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Des représentants d’organismes de réglementation internationaux et des experts discutent de façon franche et concrète des pratiques exemplaires en matière de réglementation à l’échelle mondiale. Ils abordent des sujets comme les approches réglementaires et non réglementaires de la découvrabilité et font état des réussites, des difficultés et des leçons apprises.
La réglementation des médias au Canada est un processus de conciliation. Traditionnellement, les gouvernements de partout dans le monde ont réglementé les médias à l’aide de politiques publiques, comme des primes et des avantages fiscaux, afin de protéger le contenu local contre le libre jeu du marché. Bon nombre de régions dans le monde ont toujours peur de perdre les voix autochtones et de ne plus y avoir accès si aucune réglementation des médias n’est en place pour favoriser l’équité. Avec le développement de médias sur des plateformes de services par contournement non linéaires, la réglementation des nouveaux médias est de plus en plus complexe. Les médias numériques et Internet ont transformé l’espace réservé au contenu, améliorant la découvrabilité des médias. Mais avec ce développement, le contenu a tendance à devenir plus mondial et moins local. Toutefois, les organismes de réglementation des médias, en plus de protéger la diversité locale, ne peuvent faire fi des anciens utilisateurs et des anciennes plateformes. Qui plus est, au Canada, les organismes de réglementation des médias doivent prédire l’évolution des médias. Tout cela vient changer radicalement le rôle du gouvernement dans le domaine de la réglementation des médias : il porte davantage sur l’éducation que la réglementation; et sur la promotion que la protection.
Vice-présidente et Agente des politiques et de recherche en chef au Multicultural Media, Telecom and Internet Council (MMTC)
« Voici l’occasion de parler de la question de la découvrabilité davantage depuis une perspective de politique publique. Le rôle que devrait ou non avoir, dans ce domaine, les gouvernements, les organismes de réglementation pour préserver le bien public qui nous préoccupe généralement. »
« Nous ne hélons plus le taxi, nous l’appelons au moyen de nos appareils mobiles. »
« Rendre le contenu accessible aux personnes handicapées [au moyen] du sous-titrage codé, du langage des signes mexicain, etc. [est] un autre aspect important de la découvrabilité »
« Quoi d’autre? Que regardent les Mexicains, par exemple, en matière de télévision payante? Mises à part les chaînes de télévision, les plus regardées sont Fox, TNT, Discovery Channel, Fox Sports et Golden Movies. »
« Le Mexique est un pays tellement riche en matière de culture, de nourriture, d’histoire, d’archéologie, d’anthropologie, qu’il doit y avoir un moyen de produire et de rentabiliser son contenu local en exploitant cette richesse culturelle. »
« Plus d’une fois à la maison, j’ai dit à ma mère, qui avait plus de 600 chaînes parmi lesquelles choisir, “qu’est-ce qui se passe?” et elle m’a répondu “je joue au Solitaire parce qu’il n’y a rien à regarder.” Et je lui ai alors dit “tu as plus de 600 chaînes” et elle de me répondre “Rien d’intéressant”. On entend ça souvent, tout particulièrement dans les communautés où j’ai grandi, où l’espagnol est la langue maternelle, dans les communautés asiatiques. Il arrive souvent que l’on entende “Rien à la télévision ne correspond à mes intérêts.” »
« Même s’il s’agit d’un média de masse axé sur la demande des consommateurs et donc, souvent, sur la demande majoritaire pour certaines choses… nous devons trouver une place pour la diversité, la diversité des langues, le caractère ethnique. »
« L’équilibre, lorsqu’il s’agit de tenir compte des besoins…de plus de 320 millions de personnes, d’environ 50 millions de personnes handicapées, vous comptez le nombre croissant de différences, les différences régionales, etc. C’est difficile. En tant qu’organisme de réglementation, vous essayez d’être à l’avant-garde ou bien de suivre le rythme des changements ou de ces trajectoires évolutives. »
« [Nous demandons,] “Comment faire pour qu’il y ait une plus grande diversité en matière de propriété, etc.?“ D’un point de vue réglementaire et politique, c’est honnêtement un véritable défi.” »
Intervenant 1: Nous sommes prêts.
Jean-Pierre: D’accord.
Bonjour tout le monde. Ça me fait plaisir de vous voir. Je serai le modérateur de cette table ronde. Je suis très heureux d’être ici. J’ai l’intention de faire une brève présentation des membres de la table. Je vais le faire en termes généraux parce que vous pouvez avoir accès à leur bio sur le site Web. Je peux vous dire que c’est un vrai privilège d’être le modérateur de cette table ronde, avec trois femmes remarquables et influentes. C’est vraiment bien. (Applaudissements) Nous ne sommes certainement pas à une audience de télécommunications au CRTC.
Adriana: Certainement pas.
Jean-Pierre: Notre première panéliste est Adriana Labardini, qui est conseillère à l’Institut fédéral des télécommunications au Mexique. Elle est avocate de formation. Très respectée, elle possède un très long parcours dans le domaine de la protection des consommateurs et des droits des utilisateurs. Elle a obtenu une maîtrise en droit et est une boursière Fulbright. Nous sommes très, très heureux qu’elle ait fait tout ce chemin pour venir à Toronto pour cet événement.
Adriana: Je vous remercie.
Jean-Pierre: Notre deuxième oratrice est évidemment très bien connue par plusieurs d’entre nous, nous avons eu l’occasion d’échanger. Elle est venue nous rendre visite au CRTC à deux ou trois occasions. Je pense qu’elle a effectivement vu deux de nos conseillers, ou deux de nos vice-présidents, et a versé un seau à glace sur leur tête. Elle a été très active sur Twitter et je pense qu’elle a vraiment beaucoup aimé…
Mignon: J’ai tellement aimé ce que j’ai fait, puis j’ai eu des ennuis parce que je l’ai mis en ligne. Les règles… enfin. J’étais tellement inspirée pour le faire, je l’ai fait moi-même.
Jean-Pierre: Absolument, absolument. Mignon Clyburn est évidemment conseillère au FCC, nommée par le président Obama. Elle en est maintenant à son deuxième mandat – félicitations. Elle a aussi été, comme vous le savez, présidente par intérim et possède une réputation enviable de longue date avec la Commission de la fonction publique en Caroline du Sud. Elle est issue du journalisme et des journaux, en raison de l’engagement de sa famille dans ce secteur, et nous sommes très, très heureux qu’elle se joigne à nous ici aujourd’hui.
Mignon: C’est un plaisir.
Jean-Pierre: Dernière, mais non la moindre : Nicol Turner-Lee, qui est vice-présidente, chef de la recherche et agente de la politique avec le Multicultural Media, Telecom and Internet Council. Elle a une biographie très impressionnante, mais comme je l’ai dit, je vais vous référer à la version écrite de sa biographie. Elle a remporté de nombreux prix. Reconnue pour le travail qu’elle a fait pour son organisation – une organisation qui a plus de trente ans, elle a travaillé avec des représentants des droits civils, des sociétés d’État, des parties prenantes en vue de la défense et de l’éducation concernant la diversité multi-ethnique dans les médias et dans la société en général.
Nicol: Bien sûr, mais j’ai seulement 20 ans. Je veux juste que ce soit clair.
Jean-Pierre: Il va sans dire, nous savons que le temps ne file pas.
L’idée ici est que nous allons avoir une conversation. Je vais donner à chaque participante l’occasion de partager quelques réflexions préliminaires sur notre sujet et ensuite nous engager dans une conversation. Je vais demander aux gens dans la salle qui veulent participer de poser leurs questions un peu plus tard, et nous allons essayer de le faire dans le cours normal des choses.
Voici une occasion de parler de la question de la découvrabilité, plus du point de vue de la politique publique. Le rôle que les gouvernements, les organismes de réglementation devraient ou ne devraient pas avoir dans ce domaine pour s’assurer que le bien public, dont nous nous préoccupons de manière générale, continue d’être présent.
En premier, je vais me tourner vers Adriana, qui va nous dire… Maintenant, certains d’entre vous ne le savent peut-être pas, mais son organisation a été créée avec un objectif très, très important de politique publique. Ils sont maintenant inscrits dans la Constitution mexicaine…
Adriana: Oui, nous le sommes.
Jean-Pierre: …comme une institution qui montre toute l’importance des médias. Les médias sont très importants. Je ne connais pas beaucoup de pays qui ont fait cela.
Adriana: Non.
Jean-Pierre: Je peux peut-être commencer par vous demander, comment ça se passe? Vous avez une nouvelle responsabilité fusionnée. Comment voyez-vous ces questions de découvrabilité de votre point de vue?
Adriana: D’accord. Merci Jean-Pierre, je vous remercie beaucoup, je remercie le CRTC pour cette merveilleuse occasion d’aborder cette très, très importante question de la découvrabilité – dans le contexte des millions de questions que nous avons eues à traiter depuis 2013, lorsque l’Institut fédéral des télécommunications, comme l’a dit Jean-Pierre, a été créé par une disposition constitutionnelle. Dans le contexte de la réforme totale et de la réforme juridique et institutionnelle entourant les télécommunications et la radiodiffusion au Mexique, où à la fois la concurrence, les services d’accès, la pluralité, la qualité, la pénétration de la large bande ont été et sont absolument nécessaires, doivent être mis de l’avant au moyen de la politique publique. La suppression des obstacles à la concurrence. Nous avons une très forte concentration des marchés, tant dans la radiodiffusion que dans les télécommunications. Bien sûr, par la réglementation, avec une
réglementation symétrique pour les titulaires de licences pour faciliter l’accès aux licences, non seulement pour la télévision commerciale et les télécommunications, mais aussi au moyen d’un système très innovant de licences. Nous mettons de l’avant des licences de radio et de télévision communautaire et autochtone qui visent les organismes sans but lucratif qui ont la volonté et qui désirent diffuser des contenus pour les communautés dans leurs propres langues régionales et ethniques, qui sont également reconnues à l’échelle nationale.
