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Cette séance accueille des leaders éclairés qui décortiquent la notion de la découvrabilité et vous proposent des pistes de solution novatrices. Les experts présentent les divers moyens qu’ils utilisent pour promouvoir la découvrabilité : entreprises en démarrage, applications, technologies et une bonne dose d’ingéniosité.
De nos jours, la richesse de l’offre de contenu soulève la question de la découvrabilité. Certes, un même contenu peut se retrouver sur plusieurs plateformes de diffusion, mais chaque plateforme a ses exigences, et des adaptations sont souvent nécessaires, ce qui devient parfois fastidieux. Avoir une présence sur les médias sociaux s’avère néanmoins incontournable pour qui veut élargir son auditoire en ligne. Cette conjoncture crée un terreau propice à l’innovation. Flixel, par exemple, développe des logiciels qui permettent d’animer des éléments isolés sur des photographies (cinemagraphs). Mais la quête de la découvrabilité influence parfois la création. Et dans un contexte où la consommation de contenu se fait très rapidement, il faut être réceptif à des formats, à des technologies et à des outils non traditionnels.
« Ce qu’il faut de nos jours, c’est être présent partout; ça ne fait aucun doute. »
« Je pense qu’il faut adapter le contenu à la plateforme que l’on choisit. On ne présente pas un contenu sur Facebook de la même manière qu’on le présenterait à la télé. »
« De nos jours, l’offre est tellement riche que ça devient difficile de découvrir le contenu. »
« Les caractéristiques de la pensée numérique, ça veut dire ne plus travailler en silo, l’interdisciplinarité, la capacité de bouger très très rapidement, d’apprendre constamment, de changer de recette tout le temps, en fait c’est pas du tout la mentalité dans laquelle les gens de mon âge on a été formés. »
« La diffusion sur nos plateformes permet de rejoindre beaucoup d’auditoire à l’étranger sans même avoir de partenaire. Chez nous on a une croissance énorme du visionnage de nos films. On a des chaînes sur YouTube… Ça cartonne et beaucoup à l’étranger. »
« On est dans une étape où la plupart de nos plateformes ont atteint une maturité. La prochaine étape : les moderniser, les adapter plus à des auditoires… »
« Ça reste très difficile de faire connaître un spectacle que tu veux faire circuler au Canada ou dans le monde entier si tu n’as pas des super bonnes images sur YouTube, et là, la qualité de la production devient un enjeu important. »
« Si l’objectif de ta création c’est la découvrabilité, ce que tu fais c’est de la publicité, c’est pas de l’art. Mais si tu fais de l’art, et tu dois te préoccuper d’être découvert, il faut que tu mises sur quelque chose qui est ton originalité. »
Anne-Marie: Bonjour tout le monde. Bienvenue à la deuxième journée du Sommet. J’espère que vous avez aimé la première journée de la conférence. Je suis Anne-Marie Withenshaw et je suis votre modératrice cet après-midi.
Si vous voulez de la traduction simultanée, vous pouvez prendre des écouteurs juste ici.
Nous avons d’abord Monsieur Claude Joli-Coeur qui est une figure influente de l’industrie depuis plus de 30 ans. Bon matin, bon matin. Attendez une seconde, je pensais que vous étiez de l’autre côté. Ce matin vous allez nous parler en tant que commissaire à la cinématographie et président de l’ONF. Simon Brault est aussi avec nous, directeur et chef de la direction, Conseil des arts du Canada. Il est dans ce domaine depuis plus de 30 ans. Tout le monde a un microphone, c’est parfait. Nous avons aussi M. Louis Lalande, bonjour, c’est plus facile si je m’assois, je peux vous voir aussi… De Radio-Canada, CBC. Et Mark Homza qui est ici de Flixel.
Ce matin, nous allons discuter de la découvrabilité comme nous le faisons depuis quelques heures. Nous aimerions vous entendre en tant que leaders éclairés, discuter de ces questions relatives à la découvrabilité. Nous voulons entendre vos idées, vos solutions quant à l’applicabilité, la technologie, le contenu et votre ingéniosité est également plus que bienvenue. Donc, une courte présentation, peut-être, de chacun sur vos enjeux ou on commence tout simplement par des questions, je ne sais pas. Parce que c’est une question pour chacun de vous. Lorsque vous réfléchissez à la question des nouvelles plateformes de distribution de contenu, comment tenez-vous compte de ce concept de découvrabilité? Commençons par la droite avec Louis, plutôt de gauche à droite
Louis: Voilà une bonne question. Il est clair que nous devons discuter et réfléchir à cette question beaucoup. Parce que nous avons tellement de contenu aujourd’hui, je voudrais commencer par dire que même dans le marché français, nous notons une consommation accrue de contenu en anglais, donc c’est aussi un autre enjeu. C’est juste pour montrer à quel point il y a tellement de choix. La première chose que nous devons prendre en considération est le contenu lui-même. À ce sujet, j’irais même un peu plus loin et je dirais que nous devons vraiment faire quelque chose qui nous distingue du reste du monde. De plus, la distribution, le contenu est une chose, mais maintenant la distribution est aussi une autre chose. Dans le cas de Radio-Canada sur toutes nos plateformes, et nous avons de bonnes plateformes, mais nous devons aussi nous assurer que le contenu est disponible sur toutes les plateformes disponibles. Y compris celles de nos partenaires, et sur le marché francophone parfois ces plateformes sont nos concurrentes.
Troisièmement, bien sûr, nous avons pensé à la communication, bien sûr, mais il y a aussi la question de marketing. Vous devez toujours penser à une plateforme de communications et de commercialisation traditionnelle et c’est un peu différent pour ces plateformes numériques dans les dernières années, nous avons créé une plateforme de réseau social et aussi nous allons un peu plus loin à cet égard. Le quatrième aspect, qui est nécessaire que nous ayons toujours en tête, c’est la stratégie marketing pour le contenu numérique, des capsules, d’autres choses qui sont là pour appuyer la disponibilité des différents types de plateformes que nous pouvons accéder pour pouvoir renforcer cet aspect de sensibilisation avant un événement ou lors d’un événement. Ceci traite de tout l’aspect technologique qui a été abordé ce matin. En d’autres mots, tirer profit des progrès qui ont été faits, bien sûr, c’est extrêmement complexe, nous avons un certain nombre de types de données qui sont disponibles à cause de nos plateformes. Il y a aussi un grand nombre de données qui résident parmi nos concurrents, parmi d’autres distributeurs qui nous distribuent, et c’est un problème parce que nous devons nous assurer que nous avons accès à celles-ci parce que nous voulons être en phase avec les changements et les comportements de nos consommateurs.
Anne-Marie: Parlant de ces consommateurs, je pense qu’il y a quelques années l’une des grandes questions se développait autour du contenu spécifique pour une plateforme alors qu’aujourd’hui le même contenu peut être trouvé sur un nombre de plateformes. Ce n’est pas si important, il n’y a pas tellement de règlementation. On ne va pas regarder de courtes vidéos sur notre téléphone, la même série peut être visualisée sur une télévision traditionnelle, mais 2 semaines plus tôt peut-être sur une autre plateforme numérique. Il n’y a pas de contenu conçu pour une plateforme. Est-ce vrai ou non?
