela a créé une nouvelle façon de consommer tout type de contenu et voilà pourquoi je pense que Spotify a vraiment bien fait. Ils ont aussi un modèle axé sur le soutien publicitaire où vous n’avez pas à payer un abonnement. Cela nous ramène à mon idée qu’il est difficile de battre la gratuité, mais ils ont fait les deux.
Greg: Eh bien, l’audio occupe un espace différent dans le cerveau. C’est vrai. Vous pouvez travailler. Vous pouvez conduire tout en écoutant de la musique, et cela a toujours été gratuit à la radio. C’est autre chose de penser à la vidéo par rapport à l’audio où je pense… J’ai lu un chercheur – pour appuyer mon point – que l’audio a moins de valeur dans l’esprit de la plupart des consommateurs et ils sont moins disposés à payer pour cela.
Natalie: Et la télévision traditionnelle, ils ont mis… La télévision linéaire est devenue plus comme la radio pour un grand nombre de personnes. C’est comme un bruit de fond. Ce n’est pas comme si vous écoutez une série de manière compulsive, qui vous prend totalement. Vous allumez simplement la télé et c’est là, en arrière-plan, comme la musique, comme la radio.
Greg: Exactement. J’ai regardé de nombreuses parties de hockey et de basketball avec mon ordinateur portable en fonction devant moi. Les annonceurs vous font apparaître des fenêtres contextuelles avec leurs voix plus fortes, et puis vous retournez à ce que vous regardiez. Quoi qu’il en soit, voilà comment je fonctionne. Drew, vous avez une autre question, prenez le micro derrière vous.
Question: C’est une conversation intéressante, comparer les abonnements, la radio, la télévision et la musique parce que, à certains égards, le contenu, lui-même, va… Il est un peu plus jetable. Vous pourriez avoir 10 disques et probablement les écouter pendant des mois, et vous êtes satisfait ou comme je dirais, vous pourriez donner à quelqu’un 10 séries… La TV n’est pas aussi jetable, mais en général, à l’exception de mes enfants, vous ne regardez pas le même épisode encore et encore. La question que je pose est de savoir comment cela affecte-t-il un service par abonnement où vous avez constamment à trouver ce qui est nouveau et de quelle manière, et avec le niveau de prix en tête, comment cela va-t-il évoluer dans un avenir proche? Vous ne pouvez pas augmenter le prix, mais vous devez essayer de trouver ces succès.
David: C’est une bonne question. Une des choses sur laquelle nous nous concentrons… les licences et le contenu, mais ce que nous programmons est important. Donc, il est impératif que nous ayons un très bon contenu. Nous avons une petite équipe de contenu très passionnée, une équipe de contenu très expérimentée qui est à la recherche, non seulement de ce qui est populaire en ce moment, que ce soit Empire, Jane the Virgin ou autre, mais aussi de ce qui à l’avenir pourrait être populaire. L’autre réponse à votre question est ce à quoi nous avons fait allusion un peu… Comment montrer aux gens ces nouvelles choses. Comment pouvons-nous les aider à découvrir ces nouvelles choses sur nos services? Que ce soit un Mr. Robot ou une série appelée Mad Dogs ou quelque chose appelé Playing House. Tout le monde sait ce que sont les Empire de ce monde, ou ce que sont les Modern Family, et bien sûr, ces émissions attirent beaucoup de téléspectateurs; mais beaucoup de gens se tournent vers nous pour savoir ce qu’ils devraient regarder – quelles sont les choses que nous ne connaissons pas? Nous avons des catégories, que vous pouvez aimer, que vous pouvez adorer, et nous y apportons également un élément humain. Une des choses qui a connu beaucoup de succès chez nous, quand nous pensons à ce que nous programmons, ça vient de notre personnel ou des gens qui regardent, nous regardons chaque élément de contenu qui se trouve sur notre service, et nous avons une collection par exemple qui dira : « C’est un échantillon de Super Series » ou de My family to yours, qui est littéralement programmé par notre chef de contenu et ses deux enfants. Une des choses que je trouve intéressante, je ne savais pas le succès que cela connaîtrait, mais les gens aiment le fait qu’ils peuvent consulter nos services et voir qu’une vraie famille a aimé ce spectacle, et je vais probablement aimer cela, moi aussi. Ils peuvent aimer ou ne pas aimer, mais cela va certainement les attirer. Parce qu’ils voient que la commercialisation, que la promotion est différente, et il y a un élément humain qui s’y rattache. Voilà l’une des choses dont nous parlons, la différenciation, et c’est certainement un élément sur lequel nous nous concentrons; nous essayons d’apporter un élément humain à notre présentation de contenu.
Greg: Ça ne peut pas toujours être des algorithmes?
David: Les algorithmes sont très bien aussi, mais nous y apportons un morceau plus humain.
Greg: On vient de me dire que nous n’avons plus de temps. Merci à tous pour toutes les questions. Merci aux panélistes, Natalie et David.
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