Au cours des deux dernières années, l’institut et mes collègues conseillers – c’est un conseil de sept conseillers, nommés à la suite d’un processus très concurrentiel par le président du Mexique et ratifié par le Sénat – nous avons adopté un certain nombre de règlements favorables à la concurrence. Nous ne sommes pas seulement l’organisme de réglementation pour ces deux secteurs; nous touchons aussi à l’anti-trust, l’autorité de la concurrence.
Je pense que quand il s’agit de la découvrabilité, une autre façon d’aborder la question, c’est non seulement avec des incitatifs et des outils pour les utilisateurs, mais aussi au moyen d’enquêtes post-publication, où il y a un comportement anticoncurrentiel; cela serait intéressant. Voici un exemple. Il y a quatre ans, j’ai acheté un des premiers téléviseurs intelligents, une télé Sony; la première chose que je vois est cette télécommande, toute neuve, avec une grande boîte rouge où il est inscrit « Netflix ». Eh bien, cela améliore la capacité de découvrabilité pour un seul fournisseur de services par contournement (FSC). Si j’extrapole cela à d’autres services FSC éventuels, ils pourraient avoir matière à faire une réclamation pour discrimination, qu’on cherche à les sortir du marché, par une pratique discriminatoire qui pourrait être abordée a posteriori par des procédures sur la concurrence.
Nous voulons aussi faire en sorte que le spectre… Parce qui sont les facilitateurs de toute cette abondance? Au Mexique, la première chose avant la découvrabilité, nous voulons nous assurer que tout le monde ait une option, tout le monde ait accès à un contenu abondant. Pour y parvenir, nous devons aussi faire une utilisation efficace du spectre, avec beaucoup plus de licences. Nous offrons maintenant des options pour la radio et la télévision. Il n’y a pas eu d’utilisation du spectre pendant 30 ou 40 ans.
Nous avons terminé la transition analogique en décembre dernier. Ceci a libéré 700 bandes que nous allons utiliser entièrement pour les services mobiles 4G, qui permettent également d’accéder à beaucoup plus de contenu. Nous avons fait une enquête récente au Mexique et la plupart du contenu téléchargé en ligne est téléchargé sur les appareils mobiles, et cela, dans une proportion très élevée.
Quoi d’autre? Eh bien, nous voulons aussi plus de radio communautaire, de contenu autochtone et bien sûr, un outil pour trouver ce contenu. Nous apprenons une grande leçon de nos partenaires et amis canadiens. Je veux dire, ce n’est pas facile de découvrir, non seulement le contenu commercial, mais aussi le contenu culturel et autochtone. Tout d’abord, nous avons dû faire face à toutes ces questions qui ont été longtemps laissées en plan au Mexique en raison de l’absence de concurrence, de l’expansion de la large bande, de la promotion de la multiprogrammation et de l’accessibilité.
Un autre aspect important de la découvrabilité : rendre le contenu accessible aux personnes handicapées, le sous-titrage, la langue des signes du Mexique, etc. L’une des grandes campagnes à laquelle nous avons travaillé, et Maria Lizarraga est ici avec nous, notre chef de l’unité des médias, a été l’adoption de lignes directrices pour ce que nous appelons les « droits de l’auditoire ». La loi de 2014 sur les télécom et la radiodiffusion a entrainé l’adoption d’un certain nombre de droits, bien sûr, la liberté d’information, l’accès à l’information, l’accès aux services de télécommunications en tant que services d’intérêt public, et Internet, etc.
Toujours au Mexique, un fait demeure : la télé en direct est la plus écoutée. C’est la plateforme numéro un. Parmi les 98 p. 100 de foyers qui ont au moins deux téléviseurs, 56 p. 100 de ceux-ci ont seulement la télévision en direct. Vous voyez? Oui, le câble et la télévision par satellite ont beaucoup évolué, avec environ 50 p. 100 de pénétration, mais surtout nous avons toujours un large public pour la télévision numérique et la multiprogrammation. Nous devons donc nous concentrer sur les droits de ces personnes.
Parallèlement, bien sûr, le contenu en ligne est en pleine croissance. La nouvelle loi prévoit des guides de programmation obligatoires qui doivent être accessibles, qui doivent inclure le classement ou la qualification des programmes dans l’horaire des émissions pour enfants. Nous avons également des obligations pour la télévision payante. Ils doivent aussi avoir ce guide de programmation. Nous travaillons à la mise en œuvre de ces droits des publics, qui comprennent un certain nombre de droits différents, parmi lesquels se trouve la découvrabilité.
De même, l’auditoire sur les plateformes non linéaires et en ligne est en croissance, et cela est plus difficile à traiter d’un point de vue de la politique publique. Nous examinons différentes applications où certaines tendances de contenu peuvent être trouvées, mais avouons-le, l’industrie la plus concentrée dans le monde sont les moteurs de recherche. Google a un indice, selon l’indice de concentration Hirschman Herfindahl, de 8.000. C’est l’industrie numéro un pour ce qui est de la concentration, comme l’a mentionné Eli Noam dans son dernier livre, Media Concentration around the World.
Si nous voulons aider à trouver du contenu, nous devons générer de nouveaux moteurs pour chercher le contenu local. Ce n’est pas si facile. En dépit du fait que nous avons cette abondance de contenu en ligne, la tendance est que ça devient plus mondial, moins local, en raison des économies d’échelle. Nous pourrions avoir beaucoup plus de variétés, mais pas nécessairement sur le plan du contenu local. Au Mexique, il n’y a pas de protection du contenu local. Il existe des incitatifs à inclure, dans votre radiodiffusion, des émissions locales et des productions indépendantes. On vous donne… Si vous incluez une production locale à 20 p. 100 indépendante, vous avez le droit d’augmenter le montant de la publicité par jour, c’est un incitatif, mais il n’y a pas de maximum ou de plafond pour les séries étrangères. Voilà une chose dont je ne suis pas si fière.
Les émissions pour enfants : 89 p. 100 de celles-ci sont étrangères. Même dans les chaînes de télévision publiques, 70 p. 100 des programmes pour enfants sont étrangers. Nous devons mettre en place plus d’incitatifs à produire davantage de contenu local.
D’autre part, nous sommes l’un des principaux exportateurs de télévision espagnole et mexicaine. Televisa exporte, c’est le réseau de radiodiffusion numéro un pour l’exportation en langue espagnole, et il exporte plus de 80 000 heures par an d’émissions dans plus de 72 pays. La plupart sont non hispanophones, ces émissions vont vers la Chine et l’Europe orientale. Nous sommes très bons pour l’exportation de contenu commercial. Il n’y a pas une telle chose que la promotion de la découvrabilité à l’étranger, mais ils semblent trouver le contenu parce qu’ils l’achètent partout dans le monde.
Quoi d’autre? Qu’est-ce que regardent les Mexicains, par exemple, à la télévision payante? En excluant les canaux de diffusion, les chaînes les plus regardées sont Fox, TNT, Discovery Channel, Fox Sports et Golden.
Mignon: Quel était le dernier?
Adriana: Les films de l’âge d’or du cinéma, les bons vieux classiques. Ce sont les cinq chaînes distribuées soit par câble, soit par satellite qui sont les plus consultées, après la chaîne 2, qui est la chaîne la plus regardée et qui offre principalement des productions mexicaines de feuilletons, etc.
Mignon: Avez-vous dit, « feuilletons » ou « feuilletons sérieux »?
Adriana: Y en a-t-il?
Mignon: Je ne fais que demander.
Adriana: Y at-il des feuilletons sérieux?
Alors oui, c’est un défi et nous touchons bien plus qu’à la seule réglementation. Trouver les incitatifs pour la production plus locale. Nous avons été très bien récemment dans l’industrie du cinéma, au chapitre des documentaires. Le Mexique est un pays riche sur le plan de la culture, de la nourriture, de l’histoire, de l’archéologie, de l’anthropologie; il doit y avoir un moyen de produire et de faire un contenu local profitable avec cette richesse culturelle. Nous avons, je pense… Une partie des efforts de découvrabilité devra provenir de solutions du marché en matière non linéaire. Bien sûr, nous avons un rôle à jouer; d’ailleurs, nous avons remporté un prix à Genève à l’UIT pour nos outils en vue d’aider les consommateurs à trouver la meilleure offre dans les services mobiles. Comparer les plans et les forfaits et la qualité et le prix… Nous pouvons faire de même en ce qui concerne le contenu, que ce soit pour les enfants, les adultes ou tous les différents genres de programmation. De plus, nous avons maintenant des politiques sur l’attribution des canaux qui permettent de trouver votre chaîne préférée numérique dans tout le pays, et qui facilite la chose, afin que vous ne deviez pas changer le chiffre. C’est un système de canaux virtuel ou logique.