Louis: Eh bien, je suppose que ça dépende, je dirais qu’à cet égard, la question d’aujourd’hui est d’être présent partout, ça c’est clair. Que nous parlions de nouvelles plateformes, c’est sûr que c’est sur les nouvelles plateformes que nous maintenons le contenu, nous avons de courts dramatiques dans ce domaine, nous avons aussi de l’audio qui est Première Plus, notre chaîne. C’est vraiment une première pour nous, nous avons un contenu qui est vraiment très spécifique qui est à la carte. Ce ne sont pas des spectacles en soi, donc ça peut se faire. Mais en termes de perception aujourd’hui, l’idée d’être disponible sur toutes les plateformes, nous allons avoir un contenu premium, car ce sont eux qui pavent la voie dans ce [inaudible 00:06:17 ]
Anne-Marie: Mark, on dirait que vous êtes plus ou moins d’accord avec ça.
Mark: Je pense que ça dépend comme nous le disions. Je pense que vous devez adapter le contenu à la plateforme que vous allez choisir. Si vous pensez à la façon dont vous présenterez le contenu sur Facebook, ça ne sera pas la même façon qu’à la télé. Le cadrage sera différent, la façon dont vous présentez le contenu varie en fonction de l’audience, bien sûr, mais vous devez aussi prendre en considération le format de la plateforme. Qu’il s’agisse d’Instagram ou de twitter, il est très important d’être disponible sur tous ces canaux de distribution. Diverses entreprises font des erreurs, ils supposent que oui, vous allez prendre une annonce que vous avez à la télévision, puis elle sera aussi efficace sur les médias sociaux, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Parce que, comme nous le disions il y a tellement de contenu, nous sommes bombardés de contenu, il est donc difficile de vraiment transmettre un message significatif.
Anne-Marie: Chaque plateforme a son propre langage et ses propres codes, n’est-ce pas?
Mark: Oui, absolument et vous devez utiliser les codes, comme vous le dites, en tenant compte de ce que nous voulons qui fassent écho avec la génération Y qui a une attention très limitée. Basé sur notre expérience, vous avez vraiment 1 à 3 secondes pour capter leur attention.
Anne-Marie: Oui mais une fois que vous l’avez, c’est très intéressant. D’une part, ils ont une durée d’attention limitée, mais ils ont aussi le visionnage en rafale. Ils ont 3 secondes pour les gagner et puis ils vont rester 10 heures devant votre écran.
Mark: Absolument oui, c’est la façon dont vous rejoignez les utilisateurs. D’une façon, c’est avec les projections de contenu. Vous ciblez sur tous les canaux dans un format micro, afin de créer des micros moments. Une expérience micro si vous voulez, ils vont alors penser oh wow ça pourrait être intéressant. C’est ce qui les accroche, c’est l’élément déclencheur, puis ça les amène à un contenu qui est plus long et en tant qu’utilisateur vous avez l’attention de cet utilisateur. Cette personne s’intéressera au contenu
Anne-Marie: M. Brault, M. Joli-Coeur, est-ce-que vous partagez ces opinions? En prenant en considération que l’ONF avait une application très populaire il y a quelque mois. M. Brault, je ne suis pas certaine, par rapport au Conseil des arts si vous partagez les opinions de Louis Lalande.
Simon: D’une façon, nous nous retrouvons dans un autre monde parce que le Conseil des arts ne fait pas de programmation, n’a pas une plateforme de distribution en tant que telle, ou une plateforme de diffusion et notre règle n’est pas une règle législative. Nous fournissons un appui direct aux créateurs et à ces groupes de réflexion de création essentiellement qui sont affectés par tous ces changements. Bien sûr la question du contenu et de la technologie, ce n’est rien de nouveau pour les créations. Si vous regardez le théâtre Français classique, il est divisé en un certain nombre d’actes parce que c’est la durée d’une bougie qui brûlait qui illuminait la scène. Au Conseil des arts du Canada, ça a été affecté par ces facteurs dans l’ère du numérique. Cette sorte de fusion dans la nouvelle ère numérique est une priorité pour nous. C’est la relation de l’œuvre d’art qui change. En tant que Conseil, nous ne pouvons pas se concentrer uniquement sur la valeur de cette œuvre d’art, mais nous devons regarder la relation que les personnes ont avec cette œuvre d’art et ça passe directement par cette plateforme numérique. C’est la façon dont les gens interagissent avec elle, la façon dont ils découvrent ces choses, et ce qui est intéressant pour nous. Bien sûr, nous sommes intéressés par le monde des médias numériques, mais nous voulons également que du travail communautaire numérique soit fait. Si vous avez une petite ville où il y a un opéra, où il y a un théâtre, etc., que les gens y accèdent peut-être numériquement. Que l’accès numérique soit une des options disponibles pour les personnes. Beaucoup de choses peuvent être faites.
Nous pensons au marketing et, bien sûr, il se concentre sur une base très analogique. Nous sommes très intéressés par ces débats, ils sont très importants pour le Conseil du Canada parce que nous voulons gagner du temps créatif. C’est ce que nous faisons et c’est important pour nous d’exister aujourd’hui. Étant donné que nous voyons que le modèle numérique ne prend pas en considération le temps de création. Nous devons créer un espace pour nous.
Claude: Je l’ai mentionné dans mon mot d’ouverture hier, mais en 2009, quand l’ONF a lancé sa plateforme, il faut se rappeler qu’il s’agit d’un gros enjeu de découvrabilité, mais il s’agit réellement d’un enjeu de personne riche. Auparavant, j’étais dans des entreprises de distribution cinématographique en tant que cadre et c’était rare quand nous avions des films qui étaient lancés, ils étaient sur les écrans puis à la télé, et ensuite vous l’aviez sur une cassette VHS ou Beta. Puis vous l’enregistriez et il durerait. Nous sommes passés d’une époque où il y avait des discussions comme entrées, on les regardait dans le TV Hebdo, TV Presse et sur d’autres plateformes. Aujourd’hui, nous avons accès à une telle richesse, c’est un défi de découvrir du contenu. Nous réalisons également qu’avec le marketing percutant, par exemple, YouTube, l’Office national du film, CBC, toutes ces grands agrégateurs sont en quelque sorte des lieux de rencontre. En 2009, notre approche…
Anne-Marie: Mais vous étiez un peu précurseur…
Claude: Oui. J’ai regardé récemment une protection d’écran que nous avions fait il y des années, c’était une centaine de films, maintenant, nous avons des milliers de films sur ces écrans. Voilà ce problème de découvrabilité. Il y a aussi ce problème d’accès extraordinaire. Depuis 2009, nous avons adapté, nous sommes sur les iPhones, iPads, Androids, télés connectées, nous sommes partout. D’une exclusivité sur le marché, du moins quand j’étais dans la distribution du film, c’était très exclusif, on négociait l’exclusivité avec Radio Canada, quand Super Écran allait arrêter et où on allait reprendre et avoir les droits. À ce stade, le contenu doit être largement disponible, très largement disponible, cette notion n’existait pas à l’époque. C’est ce qui nous permet d’être à ce stade. Je pense que nous sommes au stade où rendre le contenu disponible, c’est comme un large spectre, maintenant nous nous concentrons un peu plus et les choses ont beaucoup évolué.
Louis: Je pense qu’il faudrait une certaine expertise qui serait différente. Quand tu penses aux campagnes de marketing, aux campagnes de communication qui sont tout à fait différentes parce qu’elles ont porté sur différents types de public sur un type de plateforme différente. Je vous donne un exemple, lorsque nous avons lancé la deuxième saison de Série Noire, nous l’avons d’abord fait sur Extra TOU.TV et le même jour, nous avons fait 3 lancements. Un lancement traditionnel pour la presse, etc., une seconde stratégie de réseaux sociaux avec du micro contenu, puis à la fin, nous avons eu un party de garage en fin de journée. Ça c’est quelque chose.