Il s’agit là d’un aperçu dans le contexte de créer tous ces éléments facilitateurs de cette abondance et de la pluralité. Nous voulons mesurer la pluralité. Nous voulons mesurer ce que les téléspectateurs regardent. Nous avons publié un certain nombre d’études en ce qui concerne les émissions pour enfants et les tendances de la programmation en ligne. Il y a tout d’abord les films et la musique; il y a beaucoup de clips vidéo écoutés, je veux dire écoutés par des Mexicains.
Puis aborder en même temps le contenu non commercial, commercial, la découvrabilité et la concurrence, nous croyons que cela est un grand facilitateur. En outre, la télévision publique, pour laquelle nous octroyons des licences, la rendre beaucoup plus publique; et faire en sorte qu’ils ont de nouveaux critères. « Qu’est-ce que la télévision publique? » Auparavant, c’était le gouvernement, pour être honnête. Cela n’était pas de la télévision publique. Nous voulons des comités éditoriaux indépendants, la participation des citoyens; nous adoptons des lignes directrices sur ce que nous allons considérer comme de la télévision publique selon des règles de gouvernance indépendantes afin de veiller à ce que les citoyens à l’échelle locale participent à leurs médias locaux.
Jean-Pierre: Beaucoup de choses se passent, je sais, au Mexique [diaphonie 00:21:52]. Je suis encore plus honoré de constater que vous avez pris le temps de vous joindre à nous; je ne peux pas imaginer que le programme réglementaire puisse être une chose simple. J’ai des dizaines de sous-questions à déballer, mais pourquoi ne continuons-nous pas à mettre la table? Je cède la parole à Mignon. Vous savez, de toute évidence, les États-Unis, souvent l’essentiel, c’est de compter sur les forces du marché, la force de Hollywood. Pourtant, il y a la proposition de la FCC pour déverrouiller le boîtier décodeur?
Mignon: Je n’en avais pas entendu parler.
Jean-Pierre: Peut-être pourriez-vous nous dire comment vous abordez cette question de la découvrabilité?
Mignon: Merci Monsieur le Président. Une des choses, comme j’écoutais mon collègue parler, est tellement appropriée que vous ayez nommé la conférence et certains des sous-titres et des sous-thèmes, j’ai participé à la première session. Les deux choses qui sont ressorties pour moi dans ce contexte était « découvrir la découvrabilité» et que les inventions qui ont été créées ne sont plus utilisées comme prévu ou proposé. Quand je pense à ces deux courants de pensée, cela explique vraiment ce qui se passe aux États-Unis d’un point de vue réglementaire.
Indépendamment de la plateforme, quel que soit le point de vue à partir duquel nous parlons. Nous parlons davantage de contenu, et vous avez raison, Monsieur le Président, nous prenons une approche plus passive à cet égard, à l’exception notamment de la télévision en direct et ce qui concerne les enfants ou ce que nous appelons « l’heure de la famille ». Autre que cela, c’est une incroyable corne d’abondance, comme je viens de dire, vous savez, d’options.
Je dis que, puis je dis mais. Je me suis retrouvé à la maison plus d’une fois avec ma mère avec plus de 600 chaînes et je lui disais : « Qu’est-ce qui se joue? » Et elle répondait : « Je joue à solitaire parce qu’il n’y a rien à regarder. » Et je disais : « Mais vous avez 600 chaînes », et elle disait : « Il n’y a rien de bon. » Vous entendez cela beaucoup, en particulier en ce qui concerne les communautés, où j’ai grandi, les communautés où l’espagnol est la première langue, les communautés asiatiques. Vous entendez souvent : « Je ne me vois pas à la télévision. » Ensuite, vous avez d’autres forces qui disent : « Vous avez des options, vous avez du contenu, vous avez Internet. » Cela, c’est quand vous parlez de la façon d’être découvert ou de découvrabilité.
Nous pensons à toute cette convergence et comment nous continuons à dire que nous sommes la plateforme agnostique. Nous pourrions être aussi agnostiques que nous savons être à partir d’un point de vue réglementaire, mais ce n’est pas agnostique en termes de la façon dont les gens consomment. Il y a des défis qui restent quand vous parlez de… Vous savez, il pourrait y avoir du contenu dans tout l’écosystème, mais si vous n’êtes pas connecté, et des millions d’Américains ne le sont pas, si vous ne pouvez pas payer ce plan que vous avez, alors vraiment comment pouvez-vous vous connecter et à quel point pouvez-vous découvrir?
Quand vous parlez du précédent, avec le décodeur numérique, que nous avons lancé en février, cela entraîne une série de questions, et vous allez entendre l’envers de la médaille avec mon bon ami ici quant à savoir si nous devrions aller dans cette direction. Mais je suis une personne qui croit que nous devrions tout mettre sur la table dans la foulée de tous les changements qui sont en cours. Le président a fait circuler une proposition qui a posé une série de questions, à savoir si les consommateurs devraient avoir plus de contrôle sur la façon dont ils accèdent à leurs services vidéo. Cela ressemble à une question simple, mais 200 pages plus tard… (rires) Donc, ce que vous verrez ici est une série de questions portant sur l’affichage et la sélection et l’utilisation de la programmation. Cela soulève des questions sur le développement d’interfaces plus conviviales – que nous devrions ouvrir le marché à des plateformes supplémentaires qui ne sont pas du ressort et de la gestion de ce distributeur unique particulier. Et comme on dit, c’est le hic ici.
Que ce soit ou non ce décodeur numérique … 99 p. 100 des Américains qui ont une entente payée avec un fournisseur de contenu louent un boîtier décodeur à partir d’un seul distributeur qui a le contrôle sur ce qui se passe sur cette plateforme pour près de 200 $ et plus par année. C’est une industrie de plus de 24 milliards de dollars dont nous parlons. J’ai entendu un certain nombre de distributeurs indépendants ou de créateurs de contenu indépendants dire : « Je ne cadre pas, où va mon contenu? J’ai ces options et ces possibilités alors que les gens veulent mon contenu mais je suis pris. Je ne peux même pas obtenir que le fournisseur retourne mon appel. » Le président, à la lumière de tout cela et plus encore, a mis de l’avant quelque chose, pour obtenir ou non notre approbation, qui traitera de ces questions. Dans les semaines et les mois à venir, vous en entendrez parler davantage et il y aura un certain enthousiasme chez vos voisins du sud.
Jean-Pierre: Nous suivons de cela très près et cela semble un précédant intéressant, et nous avons tous vécu ce genre de chose, donc.
Nicol, il y a eu, dans toutes nos compétences par rapport au contenu linéaire, une tentative omniprésente, continue, parfois réussie, parfois non pour s’assurer que même s’il s’agit d’un média de masse animé par la demande des consommateurs, et donc souvent par les demandes de la majorité dans certains cas, nous avons besoin faire de la place pour la diversité, la diversité de la langue, l’origine ethnique, peu importe. Maintenant, nous sommes dans un nouvel univers où nous avons mis au point des outils, ou peut-être pas, à la radio, la télévision, et maintenant ici, nous sommes dans un contexte très, très ouvert. La découvrabilité peut être à la source de questions de consommation, mais nous devons aussi être préoccupés par les citoyens. C’est quoi votre perspective?
Nicol: Bonjour tout le monde, c’est tout ce que vous allez obtenir de moi. Je voulais juste essayer. Merci Monsieur le Président. C’est formidable d’être parmi des représentants distingués des organismes de réglementation ainsi que ma distinguée collègue américaine, dont je ne partage pas toujours l’avis, mais…
Mignon: Nous sommes toujours des amies.
Nicol: Oui, exactement.
C’est vraiment intéressant. Je travaille pour une organisation, MMTC, qui depuis 29 ans participe à ce débat autour de l’équité dans la radiodiffusion. Au départ, nous avons commencé avec « quels sont les exigences réglementaires en place pour assurer »… ce que je pense qui a été dit plus tôt, soit « cette équité en ce qui concerne la propriété multiculturelle, du multiculturalisme ». Nous nous sommes battus longtemps avec le programme de crédit d’impôt et un autre mécanisme pour s’assurer que cette plateforme soit équitable. Je suis fier de dire au MMTC que notre médiation en télécommunications est responsable probablement de la présence des trois quarts des diffuseurs américains qui sont dans les stations ethniques ou fondées sur la race. C’est une histoire de réussite, mais l’avenir de la radiodiffusion en ce moment, c’est à en perdre la tête, non?
Nous constatons que par les regroupements et autres moyens, cette voix indigène culturelle est en voie d’être détruite au fil du temps parce que la plateforme a changé. Une grande partie de cela est due aux consommateurs. Les consommateurs savent maintenant comment ils veulent obtenir du contenu. Je veux dire, je suis de la vieille école, vous savez quoi, je suis assise dans le métro à Washington, c’est tellement bizarre, parfois, je regarde autour. Ils ont des écouteurs, ils ont des appareils mobiles devant leurs visages. Il n’y a plus de journaux, il n’y a pas de radios ou comme j’ai dit à mes enfants : « Un lecteur CD » et ils me répondent : « Quoi? » Ces choses n’existent pas parce que le contenu est acheminé partout, en tout lieu, sur n’importe quel appareil. Le marché est en train de changer. Je veux dire une télévision intelligente, je pensais que mon téléviseur était intelligent jusqu’à ce que je vois qu’on peut lire de la vidéo en continu sur mon téléviseur, comme il a été dit.