Claude: Avec des stratégies coordonnées, mais elles sont créées de différentes façons. En bout de ligne, je pense qu’il faut dire que nous rejoignons beaucoup plus de gens, en fait, nous avons accès à beaucoup plus de personnes qu’avant. Le fait que 80 millions de personnes pourraient avoir accès, aient vu nos films de l’ONF, c’est extraordinaire.
Anne-Marie: Dans l’histoire de notre travail, beaucoup de choses ont été dites par rapport aux classements des émissions, est-ce que ça a été une stratégie gagnante pour vous ?
Louis: Absolument. La télé n’a jamais vraiment souffert de tout l’intérêt que les gens ont pour les extras. Il y a une question de notoriété, au party de garage, nous avons tout vendu, tuques, t-shirts, tout s’est vendu. Il y a tellement de facteurs en jeu et nous sommes vraiment heureux. Ça signifie que vous devez penser du point de vue du producteur, de la production, de l’équipe de production, tout le monde doit être impliqué. Oui, les gens peuvent, c’est juste épuisant peut-être. Ayez une bonne série, bien écrite, et elle sera à la télé, et bien ça n’existe plus.
Simon: Surtout en tant que jeunes utilisateurs sur cette question, et j’essaie de le dire souvent, c’est que si nous allons faire les choses de cette façon, nous devons avoir ici un écosystème créatif. Série Noire, ce sont des gens que je connais, ce sont des gens qui sont des musiciens, des acteurs, des gens de théâtre, ce sont des gens que nous connaissons. Si cet écosystème n’existe pas, que Netflix ne finance pas, et que le web évidemment, par définition, ne finance pas non plus, ça signifie que vous allez sentir un peu de douleur à cet égard. C’est quelque chose qui est d’un grand intérêt pour nous. Nous l’avons maintenu grâce à un soutien direct et des quotas. Nous savons que l’univers a changé, mais nous devons être en mesure d’agir pour faire en sorte que les créations ont le temps dont elles ont besoin pour développer leur travail. Sinon, nous nous retrouvons dans la situation, ça doit être dit, ce n’est pas comme si une création, ça peut être fait du jour au lendemain.
Claude: Lorsque vous regardez Netflix ou TOU.TV ou l’ONF, c’est quelque chose qui était financé sur une base traditionnelle et si cette base de financement est en danger ou s’il y a un glissement dans cette région alors il va y avoir un vrai manque de potentiel. Quand vous regardez toutes les séries britanniques qui sont sur Netflix, elles ont été financées par un système de fonds publics. Partout. Il y a donc non seulement des séries américaines qui existent dans l’écosystème. S’il devait y avoir une baisse du financement traditionnel, alors elle asphyxierait notre industrie
Anne-Marie: Absolument. Je voudrais revenir à l’expérience de l’utilisateur, ces jeunes utilisateurs, ils utilisent leurs téléphones portables ou tablettes, etc., et leur expérience d’utilisateur est vraiment importante. Pas tellement, peut-être pas autant que le contenu, mais c’est de la manière que vous allez les rejoindre. C’est de les accrocher essentiellement. Comment trouvez-vous l’équilibre entre les besoins de cette nouvelle génération d’utilisateurs et votre approche de contenu créatif? Quel poids donnez-vous à cette expérience de l’utilisateur quand vous créez de nouvelles plateformes, ou de nouvelles technologies dans le cas de Mark?
Louis: À cet égard, je pense que c’est important. Tout ce que nous faisons doit tenir compte de ce fait fondamental que nous devons aujourd’hui vivre ces changements en matière de consommation avec les générations qui passent à travers ça. C’est juste la façon dont les choses sont, bien sûr, il y a un nouveau projet que nous testons. Nous ne l’annonçons pas, nous testons. Nous prenons des conseils et en fait, c’est la façon dont nous abordons les choses. C’est un peu une révolution intérieure d’une manière parce que ce n’est pas la façon habituelle dont on fait les choses. Il y a quelques mois, nous avons lancé Première PLUS, nous avons fait un prélancement parce que nous sommes en quelque sorte dans un mode bêta et quand nous lancerons l’application, nous aurons déjà acquis une grande quantité de données d’utilisateurs et de commentaires afin d’améliorer le tout. Ça fait partie du processus, c’est une autre approche que vous utilisez, c’est inévitable. C’est plus humble peut-être, je dirais humble. L’idée d’écouter les autres, ça semble simple, mais ici nous avons cette façon incroyable de les écouter parce que nous sommes constamment en contact avec eux
Anne-Marie: Dans le cas de Mark, où vous devez vous tourner vers ces marques et les convaincre de quelque chose peut-être qu’elles sont moins humbles quant à leurs besoins, leurs désirs. Trouvez-vous qu’ils sont plus réceptifs à peut-être écouter les créateurs de contenu, prendre en considération ces facteurs ?
Mark: Les marques veulent toujours un retour sur leur investissement. Nous sommes un format de technologie qui n’est pas traditionnel dans le sens audio-visuel. Toute création de contenu traditionnel, c’est un peu inconnu pour nous. Même la façon dont nous avons été financés comme une jeune entreprise était tout à fait particulier, tout à fait inhabituel. Notre réalité est que nous voulons créer un contenu aussi rapidement que possible parce que lorsque vous travaillez avec les directeurs de marketing, que vous parliez, nous avons des clients comme HBO, Netflix, pour eux ce qui compte vraiment, c’est de créer du contenu pour les réseaux sociaux qui est très efficace à un coût réduit et qui sera percutant. Quelque chose qui de significatif pour leur public. Voilà pourquoi nous avons présenté cette technologie qui est capable de répondre à ce besoin. C’est cette vitesse, cette efficacité de la technologie qui serait accessible, facile, non seulement pour les marques qui ont des gros budgets, mais aussi les PME. Ces petites entreprises, ces petits producteurs pour qu’ils puissent rivaliser avec CBS avec Universal Studios, etc.
Anne-Marie: Est-ce que tout le monde sait ce que Flixel fait? Eh bien non, juste peut-être pour vous donner le contexte… que faites-vous?
Mark: Nous sommes un développeur de logiciel. Nous sommes un peu comme l’Adobe Photoshop d’animation. Cinémagraphie, qui est une image statique avec des éléments isolés qui deviennent animés, c’est donc un hybride d’une manière. C’est un GIF sophistiqué, n’est-ce pas? Parfois, je tente d’expliquer ça aux gens, c’est comme un GIF sophistiqué. GIF hautement stylisé. En 2011, nous avons utilisé le format GIF parce que c’était tout ce qui était disponible et maintenant, c’est une forme non-traditionnelle, mais c’est essentiellement une vidéo. Depuis que Facebook a permis la lecture automatique, en boucle, ça a vraiment changé la façon dont nous faisons des affaires. Ce que nous faisons vraiment, c’est que nous vendons ce type de logiciel de sorte que les commerçants dans l’industrie de la télévision, pour créer des campagnes de marketing efficaces et rapides, il y a un besoin de contenu, ça doit être rapide, il n’y en a tout simplement pas assez. Ils veulent suivre la demande. Vous pourriez être sur tous les réseaux sociaux, nous parlons de twitter, Instagram, Vine, et vous devez adapter les choses, les coder pour leurs plateformes. C’est énorme. C’est tout à fait un fardeau, et vous devez le faire rapidement. Certains de nos clients enverront 300 ou 400 images, ou atouts comme nous les appelons, nous parlons de GIFs, photos, etc., nous parlons de 300-400 par jour. C’est énorme, c’est épuisant. Je pense à des clients comme ESPN ou The Score, de grands éditeurs.
Anne-Marie: Pour ESPN ou The Score, qu’est-ce que vous faites exactement?
Mark: Par exemple, pour The Score, ils ont besoin de contenu. Ils auront besoin de contenu pour un certain nombre d’applications. Pour iPhone, Android, et ils font des campagnes de marketing pour obtenir l’acquisition de l’utilisateur. Alors par exemple, s’ils utilisent nos services, ils vont utiliser des cinémagraphies pour leur campagne web, pour leurs bannières, pour les réseaux sociaux, pour les sites Web. C’est donc une énorme quantité de contenu qui doit être créé et, honnêtement, le temps presse. Le délai de réponse pour le contenu est un enjeu. Nous n’avons pas le choix, si nous avons des outils disponibles pour accélérer les choses, alors tant mieux. Ça nous permet d’évoluer dans cet écosystème. Ce n’est pas vrai que chaque directeur marketing a de l’expertise dans Photoshop ou After Effects. Ce type d’expertise que certaines personnes ont est très couteux. On essaie de démocratiser la publicité.
Anne-Marie: Nous pouvons peut-être revenir à ce que vous disiez, M. Joli-Coeur. Parce qu’il y a les méthodes traditionnelles, par câble par exemple, par satellite, qui prennent toujours, peut-être, une grande part du marché, mais alors il y a quelques joueurs importants comme Apple et Netflix qui fournissent de nouvelles solutions de contenu pour les producteurs de contenu canadien, est-ce que l’avenir est une préoccupation pour vous? Comme quelque chose à laquelle on se réfère constamment, quelque chose à laquelle nous réfléchissons toujours? Je pense que c’est une porte que vous avez un peu ouverte, M. Brault, êtes-vous gravement préoccupé?
Simon: Je ne suis pas inquiet, dans la mesure où, même les gens qui disent, par exemple, le travail que vous faites, Mark, tant d’autres le font aussi. Ils peuvent le faire, même Netflix aux États-Unis, ils peuvent le faire tant et aussi longtemps que le talent qu’ils cherchent et les compétences existent. Ce talent et l’expertise découlent de certaines institutions, par exemple Julliard dans le cas de Kevin Spacey, et d’autres institutions. Je pense que les institutions ont un rôle important à jouer, de plus en plus. La transformation de nos institutions est l’un des grands enjeux du domaine numérique. Si ces institutions ne peuvent pas trouver un moyen de se réinventer alors ça provoque de grands problèmes. Je pense que la création en tant que telle n’a pas vraiment changé à l’ère numérique, avoir une bonne idée, la trouver, l’interpréter, l’exprimer. Quand je suis parti de l’École Nationale, vous formiez des acteurs pour les jeux vidéo parce que nous avons réalisé que les joueurs n’aiment pas les méchants qui sont vraiment des caricatures. En fait, nous avons d’excellents professionnels du théâtre qui jouent ces rôles de mauvais garçons. Il y a quelques questions qui restent et qui sont fondamentales.
Ce qui me préoccupe, c’est l’ampleur de la concurrence. Je pense que ça a vraiment à voir avec cette question d’échelle. Si nous voulons vraiment être en mesure de fonctionner à un niveau mondial à cette échelle alors j’ai quelques inquiétudes. Avez-vous des solutions? Eh bien pas nécessairement. Ce que je crois, c’est qu’il y a certaines choses qui sont absolument essentielles. Il y a quelques ingrédients essentiels qui sont cruciaux qui ne sont pas suffisants, mais ils sont essentiels. Mon travail au Conseil des arts du Canada est de faire en sorte que ce qui est vraiment là, les éléments fondamentaux, que nous avons de bons artistes, qu’ils ne décident pas d’arrêter, qu’ils ne décident pas de faire autre chose, qu’ils développent leur savoir-faire. C’est une condition nécessaire, mais pas un facteur suffisant. Je compte sur mes collèges là.
Anne-Marie: Oui, je crois que M. Lalande a quelques choses à dire à ce sujet.
Louis: Je pense que ça démontre à quel point nous devons travailler ensemble. Ce n’est tout simplement jamais arrivé dans le passé que chaque partie du système a eu un rôle essentiel à jouer. Si la créativité n’est pas soutenue d’une certaine façon, il n’y aura pas de résultat, il n’y aura pas d’idées générées. Comme nous évoluons dans ce domaine, je pense que nous aurons des mécanismes qui nous permettront d’atteindre nos objectifs, d’arriver à nos fins. Je pense que ce qui me préoccupe, c’est que c’est une question de financement pour arriver à nos fins.
C’est sûr qu’il y a quelques inquiétudes. Je suis très heureux qu’on ait du soutien, mais globalement, il faut vraiment trouver une façon de travailler encore plus ensemble parce que l’ambition mondiale – elle est inévitable. Nous il faut rentrer dedans et je pense, fondamentalement, qu’on est équipé. On le voit bien dans le cinéma, qui aurait prédit il y a 10 ans, qu’il y aurait un tel succès à Hollywood. Mais c’est vraiment reconnu. Pourtant, cinéma, c’est un film à la fois. Des fois le succès, tu en fais un, tu en fais plusieurs. Donc là-dessus, il y a quand même quelque chose d’assez extraordinaire. Donc là-dessus, on a un rendez-vous qu’on ne peut pas manquer et c’est maintenant qu’il faut saisir tous les éléments pour être sûr qu’on puisse avoir une structure qui soit performante.
Anne-Marie: Est-ce-que vous trouvez encore qu’il y a deux mondes, par contre? Parce que j’ai souvent l’impression qu’il y a vraiment deux mondes, c’est-à-dire, ceux qui ont cette ambition là, au niveau des créateurs, ceux qui ont cette ambition-là, et ceux justement qui ont une espèce d’hantise de cette ambition-là.
Simon: Mais, oui, il y a deux mondes. Et il y a même des créateurs fantastiques qui décident de s’ancrer dans l’analogue et d’être anti ça. Et je pense que c’est important. Et des fois, ironiquement, c’est dans leur travail qu’on trouve les explications ou les éclairages sur ce qu’on pourrait faire dans le monde numérique. Donc moi, je pense que oui, il y a cette tension-là, et je pense que c’est important qu’elle existe mais en même temps, c’est important de voir qu’au niveau des créateurs, et au niveau des leaders des institutions et tout ça, les caractéristiques fondamentales de la pensée numérique sont pas répandues de façon encore suffisamment large. Je veux dire, tu parlais tantôt des campagnes de pubs, moi quand je suis arrivé au Conseil des Arts, j’ai vraiment réalisé, par exemple, que mon équipe de comms devait être fondamentalement repensée, qu’on devrait repenser le Conseil des Arts du Canada comme étant un média lui-même si on voulait être capable d’avoir une portée, et si on veut être capable de jouer notre rôle. Parce qu’avant, on avait une façon très simple, on contrôlait l’argent, on avait des programmes, on s’attendait que les gens appliquent. Mais on ne peut plus jouer ce rôle-là. Il faut jouer un rôle beaucoup plus dynamique. Donc il a fallu vraiment le changer. Donc, les caractéristiques de la pensée numérique, ça veut dire plus travailler en silo, l’interdisciplinarité, la capacité de bouger très très rapidement, d’apprendre constamment, de changer de recette tout le temps, en fait c’est pas du tout la mentalité dans laquelle les gens de mon âge on a été formés donc oui il y a des enjeux majeurs.