Étant donné que nous sommes en train de voir apparaître ces plateformes multimédias, ou ces plateformes multiformatées, qui modifient la portée de la façon dont le contenu est livré… Dans ce processus, il y a tout ce concept de la diversité des voix et la mesure dans laquelle vous pouvez conserver cette voix par la variété des choix dont disposent les gens. Je pense que c’est là où les choses deviennent plus compliquées.
J’ai passé samedi dernier, la veille de la fête des mères, assise dans ma cuisine parce que nous avons le service de télévision payante ainsi qu’un Roku, en regardant mon jeune de neuf ans qui regardait pendant plusieurs heures un monsieur qui montrait comment détruire les iPhones. C’était juste un jeu continu, les éruptions volcaniques, le gaz, le feu. J’ai dit à mes enfants : « Pourquoi regardez-vous cela? » Ils étaient comme… « Oh, il a cinq millions de téléspectateurs maman. Il a beaucoup de gens qui regardent son contenu. » Moi, en tant que personne qui a grandi dans les années 1960, j’ai dû revenir en arrière et réfléchir à la raison pour laquelle je regardais la télévision à l’époque. Je veux dire que dans les années 1960, quand mes parents vivaient les manifestations du mouvement des droits civiques, c’était une bataille pour obtenir que la manifestation de Selma passe à la télévision. Il y avait des gouverneurs qui ne voulaient pas montrer ce qui se passait en Amérique en ce qui concerne le sectarisme et le racisme. Nous nous sommes battus pour obtenir ces images à la télévision pour que les administrations présidentielles puissent effectivement arrêter ce type de sectarisme qui privait les gens d’occasions. Maintenant, avec la surabondance de plateformes, je ne sais pas si mes enfants regarderont un jour l’histoire qui se cache derrière l’expérience afro-américaine, comprendront jamais les motifs culturels qui se cachent derrière certaines luttes, simplement parce qu’ils ont trop d’options.
Je dis aux gens tout le temps, parce que nous traitons avec beaucoup de programmeurs, alors qu’Internet offre beaucoup d’espace pour être vu, dans quelle mesure il contribue à cette conversation, ce récit de la diversité des voix; c’est encore douteux. La mesure dans laquelle je vais sur Internet et les milliards de pages et je suis en mesure de mettre dans une recherche, disons simplement pour « films français », et je ne comprends pas quelque chose qui a le mot « aliments français » apparaisse, c’est une autre conversation autour de la recherche et de la découvrabilité. La capacité pour moi d’aller plus profondément dans Internet …
Pour commenter, brièvement, sur la proposition de départ, nous estimons que le président et la commission voient juste en ce qui concerne l’évolution du paysage quant à la façon dont les gens accèdent au contenu. Ce que nous croyons fortement est ceci : « Ne faisons pas passer l’avenir de la télévision en oubliant le sacrifice de gens qui ont combattu pour être à la télévision dans les années 1960 – les gens qui ont combattu pour avoir une place indépendante dans la programmation, une programmation diversifiée et indépendante. » Comment font-ils de l’argent hors de ce modèle? Qui le subventionne? Sera-t-il, de nouveau, une bataille contre la personne qui a cinq millions d’abonnés montrant comment détruire un iPad, un iPod ou un iPhone ou l’une de ces choses, par rapport à la capacité de raconter une histoire très authentique? L’un des domaines que nous avons essayé de travailler en étroite collaboration avec le bureau de la conseillère Clyburn est simplement de sensibiliser les gens à ce sujet.
Il y a à peine quelques années, quand tout est passé au numérique… juste un autre exemple avec des journaux, il y avait des journaux locaux dans les collectivités locales. Maintenant, je ne sais pas pour vous, mais je reçois toutes mes nouvelles sur Twitter. Je reçois toutes mes nouvelles avec ce moyen, mais vous savez quoi? Cela fait mal au journal local qui est, en fait, celui qui parle de ce qui se passe dans le voisinage de l’Hôtel Thompson. Nous devons penser à ces coûts. Ainsi que nous le disons au MMTC, « Alors que nous changeons ce paradigme, le contenu local et la diversité sont si importants que nous ne devrions pas choisir des gagnants et des perdants », et nous espérons que les organismes de réglementation partagent cette préoccupation.
Au MMTC, nous invitons constamment nos gens à aller en ligne, mais quand nous sondons les gens pour savoir qui est prêt à aller en ligne et passer d’un modèle qui est plus linéaire ou basé sur de la télévision, ils ne sont pas prêts. Ils ne se sont pas approprié la technologie. Ils ne cadrent pas avec Apple ou la plateforme Android. Ils ne sont pas prêts, ils ont besoin de temps pour migrer vers cet espace où nous conservons encore, encore une fois, ces voix. Je vais en rester là. Je veux dire, je suis tellement passionnée, en tant que sociologue, il faut que nous puissions trouver des façons qui soient si équilibrées de sorte que vous ne soyez pas pris avec ce média qui est tellement biaisé vers un côté que vous n’êtes pas en mesure d’obtenir les faits au sujet de votre expérience.
Mignon: Quand vous parlez de l’équilibre, vous savez pour moi, cela est très délicat.
Nicol: Oui.
Mignon: Je sais que cela est très évident, mais c’est très difficile parce que l’équilibre est une question de perception.
Jean-Pierre: C’est vrai.
Mignon: L’équilibre, lorsque vous parlez d’essayer d’équilibrer les besoins, pour nous de plus de 320 millions de personnes, 50 millions ou plus ont un handicap, vous comptez le nombre de différences croissantes, les différences régionales et autres, cela est difficile. En tant qu’organisme de réglementation, vous essayez de rester en avance ou en synchro avec l’évolution, les changements, ou ces trajectoires évolutives.
Je dois donner crédit à Nicol sur celui-ci, elle le présente bien, en ce qui concerne les expériences, les traditions héritées et l’exposition; mais vous devez faire attention de ne pas le faire à travers votre propre lentille de telle sorte que vous mettez des options et ses possibilités de côté.
Jean-Pierre: C’est vrai.
Mignon: C’est difficile pour une personne qui veut l’équilibre, qui veut que vous voyez tous les côtés d’une équation. Mais si vous ne voulez pas voir tous les côtés, qui suis-je pour juger? C’est une question difficile, c’est une décision difficile.
Jean-Pierre: Oui, parce que nous croyons tous dans une société au dialogue ouvert et tout ça, mais du même coup … j’ai été frappé lorsque mon collègue Claude Joli Coeur a parlé ce matin pour dire : « Il ne s’agit pas tout simplement de découvrir ce que vous voulez, mais ce que vous pourriez ne pas savoir encore que vous voulez ou avez besoin ».
Mignon: Oui.
Jean-Pierre: Nous luttons souvent, à titre d’organismes de réglementation ou de décideurs de politiques publiques, pour trouver le bon endroit pour intervenir, pour ouvrir les portes afin que les gens apprennent à connaître ce qu’ils ne savent pas. Que ce soit la bataille des droits civiques, qui n’apparaît pas à la télévision linéaire mais peut-être sur les nouvelles plateformes, car c’est encore une histoire sociale importante à raconter. Quel est la façon de faire?
Au Mexique, vous travaillez très fort pour ouvrir le marché, donc il y a plus d’une voix, ou un certain nombre de voix, qui contrôlent les couloirs d’opinion. Y a-t-il un besoin pour la politique publique d’aller un peu plus loin et effectivement faire de la place pour la diversité des voix d’une manière active? Plutôt que de se retenir et d’attendre de la voir émerger grâce à l’évolution naturelle de l’écosystème.
Adriana: Parlons un peu de la radio, car elle joue encore un rôle très important dans cette relation à votre réalité locale, et je pense que c’est le média qui fournit le plus sur le plan local, y compris ethnique, le contenu. Par exemple, dans le passé, nous avions des centaines de demandes en attente pour une licence de radio communautaire. Nous essayons de nous en sortir; il y avait des problèmes, certaines d’entre elles n’étaient pas viables, elles ne sont pas autorisées et la nouvelle loi ne leur permettra pas de vendre de la publicité. Mais maintenant, nous en avons octroyé un assez grand nombre, et nous avons encore plus de 500 demandes de licences de radio communautaire. Nous espérons être en mesure de trouver du spectre pour la plupart d’entre elles. Plus elles sont éloignées, plus il y a de spectre, bien sûr.
Nous voulons vraiment aussi faire autant que possible en tant que membres d’un organisme de réglementation pour les rendre plus professionnel, plus durable, pour être en mesure de dépenser plus d’argent par le biais du bénévolat et du financement, afin de produire du contenu qui a une valeur pour leurs collectivités locales. Bien sûr, toujours dans leur propre langue, que ce soit le nahuatl, le maya ou le zapotèque. Je pense qu’il y a un besoin pour ces stations, et plusieurs ONG qui réussissent ont créé comme des banques de contenu qui ont été de très, très bonnes émissions de radio qui pourraient être diffusées dans d’autres communautés radiophoniques.
Mignon: Amusant que vous parliez de la radio, [inaudible 00:39:46] parce qu’aux États-Unis, nous avons un défi d’équilibrage similaire sur les stéroïdes. Ai-je dit le mot stéroïdes? Je suis désolé.