Claude: Il reste quand même l’essentiel du contenu audio-visuel qui est consommé… C’est de la production linéaire, c’est une production qui est maintenant disponible sur des nouvelles façons avec des marketings qui sortent complètement de ce qu’on connaît. Mais si on se rappelle qu’on est en 2016, en 1966 l’ancêtre de Téléfilm Canada était fondé, la société de développement du cinéma Canadien qui a était… Premier président, qui est un ancien de l’ONF qui est décédé la semaine dernière, Michael Spencer, mais il y a 50 ans, il y avait à peu près rien qui se faisait. Il y avait ce qui se faisait à l’ONF. Il y avait quelques productions du secteur privé. Il y avait très très très peu de longs métrages dans le secteur privé qui se faisaient avant que Téléfilm soit fondé. En 1983, c’est l’arrivée du Fond de la Radiodiffusion. 75 millions qui est investi massivement par le gouvernement qui a donné un coup d’envoi énorme à l’industrie privé. Là, on a atteint une richesse de créateurs dans cet écosystème qui est formidable mais qui s’est bâtie au fil des années. Les chaînes spécialisées qui sont développées. Qu’est-ce qui va arriver? Est-ce qu’on…
Anne-Marie:Est-ce qu’on a atteint un plateau…
Claude: Je pense que la télévision et je ne veux pas m’improviser d’être spécialiste de ça, la télévision mais comme… Conventionnelle, généraliste va rester comme fort mais il me semble que les chaînes spécialisées avec le comportement de beaucoup de jeunes qui s’abonnent plus au câble va éventuellement avoir un effet. Il me semble que ça ne peut pas continuer.
Anne-Marie: Oui, c’est certain. Est-ce-que… On a une excellente feuille de route en matière d’exportation de contenu, on en parlait tantôt avec le cinéma, mais aussi avec la télé quand même… On participe à d’importantes co-productions sur la scène mondiale. En tant que chefs d’organisation, est-ce-que vous voyez les co-productions comme un instrument clé pour favoriser la découverte de notre contenu à l’étranger?
Louis: C’est sûr que c’est un élément maintenant. On n’a pas eu un énorme succès dans les co-productions au niveau de la télévision. On en fait mais c’est difficile. C’est difficile parce qu’encore là…
Anne-Marie: C’est sûr la barrière linguistique est là. On ne peut pas tous être des Orphan Black. Ça peut pas tous être des…
Louis: Je ne veux pas tomber là-dedans mais actuellement… C’est plus facile…
Anne-Marie: D’exporter une série francophone?
Louis: De développer un concept en co-production avec des anglophones qu’avec des francophones. [crosstalk 00:35:44]
Anne-Marie: Oui.
Claude: Ça prend un petit bout de temps avant d’accepter ça dans ta tête et dans la tête des gens qui travaillent. Par ailleurs, on fait des avancés et je donne deux exemples. On a signé une entente de développement dramatique avec France Télévisions. Il y a trois ans, on avait des paramètres, on avait des projets, il n’y a pas un qui a abouti. Par ailleurs, on vient pour la première fois de signer un deal de co-production avec Art et France qui est nos partenaires sur une série… Qui est vraiment… L’investissement se fait avant que la série soit faite. C’est pas une acquisition. Bien sûr avec Stéphane Bourguignon, c’est un auteur reconnu, etc, mais pour nous c’est quand même un avancé extraordinaire. C’est de trouver le bon partner, les bonnes personnes pour… C’est une avenue, c’est pas la seule. C’est pas la seule. Je pense qu’il faut… À un moment donné, il faut que tu t’assumes et que tu dises, le produit que je fais… Un peu comme Xavier Dolan, je le fais, c’est mon film, et à moment donné, ils vont venir.
Anne-Marie: Mais c’est vrai. C’est une question culturelle fondamentale. C’est un peu lié à l’autre question d’ambition aussi là, dont je parlais tantôt.
Claude: Mais la co-production francophone a marché plus dans le long métrage.
Louis: Tout à fait.
Claude: Le long métrage a vraiment un impact. C’est clair que d’avoir une co-production étranger ça vient multiplier
Anne-Marie: Les dollars, la visibilité.
Claude: L’argent. Mais aussi l’audience qu’on va rejoindre parce que lui-même, il est dans son propre marché.
Louis: Il y a des raisons pour ça. C’est que la co-production ça se fait entre producteur. Nous on est producteurs.
Anne-Marie: Vous êtes diffuseurs.
Louis: On est un diffuseur donc on favorise. Donc, tu vois, ça devient un petit peu plus complexe. C’est de bridger du monde.
Anne-Marie: Est-ce-que donc pour le futur ça fait partie des stratégies?
Louis: Mais oui parce que, en tout cas, pour nous c’est clairement une avenue parmi plusieurs.
Claude: Par ailleurs, le numérique… La diffusion sur nos plateformes permet de rejoindre beaucoup d’auditoire à l’étranger sans même avoir de partenaire. Chez nous on a une croissance énorme du visionnage de nos films. On a des chaînes sur YouTube… Ça cartonne et beaucoup à l’étranger.
Anne-Marie: C’est ça qui ressortait beaucoup hier a…
Claude: Au niveau de l’exportation, ben, c’est de l’exportation de l’auditoire.
Anne-Marie: C’est ça qui ressortait beaucoup hier lors de plusieurs conférences avec des gens dont le premier diffuseur fut YouTube. C’est-à-dire qu’ils ont eu une fenêtre de visibilité mondiale sans l’espérer eux autres. Ils espéraient local et il y a eu quelque chose de vraiment…
Claude: Les gens découvrent notre contenu de par ce réseau-là.
Anne-Marie: Donc pour vous, par exemple, pour l’ONF, c’est quoi la prochaine étape après donc… Cette application, et toute la multiplication de ces applications depuis 2009? Comment vous croyez que l’ONF va passer à l’étape suivante en matière de contenu à l’intention justement du public mondial?
Claude: On est dans une étape où la plupart de nos plateformes ont atteint une maturité. La prochaine étape les moderniser, les adapter plus à des auditoires…
Anne-Marie: Internationales? Ou plus ciblés?
Claude: Plus ciblés. Et d’être moins dans l’antibiotique large où on couvre tout. Mais, d’y aller plus de façon ciblée. Alors, on a lancé… J’ai regroupé des gens à l’interne pour avoir un centre d’expertise au numérique, autant au niveau du contenu numérique, que de l’organisation, de la création de nos plateformes. Concentrer ces expertises-là. Donc vous allez nous suivre bientôt, on va arriver avec quelque chose de nouveau.
Anne-Marie: Dans les thématiques, dans les…
Claude: Autant dans les thématiques, que dans les plateformes de diffusion aussi.
Anne-Marie: Ok. Ok. On attend ça. J’ai eu une demi-réponse, c’est bon, c’est bon.
Louis: Un autre élément dont je parlais tantôt de notre rôle qui est un peu différent… Dans le fond c’est de faire le bon match. Un exemple avec 19-2, donc Radio-Canada est partenaire de TV5 Monde, donc effectivement les gens de TV5 Monde reconnaissent la valeur des productions dramatiques canadiennes. Et là, dernièrement, on a fait avec TV5 Monde, on a fait un lancement à Paris… Un lancement vraiment officiel de 19-2 avant sa diffusion et donc là…
Anne-Marie: Plusieurs années après la fin de la série quand même.
Louis: Bien sûr mais ça, c’est pas grave. Ce qui est important c’est que les gens, le public, mais aussi les producteurs français réalisent…
Anne-Marie: Il se fait quelque chose.
Louis: Du mix et de la meilleure connaissance dans le fond. Des fois c’est des petites opérations qui donnent un rayonnement différent mais qui permettent aussi à ce qu’on puisse prendre globalement une place et développer de nouvelles façons de s’arrimer.
Anne-Marie: Parlons peut-être un peu justement de YouTube pour chacun d’entre vous, peut-être un peu moins pour Mark… Parce que c’est un rôle complètement différent mais quand même pour vous quatre, est-ce que YouTube constitue une plateforme viable pour votre contenu. Quand on est par exemple Radio-Canada, les services francophones, et qu’on a TOU.TV qui est un monde en soi, est-ce que YouTube c’est encore quelque chose d’important? Est-ce-que c’est un joueur?
Louis: Aujourd’hui, comme j’ai dit, il faut être humble. On peut pas exclure personne. Le défi… Je vais parler pour les diffuseurs traditionnels qui ont quand même une force d’attraction à plusieurs niveaux. Je pense que l’enjeu c’est vraiment de s’assurer comment utiliser YouTube dans l’ensemble des plateformes qu’on a et dans l’ensemble des ambitions de diffusion et des rayonnements de contenu canadien. C’est un des joueurs et c’est une des plateformes qu’il faut intégrer.
Anne-Marie: Est-ce qu’il vous arrive de découvrir des nouveaux créateurs via des nouvelles formes de technologie comme ça?
Simon: YouTube, en tout cas, dans le monde que je suis, ça reste quelque chose qui est complémentaire. C’est-à-dire que je pense qu’il y a… Beaucoup… Mais pas suffisamment utilisé encore, je crois. Évidemment l’enjeu, il faut que ça soit complémentaire, pas parce que c’est nature complémentaire, parce qu’il n’y a pas encore de modèles financiers vraiment qui fonctionnent pour n’exister que sur YouTube. Tu veux exister sur YouTube pour faire pression pour que Radio-Canada ou Télé-Québec reprennent ton émission, etc., parce que c’est là que le financement va venir.
Anne-Marie: Mais de moins en moins, c’est-à-dire que depuis… De moins en moins quand même.
Simon: De moins en moins mais ça reste encore…
Anne-Marie: Ça reste encore un big fish.
Simon: Dans un contexte national, dans un contexte où le média traditionnel existe, dans un contexte où il y a des pressions politiques. Ça reste encore un outil quand même important et je pense que quand on regarde la diffusion des arts de scène ou même l’audio-visuel, dans l’audio-visuel il y a des enjeux de droits d’auteur, etc., mais ça reste très difficile de faire connaître un spectacle que tu veux faire circuler au Canada ou dans le monde entier si tu n’as pas des supers bonnes images sur YouTube, et là, la qualité de la production devient un enjeu important.
Anne-Marie: Pour cette production là…
Simon: Exactement. Donc, au fond, ça devient, un outil de levier important encore aujourd’hui, je pense. La vidéo en général, anyway.
Anne-Marie: Je reviens encore à Xavier Dolan dont on n’arrête pas de parler mais c’est quand même la personne qui a réalisé la vidéo qui est le plus vue de tous les temps sur YouTube. Jusqu’à ce jour avec sa réalisation d’Adèle qui a été fait… C’était où? Morin-Heights? Canton de l’Est?
Speaker 6: Châteauguay.
Anne-Marie: Châteauguay? Châteauguay… C’est quand même surprenant. Alors…
Simon: Et là, il y avait une rencontre d’Adèle.
Anne-Marie: Bien sûr. Plus d’Adèle, que le noir et blanc, et le flip phone.
Claude: Pour nous… YouTube, c’est… On voit des résultats formidables. Mais c’est dans une approche de service public, de rendre notre contenu disponible, c’est parfait mais c’est un modèle économique qui tient pas. On est choyé de ne pas affaire de rendre économique lié à ça parce que c’est des cacahuètes, c’est un enjeu que tout le monde a dans la musique, dans la diffusion il y a rien qui va soutenir la création de nouveaux programmes via ce genre de diffusion là.
Anne-Marie: À moins que ça soit des partenariats de marques…
Claude: Oui, mais on voit…
Anne-Marie: C’est complètement différent mais malheureusement il y a de plus en plus de créateurs qui doivent se tourner vers ce genre de financement-là.
Claude: Là on voit du contenu qui devient brandé.
Anne-Marie: Oui.
Claude: Tel… par thématique, tel par ligne de croisière.
Anne-Marie: Un changement de paradigme. Mark, peut-être que toi tu peux nous parler justement comment… tu en as fait beaucoup de ça… Du fonctionnement de certains partenariats avec des brands? Vous avez fait des partenariats avec Tyra Banks, avec CBS, avec Mercedes-Benz, Microsoft, Panasonic… À quel point le brand met sa main dans la création du contenu et à quel point vous avez une liberté ou une direction?
Mark: Mais, c’est un peu comme vous l’avez dit… Les brands maintenant sont très engagées, sont très impliquées, et donc le… Pour qu’un contenu soit compelling, soit pertinent, le storytelling est très important, mais c’est sûr que si le brand… Va financer sur des plateformes non-traditionnelles ou encore le modèle d’affaires et un peu… Est toujours en développement, immergeant, instable… C’est une combinaison des choses mais oui le brand va s’imposer donc quelqu’un comme Tyra, par exemple, où le contenu qu’on créait fallait que ça rentre dans un certain… Cadre, certaines caractéristiques et qu’on n’avait un peu pas le choix.
Anne-Marie: C’était quoi par exemple?
Mark: Ça c’était… Ouin. Écoute, on est arrivé avec un creative en particulier et si ça faisait pas son affaire, ben ça changeait. Et même elle avait des redevances au réseau de télé. Ou CBS n’était pas content où il allait pas chercher… Si ça n’avait pas résonné avec le target audience, que CBS avec toutes leurs analyses de données croyait que ça allait avoir un impact et un peu médiocre, et bien, le creative était scrap complètement. Mais je pense que, oui, l’essentiel c’est vraiment de créer du contenu qui scale. Tous ces brands là veulent comment dire… Comment dire ‘scale’ en français?
Anne-Marie: Une économie d’échelle.
Mark: Oui, voilà. L’échelle. Ils essaient de réduire les coûts le plus possible. C’est pour ça que ce que nous ce qu’on fait ça devient intéressant. Vous avez parlé de YouTube… Alors, nous ont créé beaucoup de contenu pour YouTube… Sur la musique par exemple. Avec des groupes de musique émergents qui n’ont pas les sous ou les fonds pour financer des vidéos de trois, quatre, cinq minutes. Donc ce qu’on fait c’est qu’on crée du contenu vraiment conscient, la chanson va rouler durant deux-trois minutes mais c’est la même image hybride qui va jouer pendant la durée de la chanson. On va faire une combinaison de trois, quatre, cinq images. Pour le band, créer ce genre de contenu vient moins coûteux, et ça leur permet de percer et par la suite, ils se font remarquer par un Sony Music or Warner Brothers et là, la discussion commence du financement, disons, plus traditionnel.
Anne-Marie: Ouais, ouais.
Claude: Ils sont découverts.
Mark: Découverts!
Anne-Marie: C’est de la découvrabilité pure.
Simon: C’est de la découvrabilité comme finalité.