Vous avez deux ou trois conglomérats de radio qui possèdent un assez grand nombre, des centaines de stations, dans les marchés. Maintenant, nous avons des règles en place qui, vous le savez, parlent du nombre de voix dans les collectivités locales, combien de voix indépendantes peuvent être entendues, mais quand vous allez de ville en ville aux États-Unis, il n’est pas rare d’entendre la même chose. Vous avez des économies d’échelle et d’envergure qui sont réalisées, également à partir du point de vue du contenu, de la musique et du divertissement.
Vous avez des gens en Amérique, y compris, je vais être honnête, je vais avoir des ennuis, cette représentante d’un organisme de réglementation, qui s’ennuie d’une certaine saveur locale qu’elle entendait lorsqu’elle était enfant. Je donne le crédit à la radio, une station AM de Charleston, en Caroline du Sud, qui n’est plus détenue par un Afro-Américain, qui m’a aidé à trouver ma voix. Ils m’ont mise à la radio avant que je puisse mettre trois mots les uns à la suite des autres. Ils m’ont permis de travailler sur une émission de lignes ouvertes la fin de semaine. Je ne sais pas, à l’exception de quelques-uns des plus petits hameaux aux États-Unis, où vous obtenez cela. Du côté de la radio de faible puissance, nous avons fait des choses incroyables qui ouvrent le marché à des milliers; je crois qu’il y a environ 2 000 demandes en attente, je veux dire, qui nous arrivent, ce qui prouve qu’il y a des gens, bien qu’ils ne peuvent pas techniquement faire de l’argent avec cela, il y a des gens qui veulent être entendus et veulent servir leurs collectivités.
C’est un équilibre difficile, encore une fois, parce que notre cadre est tellement différent, pour nous, du point de vue réglementaire, pour apporter des changements plus importants à ce sujet. En ce qui concerne la radio de faible puissance, je suis fier. La revitalisation du AM, des stations AM, c’est la plateforme la plus diversifiée en Amérique quand vous parlez des Afro-Américains, des Latinos et des autres propriétaires et de contenu. C’est l’espace le plus diversifié et le plus vulnérable car en ce moment pour ceux qui ne disposent pas d’un traducteur, c’est difficile d’écouter. C’est difficile pour ce type de couverture de pénétrer. Alors que faisons-nous? Nous avons aussi une partie de nos articles du Communications Act, dont nous parlons, « Comment pouvons-nous alimenter et permettre une plus grande diversité de la propriété et autres? »
Jean-Pierre: Oui.
Mignon: Je dis ce que je crois que les gens veulent entendre. D’un point de vue réglementaire et politique, honnêtement, c’est un véritable défi.
Jean-Pierre: Nous pouvons être à une étape aussi où nous obtenons les outils pour les plateformes traditionnelles, mais nous devons encore nous attaquer aux nouvelles plateformes convergentes. (Accord général) Nous avons la même chose au Canada. Nous avons de très bonnes radios communautaires, mais la dimension économique est très difficile, très difficile. Elles ont la même difficulté que les radios commerciales à trouver un public, sauf que c’est 10 fois pire parce qu’elles commencent avec moins de ressources et de capacité, et pourtant elles sont si importantes du point de vue communautaire.
Mignon: Je vais être impolie, Monsieur le Président, et mentionner une dernière chose…
Jean-Pierre: Mignon, vous ne serez jamais impolie. Vous êtes tout simplement adorable.
Mignon: Je trouve que si vous le dites dès le départ, vous obtenez [inaudible 00:43:40].
Toujours en février, je ne sais pas si les gens ont remarqué, y compris l’élément du boîtier décodeur, nous avons émis un avis d’enquête sur la programmation. Je vais le dire, aussi coupable que je puis l’être des faits qu’on me reproche, que j’ai poussé cette idée. Cela est un exercice de recherche de données, pour ainsi dire, où l’on parle vraiment de quelques-uns des enjeux fondamentaux auxquels les programmeurs indépendants disent être confrontés. Maintenant, quand ils sont venus me voir, ils m’ont dit qu’ils ont des défis insurmontables en ce qui concerne l’acquisition pour la distribution de programmation, nous avons en quelque sorte donné plus d’importance à cette question. Ils ont dit qu’il est difficile pour eux de recevoir des conditions équitables ou des contrats raisonnables parce qu’ils sont désavantagés, ils n’ont pas la part de marché ou le type de force pour faire autre chose que dire oui ou non, et parce qu’un programme pour atteindre un peu d’accès est souvent limité par contrat, ils disent qu’ils ne peuvent pas développer leur entreprise en ligne parce que parfois il y a des clauses qui les empêchent de vraiment avoir une plateforme en direct qui soit significative. Donc, nous parlons de ce sujet et nous lui accordons plus d’importance. Nous avons eu quelques ateliers et nous allons examiner les prochains gestes, s’il y en a, que nous pouvons poser en tant que commission.
Nous avons eu la conversation, nous voulons que vous le sachiez et nous allons continuer à avoir la conversation. Je pense qu’il est important pour nous de vraiment regarder l’ensemble et de dire : «Est-il brisé ou pas? S’il est brisé, qui est dans la meilleure position pour passer à la prochaine étape? »
Jean-Pierre: Nicol?
Nicol: Oui, si je pouvais juste ajouter. Je pense que là où le processus réglementaire, en particulier pour les gens comme notre groupe qui représente des citoyens… ce dont parle la commissaire, cet avis d’enquête a été utile pour monter un dossier et voir les points de vue. Je pense que pour les organismes de réglementation, c’est vraiment impératif notamment pour un marché en évolution. Je veux dire, Internet nous a tous renversés, vous savez, honnêtement. Cela a transformé tant de marchés verticaux, et pas seulement au chapitre du contenu, mais dans le domaine du transport, des soins de santé, de l’énergie, non? De la même manière que nous ne hélons même pas un taxi, nous le commandons grâce à nos appareils mobiles.
Je pense que lorsque la réglementation prend ce temps pour comprendre les forces en présence, cet espace convergent en plus des médias traditionnels, elle aide tout le monde à long terme. J’y pense toujours de cette façon : ma mère ou mes grands-mères comptent encore sur leurs sources de médias, mes enfants une autre source, puis je suis au milieu. Alors que les organismes de réglementation commencent à réfléchir à des processus, à des règles et à des règlements, ce qu’a fait la conseillère avec cet avis d’enquête a donné à ces voix une occasion de commencer la discussion, plutôt que de passer au fait d’adopter une règle qui devient gravée dans la pierre, à laquelle nous revenons ensuite pour évaluer les conséquences sur les collectivités ou les collectivités les plus vulnérables qui n’avaient pas été prises en compte. Je pense que c’est là où une bonne élaboration des politiques intervient à nouveau, parce que vous permettez la prévision, des projections.
Plusieurs d’entre nous, et je veux juste revenir à la radio vraiment rapidement, n’ont pas vu venir le déclin de la propriété des médias au sein des minorités et des groupes vulnérables lorsque le gouvernement fédéral aux États-Unis a laissé tomber le programme de certificat fiscal. Il y en avait plus de 1 000 et nous avons maintenant, quoi, trois stations afro-américaines de pleine puissance aux États-Unis. Cela a été un changement rapide en ce qui concerne la propriété. Je pense que, encore une fois, en y pensant bien, tout comme la conseillère l’a fait, il faut songer à ces conséquences a priori pour avoir une bonne politique de réglementation.
Adriana: L’autre chose est dans quelle mesure nous allons voir un changement majeur dans la diffusion vers des marchés de masse et passer vers des marchés de niche. Peut-être dans des marchés de niche, il y a plus d’occasions pour le contenu local, qui de toute façon a été vu ou entendu dans une communauté donnée… parce que l’administration et soutenir les frais de spectre, pour une station AM, c’est très cher quand il y a l’électricité et d’autres coûts fixes, et ils pourraient mieux utiliser ces ressources pour élaborer un contenu de niche locale au moyen d’Internet. Mais, comme vous avez dit, ils doivent se préparer à passer à autre chose. Ils viennent tout juste d’obtenir leur licence de diffusion et maintenant, ils doivent commencer à penser à passer à cette autre plateforme, la radio sur Internet, etc. Mais jusqu’à quel point? Voilà, je pense que les analyses et les mégadonnées que nous venons d’entendre parler seront extrêmement utiles pour comprendre les préférences et les habitudes des auditoires, pour les horaires et … mais saisir l’attention des téléspectateurs et le garder est le principal défi. Après tout, nous avons un peu de temps pour écouter et pour regarder, mais au moins maintenant nous pouvons avoir de meilleures mesures, comme nous l’avons fait avec le classement de type Nielsen qui, bien sûr, fournit une source majeure d’études marketing.
Jean-Pierre: Oui, et je viens de recevoir quelques questions et il y a des micros dans la salle et nous allons prendre les questions dans un instant. Juste avant, les organismes de réglementation, les gouvernements, les décideurs publics ont eu traditionnellement des outils pour ouvrir l’accès à partir d’un point de vue de la propriété, du point de vue de la structure industrielle. Le côté de la demande pour s’assurer que les gens savent ce qui existe a représenté historiquement davantage un défi. Je pense dans le contexte de la découvrabilité, quand vous n’êtes pas très populaire, mais que vous pouvez néanmoins être une voix importante, comment pouvez-vous promouvoir cela? Je veux dire, parce que, depuis 2012, nous avons parlé d’être un « promotioniste » plutôt qu’un protectionniste. Comment pouvons-nous, dans nos différents champs de compétences, nous assurer que ces voix d’un autre niveau, dans un dialogue national plus large, soient promus et puissent trouver un public?