Mark: Absolument mais c’est des étapes. Et oui, parce que… De nos jours, en tant qu’artistes, en tant que créateurs, il n’y a pas personne qui va juste nous donner un demi-million comme il faisait il y a dix-quinze ans dans le domaine du film ou dans le domaine de la musique. Il faut un peu faire ces preuves et je pense qu’il y a assez d’outils disponibles aux créateurs et pas seulement les outils que nous autres on présente par exemple, mais différents formats… que ce soit une version de… Adobe, de Final Cut Pro, qui permettent aux artistes de créer du contenu très intéressant et pertinent mais à des coûts moins chers et c’est juste plus accessible donc ça permet un peu de lancer la découvrabilité pour ensuite tomber dans un système plus traditionnel.
Anne-Marie: Est-ce que vous remarquez que cela affecte la création? C’est-à-dire que la création est influencée dès le départ, dès son point de départ, par une volonté d’accumuler des likes, des visionnements, des clicks… D’avoir à faire ses preuves avant même d’exister, c’est quand même paradoxal pour un créateur. C’est-à-dire de dire, j’ai déjà tant de personnes qui me suivent qui vont m’appuyer, votre argent en tant que soi producteur, créateur, le brand sera pas gaspillé. Mais ça c’est un premier stade de la création.
Simon: Mais en fait, c’est un peu ce que je disais tantôt. Si l’objectif de ta création c’est la découvrabilité, ce que tu fais c’est de la publicité, c’est pas de l’art. C’est ça que tu fais. Mais si tu fais de l’art, et tu dois te préoccuper d’être découvert, ben en fait, il faut que tu mises sur quelque chose qui est ton originalité, ta signature incroyable, et quand même, les derniers années nous ont montré qu’il y a encore du contenu vraiment original et vraiment challengeant qui apparaît et qui perce. Donc en fait, nous ce qui m’intéresse pour le milieu des arts, c’est de voir comment on peut utiliser ces outils-là, qui sont des outils développés, qui sont intéressants qui permet d’aller chercher un autre échelle, mais de les utiliser avec une finalité qui soit artistique, et qui ne soit pas publicitaire. Je pense que c’est tout à fait pensable. Tu peux éclairer toutes sortes d’affaires avec de l’éclairage, tu peux éclairer toutes sortes de contenu. Je pense que c’est ça qu’il faut qu’on comprenne. Mais ça demande une façon de penser, et c’est vrai que je regarde les créateurs de l’âge de mon fils, c’est vrai qu’ils sont beaucoup plus rapidement quand ils produisent de la musique, quand ils sont beaucoup plus rapidement intéressés à voir comment ils vont être remarqués qu’autre fois parce qu’autre fois, ils allaient être remarqués c’était la job du producteur. C’était pas la job de l’artiste. Mais aujourd’hui les artistes pensent… Il y a un temps de… Beaucoup plus court entre la création et… mais il faut qu’un pervertisse pas l’autre, sinon là on est dans le trouble.
Mark: La consommation du contenu se fait très rapidement aussi. Tu lances une toune, elle est digérée, next, what’s next? Constamment. Et vous avez raison, l’artiste aujourd’hui ne va pas juste se concentrer… Première étape, oui, c’est de créer du contenu artistique, pertinent, qui a de la substance. C’est 100%, c’est la chose la plus importante. Mais souvent ce qu’on… Parce qu’on travaille avec beaucoup d’artistes. On remarque souvent qu’il y a aucune stratégie de comment apporter leur contenu dans l’air numérique. Ils se concentrent à créer soit des courts métrages très intéressants ou produisent un EP or LP, whatever. Et puis ensuite, la question suivante c’est quoi la stratégie de go to market strategy. Donc c’est pas de… Il n’y en a pas. Ils ne sont pas certains comment faire, ou quelle plateforme utiliser… Il n’y a pas, ah, on va faire un twitter post ou un Facebook post, mais c’est pas assez. Il faut vraiment créer un plan d’action pour comment justement se faire découvrir et c’est là qu’il faut être très réceptif à des formats de distribution non-traditionnels, et à des outils, des technologies non-traditionnels. Un peu comme vous l’avez dit, auparavant, il faut tester. Et on est dans une ère où on peut le faire. Il y 15-20 ans, tu lançais un album, tu lançais un film, et là « I hope this is going to succeed. » Tandis qu’aujourd’hui, tu peux lancer un 15 secondes, ou tu peux lancer un preview de six-sept chansons, un mini trailer, ou un micro-pub, ou un micro-moment, et là tu peux gauger, ok, c’est quoi la réaction de mon public, est-ce que c’est intéressant, ce l’est pas, comment vas-tu modifier ton contenu, et on peut le faire très rapidement. Et je pense que c’est la réalité de nos jours. Les artistes, je pense que c’est très important qu’ils commencent à s’éduquer et à vraiment saisir ces outils pour justement se faire découvrir.
Louis: J’aimerais juste ajouter un autre volet parce qu’on parle beaucoup des artistes mais on vie ça aussi en information. La découvrabilité en information, watch out, ok. C’est quelque chose qui est assez king size. Et ça se prend d’une façon différente. Mes deux anecdotes à ça : un moment révélateur pour nous, à Radio-Canada, au niveau de la découvrabilité, l’entrevue de fin d’année avec le premier ministre Trudeau qui s’est passée dans le métro avec du monde. Alors, idée intéressante, c’est comment que ça se fait… Mais là, l’équipe a réalisé qu’il y a à peu près… Le public est là. Il y a à peu près 400 personnes qui sont là avec leurs téléphones et qui filment. Là quelqu’un dit : « ben oui, mais là, on peut pas diffuser avant que ça soit terminé » mais effectivement ça va… Alors tout de suite s’est enclenchée vraiment une stratégie instantanée de clips, de snippets, de toutes sortes d’éléments pour polluer toute… Je dis polluer parce que c’est vraiment une stratégie de rayonnement sur toutes les plateformes imaginables, les pages Facebook, ceci, cela, et la constellation, on en a fait un diagramme, c’était assez intéressant et c’est vraiment ça, mais pour une action d’information, c’était quelque chose… C’est quasiment un péché mortel de penser à ça. Mais c’est ça aujourd’hui.
Anne-Marie: De laisser… De remettre le pouvoir dans la main de l’auditoire. C’est-à-dire l’auditeur est devenu le premier diffuseur.
Louis: Il est avec toi et si tu veux… C’est-à-dire, il se met en ligne différemment.
Simon: Le discours est plus dur à avoir.
Anne-Marie: Et puis, c’est quoi l’autre exemple?
Louis: L’autre exemple… c’est Enquête. Les femmes autochtones abusées à Val-d’Or… c’est une enquête vraiment de longue haleine etc. Mais là, c’est sûr que tu dis, c’est sûr que ça va marcher. Mais là, comment s’assurer qu’on touche à un autre public? C’est avec une stratégie, effectivement, de petites capsules qu’on l’a fait qui a marché deux jours avant. C’est extraordinaire. Bien sûr, l’écoute de la version traditionnelle a été meilleure mais on sait très bien qu’on a rejoint la plein… Un auditoire qui…
Mark: C’est une bonne stratégie.
Louis: Oui. Qui est touché, et qui ramène cet enjeu-là à un niveau diffèrent de juste…
Anne-Marie: Vous avez fait appel à l’empathie des gens aussi.
Louis: Ouais, ouais, à tous les niveaux. Je pense qu’en information, aujourd’hui, ce qui est intéressant, c’est plus fractionné qu’avant. Les gens disent que les gens s’informent moins… Les gens s’informent différemment. Et pour s’assurer que surtout les éléments importants qu’on puisse les faire.