Adriana: Eh bien, si vous demandez aux milléniaux, et j’ai demandé à mes fils, et de collègue à collègue, passez le mot, c’est très puissant. Beaucoup de vidéos, y compris des vidéos YouTube, ils trouvent cela par Facebook, par leurs amis et leurs pairs. Cela peut devenir viral en quelques jours avec des millions de visionnements. D’autres moteurs de recherche spécifiques pour des plateformes de vidéo sur demande classent aussi leur catalogue de contenu selon l’âge ou le sexe ou l’origine. Je suis sûr que de plus en plus de catalogues pair à pair émergeront. En tant qu’organismes de réglementation, je crois que nous pourrions créer des applications pour rendre ce processus plus facile. Tout comme pour la comparaison des taux mobiles, comme si vous aviez besoin d’un doctorat en économie pour comparer tous ces forfaits mobiles; mais nous avons rendu cela plus facile pour les consommateurs.
Jean-Pierre: Vous êtes un facilitateur, ce qui permet de bien faire fonctionner le système.
Adriana: Oui, donc je pense que plus que la réglementation, bien qu’ils aient cette obligation pour les guides de programmes, nous pourrions mettre en œuvre des aides, certains outils. Non seulement la programmation commerciale, mais ces émissions plus locales, culturelles, éducatives qu’il est important de rendre plus visible pour les parents et les jeunes.
Mignon: La conseillère souligne quelque chose qui est à la fois un facilitateur et parfois c’est passionnant et épanouissant pour moi, mais c’est un défi que notre rôle en tant qu’organisme de réglementation ait changé et va continuer à changer. Parfois, nous sommes un éducateur. Parfois, nous sommes un organisme de réglementation dans le sens traditionnel, ce qui signifie que les forces du marché ne fonctionnent pas de la façon dont tout le monde l’avait anticipé, nous devons donc avoir une empreinte plus forte. Parfois, nous prenons du recul et nous observons. Parfois, nous nous abstenons totalement.
Lorsque vous parliez, et Nicol a dit cela aussi, j’ai écrit le mot « âge », et non pas parce que je pense que je pourrais avoir une bursite parce que je ne peux pas expliquer ce qui se passe avec ma hanche droite aujourd’hui. Je ne peux pas l’expliquer. Mais la façon dont nous, encore une fois, en reprenant la lentille avec laquelle nous regardons… C’est parfois difficile, surtout lorsque nous arrivons à ces plateformes et ces conférences où tout est bien organisé et nous regardons vers l’avenir, et il y a des gens qui consomment du contenu qui ne sont pas aussi visionnaires et qui ne pensent pas autant à l’avenir que nous. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir cette voie, cet accent unique, si unique et si étroitement ciblé, si myope, que nous oublions les utilisateurs et les plateformes traditionnelles. J’utilise le mot « dur » beaucoup, mais c’est très dur d’équilibrer tout cela parce que vous ne voulez pas laisser personne à la traîne. Ma crainte – et une partie de la peur entourant ce dont nous avons parlé – est codifié dans les instances sur l’Internet ouvert, au sujet desquelles nous attendons incessamment une décision de la cour d’appel.
Nicol: Nous ne l’avions pas à 10h30 aujourd’hui, donc ça va.
Mignon: Je ne sais pas si vous savez ce qui se passe à la FCC et aux communications, mais chaque mardi et vendredi tout le monde est comme ça, parce que 10 h 30, c’est l’heure où une décision est annoncée ou non. C’est presque drôle de regarder les avocats parce que chaque fois que ces deux jours viennent, ils se tiennent prêts.
La raison qui sous-tend, et j’ai soutenu « Title Two » dès le début en 2010… je n’ai pas eu à tenir cette discussion en 2014, je n’ai pas eu à le faire. C’est tellement important, et certaines personnes craignent que si nous traitons les choses d’un angle traditionnel qu’Internet ne sera pas aussi libre et ouvert. Voilà pourquoi j’ai approuvé la plateforme, je l’ai fait, mais nous ne pouvons pas être si concentrés sur l’avenir que nous oublions la façon dont les gens consomment l’information. Ils coupent le cordon et cela signifie deux choses différentes. Du point de vue des foyers, ils sont peut-être mobiles seulement, ou ils pourraient être en train de couper le cordon de la télévision payée, ce qui signifie que la télévision en direct est aussi importante que jamais.
Jean-Pierre: Oui.
Nicol: Si je peux ajouter à cela, je pense que n’étant pas un organisme de réglementation, j’aime cette idée, M. le Président, que vous soulevez, la promotion par rapport à la protection, est-ce exact? Je pense que le marché a déjà dit la façon dont il veut obtenir le contenu, quel type de contenu il veut obtenir. Les gens nous le disent. Nous ne pouvons pas ignorer le fait que l’évolution du marché est venue en réponse à ce que les consommateurs ont voulu versus ce que le gouvernement a fait au chapitre des interventions.
Je pense qu’il y a aussi, et je ne sais pas si vous allez aborder cette question que je vais aborder à cause du temps, je pense qu’il y a aussi cette conversation, pour poursuivre sur ce que disait la conseillère Clyburn, en termes de soutenir de nouvelles plateformes de médias à l’ère du soutien aux médias traditionnels et de leur réglementation. Il y a maintenant, basé sur les fournisseurs de pointe que nous aimons tous, vous le savez, ce manque de cadre pour la façon dont vous regardez la télévision en direct, comment vous regardez vraiment la distribution vidéo multimédia, comment vous regardez le marché de la vidéo dans le cadre des plateformes existantes. Où commence la réglementation? Où finit-elle? Comment les modèles d’affaires changent-ils?
Je voudrais juste partager, quand je pense à ce sujet, et pour avoir parlé à des entreprises comme Google et Comcast, c’est toujours une conversation intéressante. Vous creusez pour comprendre la conversation. Sur la télévision en direct, leur activité est moins axée sur la production de contenu et plus sur la distribution de contenu. Ils ne sont vraiment pas inquiets au sujet de la qualité des vidéos YouTube qui apparaissent et s’ils ont ou non un auteur-producteur et une personne de talent et s’il met en présence l’acteur ou l’actrice le plus populaire dans l’écosystème créatif. Ce n’est pas une de leurs inquiétudes. Leur préoccupation est la visibilité et les paires d’yeux. Ils veulent voir cette jeune personne ou cette personne âgée qui a cette vidéo virale d’un million de personnes devenir un succès du jour au lendemain, mais un succès pour ce moment-là, pas nécessairement un succès qui entraîne la création d’une série ou d’un épisode ou d’un réseau. Je pense que les modèles traditionnels de télévision payée et la diffusion sont plus intéressés par la production de ce contenu.
Cela crée une tension différente, par exemple, quand on regarde les revenus publicitaires. Je regardais l’autre jour Netflix, par exemple, a fait environ, j’ai la statistique, mais c’est dans les milliards en termes de modèle d’abonnement. Google a fait des milliards avec son modèle publicitaire. Le PDG de Netflix va vous dire : « Nous ne cherchons pas à faire de la publicité parce que le contenu que nous avons n’est pas destiné à une seul groupe démographique. Nous allons utiliser autant de papiers papillons qu’il le faut, comme nous le disons au bureau, et ce qui fonctionnera fonctionnera. Leur investissement, par exemple, dans la programmation originale cette année est d’environ 600 millions de dollars, je crois que c’est ce qui a été rapporté, et ils ont été très prudents sur le type de contenu qu’ils produisent effectivement. Sur le nouvel espace médiatique, si vous parlez à Google, ils vous diront : « Nous ne cherchons pas à faire de la série Web, ce n’est pas notre modèle d’entreprise. Nous faisons de l’argent avec la publicité et cette publicité se colle au contenu que les gens génèrent. » Si vous connaissez le modèle d’affaires assez bien, je suis sûr que c’est le cas pour beaucoup d’entre vous, les revenus publicitaires qui vont effectivement au producteur de ce contenu sont minimes. Il ne suffit pas de créer le type de réseaux que nous avons tous envisagé.
Quand on regarde le côté traditionnel des médias, la télévision payée, la diffusion, etc., ces modèles sont fortement tributaires des recettes publicitaires. Ce sont les raisons pour lesquelles les publicités ont une place de choix à la télévision. Ce sont les raisons pour lesquelles ils ont des liens avec Hollywood, pourquoi ils travaillent avec les travailleurs syndiqués et non syndiqués, non? Il y a une structure quant à la façon dont ce modèle soutient la production de contenu que les gens aiment et veulent voir le mardi à 9 h.
Voilà pourquoi je pense qu’il est très intéressant de voir où nous sommes en ce moment, non? En tant qu’organismes de réglementation, vous avez la possibilité de comprendre, d’actionner la manette qui modifie l’écosystème sur les deux plateformes. Je pense que pour des groupes comme le nôtre, nous essayons toujours de trouver cette troisième voie. Un peu comme si on disait : « Ne pouvons-nous pas nous entendre dans cet espace compte tenu des exigences de contenu?
Mignon: Non (rires)
Nicol: Je sais, c’est une chose commune à dire. Mais il faut revenir à cette prémisse originale, n’est-ce pas, avec laquelle j’ai commencé. Comment maintenez-vous cette recherche et cette découvrabilité d’une manière qui crée une équité des deux côtés parce que les consommateurs au bout du compte, ma fille, elle ne sait pas ce qu’elle cherche mais elle sait ce qu’elle a trouvé, ma mère, ma grand-mère, comme votre maman ne sait pas ce qu’elle cherche, mais elle sait ce qu’elle a trouvé [diaphonie 00:59:30]. Si nous prenons en quelque sorte ces modèles et immédiatement, vous savez, affaiblissons les liens et les structures réglementaires qui ont soutenu très fortement un côté, parce que nous ne pouvons réglementer, aux États-Unis par exemple, qu’un côté. Est-ce que nous manquons des occasions de créer un écosystème médiatique robuste où les gens peuvent survivre sur les deux fronts? Je pense que c’est la partie où nous partageons des similarités avec les groupes de défense et où nous avons des différences sur la façon d’y arriver, mais nous devons y arriver, non? Autrement, nous allons manquer ces occasions d’avoir une vraie conversation robuste…
Jean-Pierre: Mais…
Mignon: Je promets, 20 secondes.
J’étais à Jackson, au Mississippi, il y a quelques semaines et j’ai fait une entrevue avec leur quotidien. Je pense que j’étais dans leur quotidien à Jackson, au Mississippi, mais j’étais sur leur plateforme en ligne. Quand ils couvrent les nouvelles, ils ne pensent pas tant au papier imprimé. Le gars était comme, « Oh, ouais, le journal », presque comme si c’était un à-côté. Il travaille pour le journal, mais leur portail en ligne, qu’ils n’ont pas monétisé, eh bien c’est là que ça se passe en temps réel. Même les plateformes existantes les plus traditionnelles qui sont en difficulté, vous le savez, elles peuvent avoir de moins en moins de pages chaque jour, elles regardent cela et essaient de comprendre. Les gens qu’ils gardent, ce ne sont pas les journalistes habituels de l’imprimé assis à un terminal, ils ont une présence en ligne…
Jean-Pierre: Ils sont des fabricants de nouvelles, et non des fabricants de papier.
Mignon: Exactement.
Nicol: Cela revient à… Est-ce que le journal de Jackson peut se monétiser avec la structure publicitaire qu’ils avaient avant?
Mignon: Actuellement, ils ne l’ont pas, mais ils essaient.
Jean-Pierre: Bon, eh bien, nous allons nous tourner vers l’auditoire. Cathy, peut-être, il y a un micro je pense qui circule? Donc tout le monde vous entend. Commençons par [expression française 01:01:33].
Cathy: Merci, je suis vraiment intéressée d’entendre que c’est une préoccupation commune, il semble, pour tous.
Jean-Pierre: Désolé, Cathy, peut-être vous présenter? Je vous connais, mais pas tout le monde vous connais.
Cathy: Je suis Cathy Edwards avec l’Association canadienne de la télévision communautaire, une association à but non lucratif qui favorise l’accès des Canadiens aux médias grand public à la télévision et sur vidéo.
Je suis vraiment intéressée d’entendre que c’est une préoccupation de tous les panélistes également, qu’il faut maintenir des voix locales, et aussi une diversité de voix, dans ce nouvel écosystème. Deux d’entre vous ont mentionné l’ouverture sur les licences de radio communautaire dans votre pays et comment les gens font la queue pour faire une demande. Je me demandais, ni l’une ni l’autre n’a mentionné la télévision communautaire dans vos champs de compétences, et je me demandais si vous pourriez être en mesure de partager ce qui se passe de ce côté?
Adriana: Eh bien au Mexique, c’est définitivement ouvert et c’est possible en vertu des nouvelles règles. Le problème se trouve dans les dépenses en immobilisations. Il n’y en a pas encore. Il y a beaucoup de chaînes de télévision publique, mais aucune communautaire parce que c’est cher. Je me demande à ce stade s’il ne serait pas préférable d’avoir accès par le biais du multiplexage avec d’autres stations, c’est beaucoup plus logique cette infrastructure dans une économie de partage. S’ils vont dépenser leur peu de capital sur la possession d’une station, ne serait-il pas préférable d’obtenir, même sur les chaînes commerciales, l’accès à la programmation multiple? L’accès à la programmation multiple n’est pas obligatoire au Mexique, mais c’est totalement flexible et nous les encourageons à donner accès aux producteurs communautaires ou indépendants. Si vous avez quelque chose qui n’est pas utilisé, pourquoi ne pas donner accès?
En vertu d’une loi que nous avons en faveur des droits linguistiques des groupes autochtones, les radiodiffuseurs commerciaux sont tenus de donner du temps de diffusion pour des émissions en langues autochtones. Ils n’ont pas respecté cela, mais nous n’avons pas reçu de plaintes non plus. Je ne sais pas s’il y a vraiment eu des demandes formelles… « Hey, je veux une heure de votre temps d’antenne quotidien pour diffuser ce contenu indigène. » Nous regardons cela de plus près, mais peut-être que ce sera maintenant la façon de faire.
D’autre part, nous avons le spectre et nous avons ce plan de spectre annoncé, donc nous sommes prêts à mettre les fréquences aux enchères, à des fins commerciales, ou les attribuer pour la diffusion publique et communautaire. Les fréquences sont là et cette année il y a eu de l’intérêt à participer de la part de la télévision communautaire. Nous aurons peut-être nos premières stations de télévision communautaire.
Mignon: Quand je pense à ce que vous avez demandé, je pense à ce sujet en trois parties. J’aurais dû mentionner que nous avons un écosystème de télévision de faible puissance, nous avons cela. Bien sûr, nous avons notre système de radiodiffusion publique. Nous avons ce que nous appelons les chaînes payantes, vous savez, les canaux d’éducation et du gouvernement. Je devrais le savoir.
Nicol: Vous êtes la représentante de l’organisme de réglementation. (rires)
Mignon: Oui. Dans ce cas particulier, nous mettons de côté de l’espace sur l’espace télévisuel payé, idéalement pour avoir du contenu local
.
Nicol: Si je peux juste dire, les représentants des organismes de réglementation l’ont le mieux dit, mais je pense qu’il est également, les actifs de spectre sont vraiment importants. Nous avons affaire à cela aux États-Unis, nous tenons une vente aux enchères sans précédent par le biais de la Commission fédérale des communications pour faire une enchère avant et inversée où les radiodiffuseurs peuvent volontairement mettre leur spectre aux enchères et les entreprises commerciales sans fil vont venir acheter ce spectre. Maintenant, le défi à long terme est le suivant : combien de diffuseurs mettent leur spectre aux enchères et qu’est-ce que cela représente pour la diffusion communautaire? Nous ne savons pas.
Mignon: L’autre changement par rapport à cela est celui-ci : quand nous changeons les choses du point de vue du canal et on réorganise le marché, les stations de télévision de faible puissance ne sont pas protégées par cet ensemble d’options. Elles sont très préoccupées par leur avenir en ce moment. Pour être honnête avec vous, en ce moment je n’ai pas de réponse pour qu’ils se sentent plus à l’aise, sinon que pour dire que je ferai tout mon possible pour les assurer qu’il y aura peu de perturbations.
Nicol: C’est la raison pour laquelle je suis venue ici aujourd’hui. Je vous remercie, M. le Président, mais c’est la réponse dont j’avais besoin parce que c’est si important. Je me lèverais et vous donnerais une ovation debout pour cela, Madame la Conseillère. [Diaphonie 01:07:14] Je dois dire, mais c’est une question importante pour les personnes qui travaillent avec des organismes de réglementation. Cette initiative sans précédent sur la base de tout ce dont nous avons parlé au sujet des nouveaux médias, avec l’utilisation du sans-fil sans licences et les autres applications et expérimentations, tout cela se fait aux dépens de la radio et de la télévision qui est localisée.
Encore une fois, il faut réfléchir à cette équation car encore une fois, si les gens de la télévision locale ne sont pas protégés, vous créez alors cette répartition inégale des fréquences des médias qui, dans le cas de la présente conversation, progressera vers le nouveau et oubliera le traditionnel.
Mignon: Pour que ce soit clair, le Congrès n’a pas protégé la télévision de faible puissance. [Diaphonie 01:07:57]
Nicol: Voilà le défi.
Jean-Pierre: Nous avons le temps pour deux dernières questions …
Cathy: Ceci est pour madame Labardini. Vous avez parlé de travailler sur des incitatifs pour une production plus locale. Je me demandais si vous pourriez nous en dire un peu plus sur les incitatifs que vous examinez. Venant du Québec, cela est bien sûr d’intérêt pour nous.