Mark: C’est correct que le contenu soit fractionné, que les messages soient fractionnés. Il faut juste s’adapter. Simplement, vous avez donné l’exemple de l’enquête et de certain nouveau campagne. Netflix a fait la même chose quand ils ont lancé la deuxième saison de House of Cards. C’était le concept de toute une étude de cas, micro-moments, des mini-capsules. Ils ont dit bon, la façon traditionnelle de faire le trailer de 3 minutes, de lancer ça, ça l’a pas de sens. On va faire des Snapchats, on va faire des snapstories, on va utiliser Facebook… Vraiment bombarder les gens parce qu’on sait que les gens sautent d’une plateforme à l’autre. Alors, il faut les intercepter dans les moments où…
Louis: De moments de contact.
Mark: Exact! Et oui, bien sûr, ils ont utilisé notre format visuel et qui a très bien marché aussi. Petit plug de Flixel. Mais c’est justement ça, leur philosophie c’était on va prendre une approche non-traditionnelle et on va s’adapter aux réalités du marché qui est une réalité très fractionnée. La façon que les gens consomment. Consommation fractionnée.
Anne-Marie: Comme il reste dix minutes, si vous avez des questions, je vous inviterais à les poser à nos quatre panélistes.
Mark: Ne soyez pas gênés.
Anne-Marie: Aucune question? Ben, sinon, je vais continuer.
Louis: Moi j’en aurais une pour toi.
Mark: Ok.
Louis: Comment vois-tu ton évolution dans quelques années? L’évolution de tes concepts et de ton avantage stratégique que tu as actuellement?
Mark: Écoute, en technologie… Aujourd’hui on est très pertinent. Dans deux ans, ça peut être…
Claude: T’as pas un 5-year plan.
Mark: Non. Très honnêtement, je pense pas… Non, mais je vais être très honnête. Nous autres on pense toujours 12 à 18 mois en avance. Jamais plus que ça. Parce que l’environnement est tellement volatile. On l’a vu durant la conférence, une fois que l’augmented reality, virtual reality commence à… Ça c’est une bonne question pour eux autres parce que ça, ça va changer le storytelling.
Anne-Marie: Complètement.
Mark: Complètement et…
Claude: Les applications VR.
Mark: Ah oui, c’est-à-dire…
Anne-Marie: Est-ce que tout va vouloir… Ou devoir devenir interactif? Mais là on n’aura pas le temps dans 8 minutes, je vous le dis.
Mark: Ça c’est tout un autre débat.
Louis: Je pense pas mais il faut aussi s’y intéresser. Pour donner un exemple, aux Olympiques cet été, à chaque jour avec le CEO, il va y avoir une compétition qui va être accessible en 360. C’est quand même quelque chose d’assez exceptionnel. Il faut s’intéresser à ça. C’est vraiment un grand public. C’est sûr qu’il y a plein de difficultés mais ça va arriver, et je pense que c’est… C’est une nouvelle dynamique. Puis je pense que, je crois qu’on doit toujours… C’est le fun de s’accrocher à des moteurs qui sont forts qui permet de faire passer une autre étape dans la consommation.
Anne-Marie: J’ai une question, en fait, je l’ai posée à Christiane hier quand on parlait de TOU.TV. Mais je vais vous la reposer un peu différemment… C’est-à-dire, on a souvent entendu…C’est ça.
Tant pis, nous pouvons toujours vous entendre. Ces dernières années, nous avons beaucoup entendu parler des producteurs, les radiodiffuseurs n’ont pas été les seuls, mais ceux qui produisent toutes sortes de données qui ont été entendu. Hier nous avons parlé de Netflix qui modifie leur contenu en fonction de ce que veulent les utilisateurs et de stratégies, donc j’ai besoin d’en savoir plus. Avez-vous été surpris contre vos attentes pour les données, extraction de données, collecte, avez-vous été surpris, hé qu’est-ce que c’est, tellement de gens aiment ceci ou écoutent cela?
Louis: En vous parlant, je me demande si vous voulez me dire si les comités de gestion créés dans les 18 derniers mois, nous avons eu beaucoup de révélation et de discussions et les circonstances qui ont été difficiles, changeantes. Ça a été motivant, mais on doit aussi être humble. Au cours du dernier terme, ce concept technologique de la meilleure utilisation des sources que nous avons, comme données ça va, mais il y a d’autres façons à explorer. Nous voulons nous assurer que nous sommes synchronisés avec les comportements, l’instrument de mesure numérique est beaucoup plus claire que dans la télévision traditionnelle. Vous parlez de la révélation, d’être surpris.
Anne-Marie: Quelqu’un a une question dans la salle. Nous le laisserons terminer sa réponse… On va le laisser terminer.
Louis: Donc l’écoute des taux de visionnement peut être mesurée avec une grande précision. La longueur ainsi que la durée, ce n’est pas une vraie réponse. On tourne un peu autour du pot. Ce que nous avons remarqué, c’est que de diffuser sur certains canaux n’affecte pas ce qui est fait à la télé, les gens avaient dit, « ça va faire baisser les taux de la télé ». Ensuite, vous avez les campagnes promotionnelles, non elle ne détruise rien. En fait, elles améliorent.
Anne-Marie: Y a-t-il un impact sur le visionnement en direct?
Louis: Non, précisément pas.
Anne-Marie: Dans le drame?
Louis: Non, si quoi que ce soit il a eu un impact positif dans l’État lorsque vous faites affaire avec plus des réseaux traditionnels, les données montrent qu’il y a eu un impact. Au moins le Français parlant de marché faite de 90 % des gens qui ont une certaine forme de TV avec distribution que vous avez dans la première émission, jusqu’à 10 000 000 de personnes. Vous ne vient rejoindre les un seul segment mais tout le monde dans les États, les annonceurs sont disent: « je vais vous donner 2 000 000 pour financer votre contenu et pour le live-viewing », et c’est la première grande de mettre les numéros de là-bas. Il existe une certaine corrélation mais en tellement il n’est pas ce que vous attendre. Aller à contrôler les coûts et la prise de décision est extrêmement important, parce que nous pouvons savoir quoi de l’impact de la publicité mais s’il y a gens tuning en nous ne savons pas. Il y a des facteurs nous ne pouvons pas quantifier, nous ne savons pas, ne peut pas mesurer la succès de la campagne parce qu’il y aura des petits morceaux.
Anne-Marie: Parce que c’est éphémère.
Parleur 7: Oui.
Louis: Sorte de NBC est d’avoir une info de Snapchat Jeux olympiques, tenant aux Jeux olympiques et au film festival, Snapchat se fait sentir et c’était au festival de quelques semaines en arrière. Nous avons eu un petit laboratoire de CBC il y a un an, ou quelque chose, quelqu’un est venu et a offert d’avoir un drame série sur l’écoute qui serait intéressés au travail de laboratoire. Les gens savaient ce que c’était. Quelqu’un avait offert quelque chose. C’est parmi les projets de travailler sur ce qui a été conservé car les choses ont grandi exponentielles depuis lors. Nous ne pouvons pas parler d’une exacte
science tout droit, non non non, comme tout le monde dit.
Anne-Marie: Ceci conclut cette séance sur l’innovation. La dernière question était un particulier question pertinente et les différentes réponses différentes. Messieurs, nous tenons à remercier vous, beaucoup de matière à réflexion, des solutions à l’ensemble des problèmes, des questions. Merci de être avec nous, je vous remercie de leur présence. C’est l’heure du dîner.
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