Adriana: En vertu de la nouvelle loi sur les télécommunications et de la radiodiffusion, il y a une disposition spécifique permettant aux radiodiffuseurs commerciaux d’augmenter le plafond de temps de publicité autorisé s’ils intègrent 20 p. 100 de production locale indépendante. Ensuite, ils ont le droit d’augmenter également leur quota de publicité, premier élément. D’autre part, parce que cela implique un certain nombre d’autres entités gouvernementales, nous essayons d’agir en tant que médiateurs avec le ministère de l’Éducation, nous avons une commission pour les droits des communautés autochtones, le ministère de l’Intérieur, lequel, fait intéressant, a aussi certains pouvoirs en matière de contenu, et aussi les ONG et le milieu universitaire et, le plus important, notre ministère des Finances pour voir quel genre d’incitatifs, y compris les déductions fiscales, pourrait être mis de l’avant pour promouvoir le contenu local et, en particulier, nous sommes très inquiets à propos de la programmation pour enfants. Nous avons besoin de programmes locaux pour enfants qui sont à la fois amusants et éducatifs et qui répondent à certaines de nos questions d’identité nationale et de cultures nationales.
Nous avons déjà de très bons programmes de subventions et d’avantages fiscaux, mais cela s’applique à la réalisation de films. Cela a très bien fonctionné. Les films mexicains s’améliorent de plus en plus. Nos réalisateurs vont aux États-Unis et obtiennent des Oscar.
Intervenant 7: En effet.
Adriana: Néanmoins, c’est considéré comme une production américaine parce que, vous connaissez les critères, qui finance la production?
Ce modèle de donner des avantages fiscaux à des cinéastes ou à des créateurs mexicains pourrait être probablement répliqué pour la télévision et la radio. Aussi, regardez aussi les efforts du gouvernement local. Je sais que cela est l’un parmi nos millions de défis encore en attente, mais nous allons avoir un forum très intéressant en juin avec Maria Lizarraga, qui est heureusement ici avec nous, et elle est une merveilleuse ingénieure experte en politique publique relative aux médias et à la production. Elle organise un événement international à Mexico sur les médias pour les enfants. Des conférenciers du Canada ont été invités, on m’a dit, et d’autres de partout dans le monde. Nous voulons voir quels modèles fonctionnent mieux dans d’autres pays, parce que nous devons augmenter la production mexicaine de contenu pour enfants. Pourquoi pas des outils mexicains pour la découvrabilité ciblant particulièrement des émissions pour enfants? Donc, nous travaillons là-dessus.
Jean-Pierre: Peut-être les dernières questions de Serge Sasseville, qui représente une petite entreprise en démarrage au Québec.
Serge: Bonjour, Serge Sasseville de Quebecor. Ce n’est pas une question, un commentaire, se référant à ce que vous avez dit à propos de l’importance de la qualité du contenu pour Netflix. Je veux juste ajouter que Netflix en 2016 va investir 5 milliards de dollars dans la programmation et financer 31 séries Web originales exclusives, ce qui est tout un défi pour les acteurs des médias traditionnels qui s ne veulent pas concurrencer Netflix avec leurs services en direct et qui n’ont pas accès au même financement.
Nicol: Si je peux ajouter à ce sujet, c’est tellement drôle parce que je voulais ajouter cette statistique. Sur les 16 que Netflix va effectivement financer avec des milliards de dollars, pas une ne présente une distribution multiculturelle. [Diaphonie 01:13:13] Donc, le commentaire était : « Netflix, lors de son lancement de programmation 2016, par exemple, a annoncé 16 séries originales. » Lorsque vous revenez en arrière et vous faites la pondération du contenu diversifié qui est en fait associé à ces programmes de 16 séries, pas une seule ne présente la diversité. Ils peuvent avoir un ou deux acteurs, mais ils sont écrits …
Jean-Pierre: Vous n’êtes évidemment pas satisfait de ce résultat.
Nicol: Non, pas du tout.
Jean-Pierre: Alors, quelle est la solution? Parce que la responsabilité sociale ne résoud pas le problème.
Nicol: Eh bien, une partie de tout cela… Et je ne veux pas dire « responsabilité sociale », mais comme je suis en compagnie d’amis et que nous nous sommes exprimés publiquement sur le sujet…
Jean-Pierre: Déposez vos stylos.
Nicol: Le défi que nous avons avec les grandes entreprises de Silicon Valley, en particulier aux États-Unis – je ne vais pas parler du monde entier – c’est qu’il y a eu des études récentes qui sont sorties sur l’importance de la diversité des décideurs dans les entreprises. Au cours des dernières années, Rainbow Coalition Push avec Jesse Jackson, tout le monde le connaît, a épluché le dossier pour montrer que lorsque vous regardez les plus grandes entreprises de la Silicon Valley, d’Amazon à Netflix à Google, etc., le pourcentage des leaders afro-américains et hispaniques a tendance à être inférieur à 4 à 5 p. 100. Lorsque vous avez 4 à 5 p. 100 des décideurs qui sont dans des postes clés à penser réellement au type de contenu qui est livré, qui s’impliquent et participent aux décisions importantes, qui réfléchissent à ces investissements, vous créez ensuite cette pratique, et je ne vais pas dire la discrimination dans ce groupe, mais vous créez cette pratique où vous ne disposez pas des dirigeants clés au sein de ces conversations qui voient l’importance de la diversité. [Diaphonie 01:14:55]
Très rapidement. C’est la même tendance que vous voyez à Hollywood. Quand vous pensez à ce que vous avez vu avec les grands films représentés à la cérémonie des Oscar cette année, cette campagne a beaucoup à voir avec le manque de diversité au conseil d’administration de l’Académie. Maintenant, Cheryl Boone Isaacs, qui dirige cela, a pris un énorme engagement en vue d’ajouter des personnes à l’Académie. Ce sont ces gens, et non pas nous dans la salle, qui prennent la décision quant à savoir qui obtient les prix.
Par rapport à votre point, je suis un abonné Netflix, je pense qu’Internet a complètement mêlé les cartes et mis au défi notre efficacité. Mais vous ne me direz pas que vous ne pouvez pas trouver une personne de couleur, d’une autre origine ethnique, une personne qui parle une autre langue, une personne ayant un handicap, une personne qui apporte une couleur différente et une compréhension du bassin démographique de cette société mondiale dans laquelle nous vivons, et la mettre dans une position de leadership. Même si elles ne sont pas dans le côté technique, parce que nous savons que nous avons des difficultés à trouver l’ingénierie, mais vous ne pouvez pas trouver un avocat? Un comptable? Une secrétaire? Un comptable? [Diaphonie 01:16:09] Bon, alors nous avons constamment, je veux dire, nous sommes amis avec eux, mais nous dévoilons des choses à leur sujet.
Dernier exemple personnel, sur Netflix, l’histoire de Nina Simone est venue d’un ami de lycée, un de mes amis qui a vendu ce documentaire à Netflix qui l’a mené à la cérémonie des Oscars, le montant d’argent qui lui a fallu pour faire ce documentaire a été plus important que le montant qu’il a fallu pour le vendre. Donc, il est le même Jason Jackson, avec beaucoup plus de couverture, mais encore une fois il faut revenir à cette conversation entre la production de contenu et de la distribution et ceux qui tournent autour de ce contenu. Nous devons trouver des gens qui vont dire : « Vous savez jeune homme? Nous allons investir dans le développement de ce contenu, nous allons l’intégrer dans notre programmation parce que vous nous avez menés aux Oscars. » Vous ne pouvez pas faire cela s’il n’y a pas autour de la table quelqu’un qui peut émettre cette opinion.
Mignon: Nous pouvons parler de l’acceptation, 20 secondes, chronométrez-moi. Toutes les choses dont nous parlions, en particulier la plateforme et quand vous parlez de collines et de vallées qui ont toutes du Silicon Valley, la seule chose que je vais dire ici est que lorsque nous parlons de ces plateformes, de ces plateformes habilitantes, elles nous permettent de devenir meilleurs et plus efficaces par rapport à ce que nous sommes intrinsèquement. Si nous ne sommes pas intrinsèquement inclusifs, alors nous allons juste avoir ces plateformes qui reflètent [diaphonie 01:17:51] de sorte que ces sont les choses… vous savez, je ne suis pas dans le contenu et c’est Mignon Clyburn qui parle ici, nous avons tous à réfléchir à ce que cela signifie en termes de ce qui motive les gens à adopter ces plateformes à plusieurs volets. Qu’est-ce que cela signifie et si vous, pas moi, en tant que membre de la communauté, si vous pensez qu’un meilleur éclairage serait bénéfique pour les collectivités? Et voilà la question. Ceci est un partenariat et un exercice public/privé, réglementaire/non réglementaire, et nous devons tout mettre sur la table et avoir ces conversations, et je suis content d’en avoir fait partie.
Nicol: Elle peut dire cela en tant que représentante d’un organisme de réglementation, et je peux dire ce que je disais. (rires)
Jean-Pierre: Très bien.
Chers collègues, vous êtes évidemment très passionnés et j’ai complètement perdu le contrôle de cette table ronde. Je devais finir il y a 15 minutes, mais ça va. J’ai une mauvaise nouvelle, notre temps est écoulé. Mais deux bonnes nouvelles : nous avons encore la possibilité d’avoir une conversation en marge de cette discussion, vous savez maintenant qui sont ces gens merveilleux et vous pouvez venir discuter avec eux. Et l’autre, c’est l’heure de la pause et c’est temps de s’amuser tout juste à côté avec tous ces gadgets.
Je vous remercie beaucoup, beaucoup de notre part à tous, cela a été un débat très riche. Je vous remercie. (applaudissements)
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